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Clôture du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants : Les délégations arabes expriment leur solidarité avec la jeunesse marocaine


Propos recueillis par Montassir SAKHI
Mercredi 22 Décembre 2010

Clôture du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants :  Les délégations arabes expriment leur solidarité avec la jeunesse marocaine
Quelque 22 organisations de jeunesse arabes, y compris celle représentant l'Algérie, ont dénoncé l'expulsion de la délégation marocaine par le Comité international d'organisation du 17ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, dont les travaux devaient prendre fin hier à Pretoria.
Qualifiant cette décision d'«illégale, injuste et préméditée», elles se sont également élevées contre l'acte irresponsable et irréfléchi de la délégation espagnole qui avait brandi une banderole où elle avait assimilé le Maroc à Israël, l'appelant à présenter des excuses pour cette provocation indicible et attentatoire à la première cause sacrée du monde arabe; en l'occurrence la cause palestinienne. Par ailleurs et en solidarité avec la Jeunesse marocaine empêchée de suivre les travaux, la délégation russe a brandi le drapeau marocain lors de la cérémonie dudit festival. Dans l'interview exclusive qu'il nous a accordée, Jawad Chfik, membre du Conseil national de l'USFP, et invité spécial du Festival nous a déclaré qu'il a été « choqué » par « la série de harcèlements » qui a visé la délégation marocaine, et cela « avant même que le Festival n'entame ses travaux ». Pour lui, « les jeunes Marocains, en collaboration avec leurs alliés russes, arabes et toutes les organisations qui sont devenues victimes des dérives de la Fédération, doivent revoir radicalement leur relation avec la Fédération internationale des jeunes démocrates ». Ils sont également appelés à militer pour  une «  réforme radicale » de celle-ci ou pour « créer une nouvelle organisation capable de répondre aux besoins réels de la lutte anti-impérialiste et l'instauration d'une véritable démocratie dans le monde ».

Jawad Chafik, membre du Conseil national de l’USFP  et invité spécial du Festival
“Nos jeunes ont défendu notre cause avec courage”

Libé : Tout d’abord, parlez-nous de la relation du Maroc avec la Fédération internationale des jeunes démocrates, organisme responsable du Festival !

Jawad Chfik : La genèse de la constitution de la Fédération internationale des jeunes démocrates remonte à 1949. La connotation de cette nomination indique qu’elle représente un regroupement des organisations démocrates qui n’est ni extrémiste ni fasciste. La relation que garde le Maroc avec cette organisation remonte aux années 50. Depuis lors, les jeunesses des partis politiques démocrates et modernes marocains y ont participé, notamment les jeunesses ittihadie, istiqlalie et celle du PPS. Les objectifs défendus par cette Fédération étaient ceux de la promotion des luttes sociales, la défense des droits humains, le principe de solidarité ainsi que la lutte contre l’impérialisme.
Avec le temps, les critères d’adhésion à cette organisation sont devenus confus. Ainsi, celle-ci a admis des organisations ne représentant qu’une minorité ne dépassant guère une dizaine de personnes. A titre d’exemple, Omar Eddib, vice-président de la Fédération vivant à Belgrade, représente un parti communiste libanais détaché de la scène politique libanaise. Pour sa part, Tiago, président de la Fédération, représente un parti communiste portugais fort par son absence de la sphère politique portugaise. On peut également citer, à titre d’anecdote cette fois-ci, le représentant de l’Arabie Saoudite qui, lui aussi, appartient à un parti communiste saoudien ! A travers ce constat, on peut conclure une chose : ces jeunes détachés de la réalité politique de leur pays, ont trouvé refuge dans les instances dirigeantes de cette organisation.
Pourtant, la majorité participant aux festivals organisés par cette Fédération sont des libéraux, des sociaux-démocrates ou des jeunesses de grands partis politiques communistes tel le Parti communiste russe. Or, ces derniers ne sont pas représentés dans les instances exécutives. Du coup, l’organisation a perdu sa crédibilité. Cela s’est renforcé par une réalité manifeste : les grandes causes humanistes internationales ne sont plus défendues. Par cela, je renvoie à la cause palestinienne et celle de l’unité territoriale du Maroc. Ainsi, des affaires séparatistes internes viennent supplanter ces deux causes.

