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Coalition à marche forcée ? : Les premiers contours d'un pôle s'esquissent à Tanger


Narjis Rerhaye
Mardi 2 Novembre 2010

"Ce qui s'est passé à Tanger le week-end passé est une pré-configuration des législatives de 2012. Les coalitions se forment et les couteaux s'aiguisent. Cela commence au niveau local, presque comme un test grandeur nature". Depuis vendredi 29 octobre, ce cacique de l'USFP suit de très près les coulisses de l'élection du nouveau maire de Tanger survenue, dimanche, dix jours après la démission-destitution du PAMiste Samir Abdelmoula.
Premier coup de théâtre, le PAM, le RNI et l'Union constitutionnelle décident, samedi 30 octobre, de présenter un candidat commun au poste de président du conseil de la commune urbaine de Tanger. Ce sera Fouad El Omari, coordinateur de la région Nord du Parti Authenticité et Modernité et, surtout,  frère d'Ilias El Omari, l'un des hommes forts du parti du tracteur. " Il faut savoir que le PAM est minoritaire au sein du conseil de la ville à Tanger. Ce sont le RNI et le PJD qui en sont les principales forces.  En fait, le PAM est dans la même situation que l'USFP à Rabat", rappelle ce membre dirigeant du parti de la Rose.
L'horizon des élections législatives de 2012 n'est plus si lointain. La charte de bonne gouvernance signée samedi par les leaders du Rassemblement national des indépendants, l'Union constitutionnelle et le Parti Authenticité et Modernité est bien plus qu'une simple coordination locale, destinée à assurer une meilleure gestion des villes et communes dirigées par ces trois formations politiques. En paraphant ce document, MM Mezouar, Biadillah et Abied ont à coup sûr  à l'esprit les législatives qui se tiendront dans deux ans. "C'est en tout cas le début de quelque chose de stratégique. Avec  une coordination que nous avons voulue stratégique, ce sont la stabilité politique de la présidence,  les intérêts des citoyens et le développement de la ville qui sont nos objectifs, le but ultime est aussi et surtout d'aboutir à des pôles forts qui ont de la cohérence et un sens politique", affirme un ténor du Rassemblement national des indépendants.
A Tanger, Mohand Laenser et le Mouvement populaire, attendus pourtant à la séance de signature de la charte de bonne gouvernance, se sont fait porter pâle. "Il était prévu que le leader haraki signe la charte de bonne gouvernance avec nous. Mais en principe le MP nous rejoint dans cette coordination qui se fera donc à quatre", soutient cette tête pensante du RNI nouveau, ce parti dont l'alliance (notamment parlementaire) avec l'Union constitutionnelle n'est pas prête de se transformer en fusion pour cause de résistances de l'ancienne garde UC.
En attendant, la logique des pôles est-elle en train d'investir doucement et sûrement le lexique politique ? En tout cas la recomposition du champ politique est au cœur de tous les discours.
La semaine passée, en direct du plateau de "Hiwar" dont il était l'invité, le secrétaire général du PPS a dit tout le mal de ces pôles que certains tentent de décréter vaille que vaille. "Cela ne se passe pas avec des ciseaux  et on n'a pas à faire des choix sur mesure. Logique des pôles ou pas, tout cela ne se décide pas d'en haut", a martelé N. Benabdallah. Le patron des anciens communistes  le dit clairement : en 2012, la gauche n'aura pas, à elle seule, la majorité. En plus de la Koutla -qui ne peut avoir de sens sans l'Istiqlal- Benabdallah est loin d'écarter le RNI et  le MP dans une prochaine et éventuelle coalition gouvernementale. " Il ne faut pas oublier non plus que le Rassemblement national des indépendants et le Mouvement populaire sont nos alliés depuis 12 ans et il n'y a jamais eu de couacs ou de gouvernement qui tombe à cause de ces deux partis", a soutenu, ce soir-là, un Benabdallah, les bras grands ouverts. Et si l'Istiqlal est un allié incontournable et le RNI et le MP des soutiens importants, le successeur d'Ismaïl Alaoui tend également la main au Parti Authenticité et Modernité, les ennemis jurés d'hier.
 Alors que s'esquissent les premiers contours d'un pôle se voulant fort  et cohérent qu'entendent former le RNI, l'UC, le PAM (voire le MP), le certificat de décès de la Koutla, lui, est loin d'être signé. Au cœur de tous les débats politiques, les composantes du bloc démocratique sont plus que jamais invitées à dépasser leurs états d'âme et subjectivité. "C'est toujours dans l'union que nous avons pu remporter nos batailles pour la démocratie. La conduite des réformes politiques et le renforcement des institutions sont un combat déterminant pour l'avenir. La Koutla n'a pas le droit de rater le rendez-vous", conclut cet Ittihadi blanchi sous le harnais.


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