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Comment le changement climatique contribue-t-il à l’intensification des effets extrêmes des perturbations météorologiques ?
Ce que le Maroc a connu ces derniers jours est le résultat de perturbations météorologiques pouvant être considérées comme un phénomène naturel. Toutefois, sous l’effet de certains facteurs, notamment le changement climatique, ces perturbations ont désormais des impacts extrêmes, qui se manifestent particulièrement par d’importantes quantités de précipitations concentrées sur une courte période.
La Direction générale de la météorologie a expliqué qu’il s’agit d’une dépression d’altitude froide isolée de type cut-off, stationnant sur une vaste zone du Maroc. Il s’agit d’une masse d’air très froide, engendrant des perturbations météorologiques difficiles à prévoir avec précision, dont certains effets peuvent être soudains, comme ce qui s’est produit à Safi.
Ce phénomène observé au Maroc s’est déjà produit dans plusieurs pays. Il suffit de rappeler les inondations de Valence, en Espagne, en 2024. Il s’agit pratiquement du même phénomène, que certains spécialistes désignent sous le nom de dépression froide isolée.
Cette dépression, bien que stable au-dessus du Maroc, a des effets imprévisibles, ce qui impose vigilance et prudence.
Quels sont les impacts négatifs et positifs de ces perturbations météorologiques ?
De tels phénomènes climatiques entraînent souvent des dégâts, surtout lorsqu’ils coïncident avec des facteurs aggravants sur terrain, tels que le manque de préparation, la faiblesse des infrastructures et l’insuffisance de sensibilisation aux risques. Cela nécessite un travail sur plusieurs axes pour y faire face, notamment la planification en amont, le renforcement des infrastructures, ainsi que la sensibilisation des citoyens à l’importance de réagir positivement aux bulletins d’alerte météorologique, d’évaluer correctement la situation et d’éviter toute prise de risque.
Les effets extrêmes des perturbations météorologiques, exacerbés par les changements climatiques, provoquent des précipitations abondantes en très peu de temps, ce qui réduit considérablement le délai de réaction et peut contribuer à la hausse du bilan des dégâts liés aux intempéries.
Cependant, ces perturbations présentent également des aspects positifs. Les importantes quantités de pluie contribuent sans aucun doute à l’alimentation des nappes phréatiques et des ressources en eau de surface, d’autant plus que le Maroc a connu, durant plusieurs années, un déficit pluviométrique aigu. Ces pluies permettront également un bon démarrage de la saison agricole.
Comment s’adapter aux effets extrêmes des perturbations météorologiques ?
Il est nécessaire de prendre les précautions requises au niveau des infrastructures et de mettre en place une politique proactive, notamment dans le domaine de la planification urbaine. Les changements climatiques sont désormais une réalité vécue, et ils accentuent l’ampleur des effets extrêmes des dépressions isolées, d’une manière dont il devient parfois impossible de prévoir l’intensité et l’étendue.
Le réchauffement de la planète favorise l’évaporation de grandes quantités d’eau. Plus la température de la Terre augmente et plus la présence de dépressions froides entraîne des pluies intenses et de courte durée, accompagnées de vents violents.
Les changements climatiques sont donc une réalité qui doit être intégrée dans la planification urbaine et l’aménagement du territoire, à travers l’élaboration de cartes précises des zones exposées aux risques d’inondation, l’interdiction de construire sur ou à proximité des oueds et des cours d’eau, le renforcement des investissements dans les infrastructures, ainsi que la sensibilisation des citoyens aux bons comportements à adopter en cas de perturbations météorologiques. Il serait également pertinent de mettre en place une stratégie nationale multidimensionnelle pour prévenir et gérer ce type de catastrophes.
Le Maroc, un acteur majeur du patrimoine immatériel de l’UNESCO
Avec seize éléments inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, le Maroc figure parmi les pays les plus représentés à l’échelle mondiale.
Depuis 2008, le Royaume fait reconnaître des traditions qui témoignent de la richesse et de la diversité de son héritage culturel, la plus récente inscription datant de ce mois de décembre, avec la consécration du caftan marocain.
Ces reconnaissances couvrent de nombreux domaines, des arts vivants aux pratiques sociales, en passant par la gastronomie et l’artisanat.
Certaines traditions sont propres au Maroc, tandis que d’autres relèvent d’un héritage que l’on retrouve diffusé dans plusieurs pays de l’espace méditerranéen notamment.
Parmi les éléments emblématiques figure le savoir-faire lié à l’arganier, reconnu pour son rôle central dans la vie sociale et économique des populations du sud-ouest du Royaume, notamment à travers le travail des femmes rurales.
