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« La dernière mesure gouvernementale portant sur la réduction de 25% du budget d’investissement exprime l’improvisation qui caractérise depuis le début la démarche de la majorité actuelle. D’autant plus qu’une telle initiative remet en cause les fondements de la loi de Finances pour l’année en cours », a déclaré Habib El Malki à « Libé » à ce propos. Commentant toujours la décision du gouvernement Benkirane, El Malki, membre du Bureau politique de l’USFP, a tenu à préciser à ce sujet qu’il s’agit d’une mesure qui marginalise encore une fois le Parlement et que c’est la même démarche unilatérale qui a conduit à la présentation d’un plan législatif pour les années à venir. Pour Habib El Malki, le gouvernement pratique la politique du fait accompli. « Ni concertation, ni dialogue aussi bien entre les composantes de la majorité qu’avec l’opposition», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «Nous sommes en face d’une mesure anti- économique avec des répercussions sociales très négatives notamment en matière d’emploi. « Toucher à l’investissement productif, c’est aliéner la croissance de demain.
Donc aggraver les déficits», a souligné le président de la Commission administrative de l’Union socialiste des forces populaires. Concernant l’impopularité de cette décision, Habib El Malki a précisé que cette mesure augure d’une politique d’austérité qui ne se justifie pas dans un contexte national fortement exigeant en matière des services publics et de l’amélioration des conditions de vie des citoyens. D’autant plus que nous sommes à la veille de la fête du travail.Suite de la première page
En spécialiste averti, le membre du Bureau politique de l’USFP, démontre que non seulement c’est une mesure anti-économique, mais aussi de la provocation à l’égard des partenaires sociaux. « Même les pays développés profondément touchés par la crise considèrent aujourd’hui que la porte de sortie réside dans la relance de la croissance », a confirmé Habib El Malki. A une question sur la portée de cette réduction et du choix de cette coupe du budget par le gouvernement, Habib El Malki est catégorique sur l’inefficacité de cette mesure : « On ne résout pas les problèmes du budget par de simples opérations comptables. Totalement déconnecté des exigences de l’économie nationale, le gouvernement fait de l’épicerie. » Il a conclu qu’une forte crise de confiance s’installe et que les opérateurs économiques manquent de visibilité. Pour lui, le Maroc est en train de connaître les prémices d’une crise globale qui rappelle celles de 1995 et de 1996.
Kamal Mountassir