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Les réponses de la présidence du gouvernement sont venues cependant démontrer que ce dernier ne dispose pas d’un projet législatif programmé et opérationnel de manière à ce qu’il soit concordant avec la dynamique constitutionnelle à même de permettre une application démocratique sans équivoque de la Constitution. Dans ses réponses, le chef du gouvernement a considéré que c’est bien le Roi qui est responsable de la mise en application de la Constitution.
Le chef du gouvernement a de la sorte dévié de la logique de la question et de celle de la réponse eu égard à la conjoncture actuelle, aux perspectives politiques et à l’étape historique dont le coup d’envoi a été annoncé par le Roi depuis ce 9 mars mémorable.
On serait en mesure d’avancer aujourd’hui que la logique à laquelle a appelé le Roi ne correspond pas à cette perspective voulue par le chef du gouvernement.
On ne serait nullement dans le tort en considérant que la réponse du chef du gouvernement tire vers le bas et empêche cette avancée politique constitutionnelle et institutionnelle du pays que le Roi a insufflée en ces circonstances historiques.
La réponse du chef du gouvernement annule l’action gouvernementale et sa responsabilité stipulée clairement dans la Constitution. Le chef du gouvernement a défendu la majorité arithmétique qui reste une logique contraire à l’essence même de la nouvelle Constitution et de la démocratie. Les Marocains ont donné à la majorité son vrai sens lorsqu’ils ont voté pour cette même Constitution. On peut en dire autant sur la méthodologie et l’action participative prônées par le Roi dans l’élaboration de la nouvelle Constitution. Une méthodologie qui impose au gouvernement une mise en application et une interprétation démocratiques du texte constitutionnel ainsi que les lois organiques afin que notre réalité institutionnelle soit palpable dans la vie publique du pays. Il est regrettable que le chef du gouvernement ait recours à une mise hors contexte de certains événements et positions pour justifier le refus d’œuvrer conformément à l’esprit de la Constitution.
Cela s’est avéré dans la lutte contre l’économie de rente et lors de la nomination des walis et des gouverneurs. Le chef du gouvernement n’avait aucune vision à ce propos et n’avait même pas associé les membres de sa majorité gouvernementale concernant ces questions.
Il semble que le chef du gouvernement ne dispose pas d’une volonté répondant aux aspirations des Marocains de voir la nouvelle Constitution mise en application et les compétences proposées pour gérer la chose territoriale. C’est dire que mettre des marques indélébiles gouvernementales claires sur la question de la nomination des walis et des gouverneurs n’est pas à l’ordre du jour du chef du gouvernement. De même que son intervention n’a pas apporté de réponse à court terme, que ce soit pour l’échéance électorale ou les contenus des orientations régionales.
Entre autres paradoxes indiquant que le président de l’Exécutif a donné des réponses à l’opposition sur des questions posées par les groupes de la majorité, et ce au sujet de la lutte contre l’économie de rente ou le phénomène du chômage, sa plaidoirie à caractère burlesque, confirmait qu’il s’adressait à l’opposition, particulièrement à l’USFP. Ce qui atteste que le gouvernement continue à interagir avec les questions des citoyens en prenant la posture du quémandeur plutôt que l’attitude d’une instance faisant face à la conjoncture difficile que traverse notre pays.
Dans une première post-électorale, il a été remarqué que le chef du gouvernement a répété à maintes reprises son nom. Il a parlé en tant que leader d’un parti et non à titre d’un chef du gouvernement, ce qui montre, à notre avis, la fragilité de la majorité qu’il a voulu présenter comme une structure solide. Sauf que la réalité indique tout le contraire.
L’exercice oral mensuel du chef du gouvernement n’a pas dérogé à la logique de la simplification, du réductionnisme et du débat qui fuit les réalités choquantes de la situation, tant au niveau des attentes nées au lendemain de l’adoption de la nouvelle Constitution, que de celles du peuple formulées dans un contexte économique international et régional très difficile. Ce qui augure de surprises de taille même pour les grandes économies mondiales dans la région.