Les arts vivants occupent également une place importante, avec la danse Taskiwin du Haut Atlas, menacée de disparition et la musique Gnaoua, expression spirituelle mêlant rituels et performances artistiques.
Le patrimoine équestre est représenté par la Tbourida, tandis que le malhoun incarne la poésie populaire chantée, porteuse de mémoire collective et de dialogue social.
Tout récemment, l’inscription du caftan marocain a consacré un savoir-faire vestimentaire transmis de génération en génération, symbole d’identité culturelle et pilier de l’artisanat national.
A travers ces inscriptions, le Maroc affirme son engagement en faveur de la sauvegarde et de la transmission d’un patrimoine vivant, au cœur de son identité nationale.
Selon l’ambassadeur, délégué permanent du Royaume auprès de l’UNESCO, Samir Addahre, la place prépondérante qu'occupe le Maroc dans les efforts mondiaux pour la sauvegarde du patrimoine immatériel de l'humanité remonte à des années antérieures à l'adoption de la Convention de 2003.
«Notre pays a été parmi les principaux rédacteurs de ce texte ayant révolutionné la notion du patrimoine en intégrant les aspects immatériels, en particulier les traditions et les savoir-faire, marqueur identitaire des communautés », a révélé le diplomate marocain, rappelant que «suite à l'adoption de ce cadre normatif, le Maroc a œuvré pour l’inscription sur la liste représentative de sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité des éléments de son patrimoine vivant, riche et ancestral».
Dans une interview accordée à la MAP, M. Addahre a relevé que malgré l’instauration d'un système de quota prévoyant une seule inscription chaque deux ans, le Royaume s'est engagé dans une dynamique soutenue de soumission de candidatures, se traduisant ces dernières années par l’inscription de nouveaux éléments emblématiques du patrimoine culturel immatériel marocain séculaire, comme le melhoun et le caftan marocain inscrits respectivement en 2023 et 2025.
Parallèlement, a poursuivi M. Addahre, le Maroc a renforcé sa présence sur la liste à travers des inscriptions multinationales non soumises au régime du quota et lorsque celles-ci ne concernent pas des marqueurs uniques et spécifiques de l’identité marocaine.
Ces efforts ainsi consentis par le Royaume pour la préservation et la promotion du patrimoine vivant de ses communautés, conjugués à sa contribution active à la réflexion thématique menée par le Secrétariat de la Convention de 2003, «lui ont valu estime et reconnaissance de la part des Etats parties, du Secrétariat et de l’ensemble de la communauté internationale», a souligné l’ambassadeur, délégué permanent du Royaume auprès de l’UNESCO.
Evoquant le processus ayant mené à l’inscription toute récente du caftan marocain, M. Addahre a expliqué que conformément aux règles de procédure, le Maroc a soumis une version actualisée de son dossier de candidature «Le caftan marocain : art, traditions et savoir-faire», rappelant que ce dossier a été évalué positivement par l'Organe d’évaluation de la Convention.
«Le caftan marocain à l’instar d’autres éléments du patrimoine culturel immatériel séculaire du Royaume fait l’objet de tentatives d’usurpation », a déploré M. Addahre, notant que « la diplomatie marocaine s’est fortement mobilisée pour contrer ces manœuvres hostiles et obtenir l’inscription de cet élément fondamental de notre culture».
L’ambassadeur du Maroc auprès de l’organisation onusienne n’a pas manqué de relever que d’autres éléments du patrimoine culturel immatériel du Royaume feront l’objet de candidature à l’UNESCO comme le savoir-faire ancestral lié au zellige qui représente le trait distinctif par excellence de l’architecture marocaine.
«La prochaine inscription de cet élément, déjà inscrit à l’OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle), sur la liste représentative de l’UNESCO va lui conférer un rayonnement particulier, étant soutenu à l’avenir par une double reconnaissance onusienne», a ajouté M. Addahre.
Ainsi, à travers une politique volontariste et une diplomatie culturelle active, portée par le leadership clairvoyant de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc consolide sa position d’acteur de référence mondiale dans la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
«Les inscriptions marocaines qui se succèdent à l’UNESCO témoignent non seulement de la richesse et de la diversité de son héritage vivant, mais aussi de l’engagement constant de notre pays en faveur de la transmission des arts, traditions et savoir-faire ancestraux aux générations futures», a ajouté M. Addahre.
En poursuivant cette dynamique, notamment avec des candidatures à venir comme celle du zellige, programmée au titre du cycle 2027, le Royaume confirme sa détermination à faire rayonner sa forte identité culturelle sur la scène internationale, tout en contribuant activement à la protection du patrimoine commun de l’humanité.