Dans quel contexte s’inscrit la participation des jeunesses partisanes marocaines à ce Festival ?

Certes, il y a les évolutions que connaît notre cause territoriale, mais, par leur participation, les jeunesses partisanes marocaines n’avaient pas d’enjeux prédéterminés. Ils ont répondu favorablement au slogan du Festival appelant à la paix, à la liberté et à la lutte anti-impérialiste. Bien que ces jeunesses sachent que la présence du Polisario serait surmédiatisée, ils sont venus participer pour exprimer leurs points de vue.

Les délégations marocaines ont été victimes d’un nombre de violations lors de ce Festival. Pensez-vous que cela a été seulement une manœuvre du Polisario ?

Chose qui nous a choqués lors de cette expérience, c’est la série de harcèlements qui ont touché le Maroc, en tant qu’Etat, peuple et délégation, et cela avant même que le Festival entame ses travaux. Dans ce cadre, la délégation marocaine a été interdite de défiler lors de la cérémonie d’ouverture. Pire, Tiago et Maluma, respectivement, président de la Fédération organisatrice du Festival et président du comité préparatoire ont insulté insolemment le Maroc en le qualifiant de régime d’apartheid. Ensuite, soutenue par Cuba, la jeunesse du parti du président sud-africain, les communistes espagnols et les éléments séparatistes du Polisario ont mené des attaques sauvages contre les jeunes Marocains et ont fait plusieurs blessés. Par ailleurs, il faut signaler que tous les éditoriaux de l’ensemble des numéros du journal du Festival ont été dédié au Front du Polisario, et contre le Maroc, en violant manifestement l’éthique et la déontologie de la presse. Dans ce cadre, il est intéressant de rappeler que la presse locale à Pretoria a été très objective et a mentionné de manière surprenante les attaques et les violations que la délégation marocaine avait subies. A titre d’exemple, on cite «Pretoria News» et «Eywitness-News». Ces attaques barbares se sont étendues jusqu’à l’atelier organisé par le Maroc. Lors de cet atelier, les communistes catalans ont servi de «kamikazes» au Polisario pour mettre fin aux activités de notre délégation. La cerise sur le gâteau fut la décision de virer la délégation marocaine à deux jours de la clôture du Festival, et cela à l’encontre de toutes les attentes et avec une effronterie sans précédent par les organisateurs et non les instances exécutives de la Fédération.

Pour mettre fin à pareille situation, comment les jeunes Marocains peuvent-ils agir ?

Les jeunes Marocains, en collaboration avec leurs alliés russes, arabes et toutes les organisations qui sont devenues victimes des dérives de la Fédération, doivent revoir radicalement leur relation avec la Fédération. Ainsi, ils sont appelés à mener une campagne de réforme radicale ou bien créer une nouvelle organisation capable de répondre aux besoins réels de la lutte anti-impérialiste et d’instaurer une véritable démocratie dans le monde. Concernant le parti au pouvoir en Afrique du Sud, les jeunes Marocains, et avec eux la diplomatie marocaine, sont appelés à déployer davantage d’efforts pour le convaincre de la justesse de notre cause nationale. Cela ne doit en aucun cas porter atteinte aux relations maroco-sud-africaines. Même constat pour l’Algérie. Rappelons, dans ce cadre, que la délégation des jeunes Algériens a dénoncé, aux côtés des 22 délégations arabes, les exactions et les agressions dont ont été victimes les jeunes Marocains, y compris la décision d’expulsion.
Enfin, il faut souligner que la participation de la jeunesse ittihadie fut d’une grande qualité. Nos jeunes ont défendu notre cause en ayant recours aux arguments politiques, historiques et économiques. Ils ont également invité plusieurs délégations et ont pu négocier avec courage les solutions proposées par le Maroc.



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