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Le choc est immense pour les pantins du Polisario, habitués à conter seuls leur narratif sous couvert d’une prétendue légitimité historique. Désormais, une voix sahraouie alternative, modérée et favorable à la proposition marocaine d’autonomie, prend place à la table des socialistes du monde entier. Une révolution silencieuse, mais implacable, à laquelle l’USFP n’est pas étranger.
Car derrière cette victoire symbolique et stratégique, il y a le travail de fond d’un parti marocain qui connaît mieux que quiconque les rouages de la diplomatie partisane internationale. Depuis plusieurs années, l’USFP, héritier d’un long combat pour la démocratie et la justice sociale, s’est attelé à déconstruire les clichés, à briser les inerties et à convaincre ses partenaires internationaux que la complexité du dossier du Sahara marocain ne peut plus être réduite à une opposition binaire entre un Etat marocain et une entité séparatiste militarisée, confectionnée et téléguidée par Alger.
L’instrumentalisation des valeurs progressistes par le Polisario – qui n’ont jamais été siennes – a atteint ses limites. Le masque est tombé. Ce que le mouvement « Sahraouis pour la paix» est parvenu à accomplir en seulement cinq années d’existence — là où le Polisario a enfermé le débat pendant cinq décennies — témoigne d’une profonde mutation au sein même des sociétés sahraouies. La pluralité politique émerge, portée par des voix crédibles, issues des camps de Tindouf ou des provinces du Sud marocain, parfois même d’anciens cadres du Polisario, qui ont tourné le dos aux slogans usés pour embrasser la voie du dialogue, du réalisme et de la paix.
L’USFP a joué un rôle catalyseur dans ce tournant. Déjà lors de l’accueil du Conseil de l’Internationale socialiste à Rabat, le parti avait facilité la présentation d’un dossier solide de la part de «Sahraouis pour la paix». Mais c’est à Istanbul que le combat a porté ses fruits. Grâce à une mobilisation diplomatique discrète mais intense, et à la force de conviction d’un leadership expérimenté, le parti a su rallier les voix nécessaires et convaincre les sceptiques.
La participation de son Premier secrétaire, Driss Lachguar, à la tête d’une délégation composée de figures éminentes du parti — Salek Moussaoui, Machij El Karkri, Mehdi El Mezouari, Hanane Rihab, Aïcha El Gourji, Fadwa El Rejwani, Milouda Hazib — a renforcé la crédibilité de la démarche. Surtout, la diplomatie parallèle déployée en marge du Conseil a permis de sceller des alliances stratégiques : entretiens bilatéraux de haut niveau avec Pedro Sánchez, Secrétaire général du PSOE et chef du gouvernement espagnol, avec Özgür Özel, leader du CHP turc, mais aussi avec Isabel Allende, sénatrice chilienne et fille du légendaire président Salvador Allende. Ces rencontres n’étaient pas de simples échanges de courtoisie, mais de véritables consultations politiques pour réaffirmer les valeurs communes du socialisme démocratique, du multilatéralisme et du respect de la souveraineté des Etats.
La portée de cette reconnaissance dépasse les cadres de l’Internationale socialiste. Elle illustre un basculement progressif des équilibres au niveau mondial. Tandis que le Polisario s’accroche à des certitudes en ruine, usant des derniers artifices de la propagande, comme cette vaine protestation officielle adressée à l’IS, ou la mobilisation précipitée d’un média espagnol marginal pour tenter de discréditer la nouvelle voix sahraouie, la réalité est implacable : son hégémonie est désormais contestée sur son propre terrain, celui des forums internationaux.
Car l’argument de la diversité et de la démocratie ne peut être à géométrie variable. Il est pour le moins cocasse que le Polisario, qui se veut – à tort – le chantre de la pluralité sahraouie, rejette avec fracas toute autre représentation que la sienne. En dénonçant la légitimité de «Sahraouis pour la paix», c’est sa propre contradiction que la direction du Polisario révèle : celle d’une organisation qui, sous un masque faussement révolutionnaire, n’admet aucune voix discordante, aucune voie alternative, aucune solution négociée.
Ce que montre également cette adhésion, c’est l’efficacité de l’approche marocaine, et particulièrement celle de l’USFP, dans l’accompagnement politique du processus d’autonomie. Là où l’Etat marocain mène une diplomatie officielle rigoureuse, les partis politiques crédibles du pays, à la tête desquels l’USFP, jouent le rôle complémentaire de la diplomatie partisane, où les relations idéologiques et les affinités politiques peuvent faire bouger les lignes.
En réhabilitant une pluralité de voix sahraouies au sein de l’Internationale socialiste, l’USFP ne cherche pas à effacer l’histoire, mais à l’actualiser. Car le dossier du Sahara n’est pas figé.
Il est en pleine reconfiguration. Il ne s’agit plus d’un conflit idéologique figé dans les schémas des années 70, mais d’une question politique, humaine et sociale, qui appelle des solutions nouvelles. La proposition marocaine d’autonomie trouve dans ce contexte un écho grandissant, car elle conjugue reconnaissance des spécificités locales et respect de la souveraineté nationale.
Ce basculement progressif est palpable dans de nombreux forums internationaux, mais aussi sur le terrain, où les provinces du Sud marocain connaissent une dynamique de développement inédite. C’est dans cette conjoncture que «Sahraouis pour la paix» propose une lecture neuve, inclusive, tournée vers l’avenir. Et c’est dans cette même logique que l’USFP inscrit sa lutte pour une paix juste et durable.
L’adhésion de «Sahraouis pour la paix» à l’Internationale socialiste ne signe pas seulement l’échec du Polisario à imposer son monopole. Elle annonce le début d’un nouvel acte. Un acte où la parole sahraouie est plurielle. Où la paix n’est plus un slogan, mais un horizon partagé. Et où le Maroc, par la voix de ses forces vives, notamment de l’USFP, se réaffirme comme une puissance diplomatique d’influence, respectée et écoutée.
Mehdi Ouassat
