
-
Habitat : le financement participatif s'établit à 26,2 MMDH à fin avril
-
Commerce et investissement : Le Maroc, un partenaire de plus en plus important pour le Royaume-Uni
-
Tanger et Valence explorent de nouvelles dynamiques de partenariat économique et commercial
-
L'ONCF met en place un dispositif spécial "Aïd Al-Adha" 1446
-
Pêche maritime : Levée de l'interdiction sur le ramassage et la commercialisation du vernis collecté au niveau de Targha-Chmaâla, d'Amtar Est-Jebha et de Jnane Niche-Amtar Ouest
Cependant, malgré un alignement inédit de leviers favorables à son essor, des fragilités persistantes freinent encore son plein potentiel, constate l’étude intitulée «Private Equity, the New Transformative Path to 2030 ».
Présentée récemment à Casablanca lors d’un point de presse organisé à l’occasion de la conférence annuelle de l’AMIC, la nouvelle étude relève de nombreux éléments de faiblesse qui freinent la montée en puissance du capital-investissement dans le Royaume.
Au nombre des obstacles figurent les blocages fiscaux et réglementaires (TVA sur les frais de gestion et absence de fiscalité groupe), la restriction du champ d’investissement des Organismes de placement collectif en capital (OPCC) qui limite la capacité du Private Equity à intervenir, la sous-exploitation voire la quasi-absence des prises de participation majoritaires, des fonds de dette, le secondaire, le restructuring ou encore les tickets intermédiaires.
L’étude fait également état d’une faible mobilisation des investisseurs institutionnels et des family offices locaux, et de la forte dépendance des institutions de financement du développement (DFI), malgré une tendance à la baisse.
Il est important de noter que les prises de participation minoritaires sont passées de 59% à 94% des deals en valeur entre 2006-2011 et 2018-2024 et que les opérations se concentrent sur des « tickets supérieurs à 100 millions ou inférieurs à 10 millions de dirhams ».
Quant au segment intermédiaire (compris entre 20 et 100 millions), il demeure largement sous-adressé, limitant ainsi l’accès des PME/ETI au financement et négligeant un maillon stratégique de la croissance.
Ces obstacles et « ces limites montrent qu’un nouveau palier doit être franchi afin de consolider la dynamique vertueuse enclenchée », fait remarquer ledit rapport.
Quoi qu’il en soit, l’industrie marocaine, jadis marginale, est aujourd’hui un acteur central du financement des entreprises. Pour Hassan Laaziri, président de l’AMIC, « cette dynamique ne pourra se maintenir que si nous renforçons la base d’investisseurs locaux, diversifions les produits et continuons à structurer un écosystème propice à l’innovation et à la croissance des entreprises. »
Dans ce contexte, le capital-investissement s’impose comme un levier essentiel et est appelé à jouer un rôle moteur afin d’accompagner la transformation économique du pays en facilitant le financement, la montée en compétences et la structuration des entreprises, soutiennent l’AMIC et Strategy&.
De l’avis de Jonathan Le Henry, Partner chez Strategy&, Head de la région du Maghreb, «le Maroc connaît un moment unique sur lequel le Royaume peut s’appuyer pour accélérer le développement du capital-investissement», affirme-t-il soulignant un agenda économique extrêmement favorable et riche en projets d’envergure nécessitant de nouvelles sources de financement.
Selon lui, l’horizon 2030 constitue un tremplin, avec l’organisation de la Coupe du Monde, la mise en œuvre de grands projets d’infrastructure, ainsi que les différents plans sectoriels ambitieux du Royaume qui dynamisent l’attractivité du pays, mobilisent les talents, et génèrent des opportunités d’investissement structurantes.
Ainsi, afin de maximiser l’impact du Private Equity sur l’économie marocaine, une feuille de route a été dressée avec l’objectif d’atteindre un volume de 5 à 6 milliards de dirhams levés annuellement.
Enfin, comme pour rappeler le contexte favorable au développement du capital-investissement au Maroc, le nombre de sociétés de gestion actives est passé de 20 en 2014 à plus de 40 en 2025, les levées de fonds ont triplé sur les deux dernières générations de fonds, atteignant 3,9 MMDH en 2024 et les montants investis ou réinvestis ont triplé sur la période.
Aussi, « le rythme de désinvestissement s’est accéléré, multiplié par trois par rapport à la génération précédente de fonds, signe d’un marché plus mature et liquide », a-t-on fait remarquer.
Par ailleurs, « le Fonds Mohammed VI pour l’investissement joue un rôle de catalyseur structurant, avec un effet multiplicateur estimé à trois, élargissant ainsi la base d’investisseurs et stimulant durablement l’attractivité du secteur », note l’étude.
Alain Bouithy