Aussi le discours Royal prononcé le 6 novembre de chaque année, ne manque-t-il pas de le rappeler. S’il y a lieu de tirer une fierté des plus légitimes pour avoir réalisé la Marche du siècle et pour avoir réussi à recouvrer une partie de son territoire alors sous occupation, il n’en demeure pas moins vrai que le devoir de chaque Marocaine et de tout Marocain est de garder intacts le même enthousiasme et la même détermination qui ont prévalu, il y a de cela quarante et un ans afin de parvenir à vaincre cet autre ennemi qu’est le sous-développement.
Dans son dernier discours prononcé depuis Dakar, une première chargée là aussi d’une grande symbolique, SM le Roi a tenu à rappeler par là et de la manière la plus éloquente qui soit, l’attachement du Maroc à son continent et sa détermination à retrouver sa place au sein de l’Union africaine. L’autre volet qui n’est bien évidemment pas de moindre intérêt concerne, pour ainsi dire, l’actualité maroco-marocaine. Il est question de ce prochain gouvernement en gestation difficile, pour ne pas dire douloureuse. Et c’est bien dans cet ordre des choses qu’intervient le message, on ne peut plus clair, du Roi. Un gouvernement, ce n’est pas qu’une question de calcul, une histoire de simple majorité numérique. De par la mission qui lui incombe, les enjeux qu’il a à affronter et les défis à relever, ce sont compétence et efficacité qui doivent commander à sa formation et à sa composition. L’intérêt du pays doit prendre le dessus sur toute considération partisane ou autre.
Certains partis politiques, plutôt rares, serait-on tenté de préciser, ont donné la preuve que, pour eux, seul l’intérêt national prime. Et ils l’ont si bien démontré, que ce soit dans l’opposition ou au pouvoir …
La méthodologie Royale est là. La conception tout aussi Royale du prochain gouvernement l’est également. Le message aura été saisi, ose-t-on croire, par qui de droit …
Une énième relecture ne serait certainement pas inutile : «Le Maroc a besoin d’un gouvernement sérieux et responsable. Toutefois, la formation du prochain gouvernement ne doit pas être une affaire d’arithmétique, où il s’agit de satisfaire les desideratas de partis politiques et de constituer une majorité numérique, comme s’il était question de partager un butin électoral. Le gouvernement, c’est plutôt un programme clair et des priorités définies».