-
Nigeria: un bandit notoire signe une trêve, mais la paix reste incertaine
-
L'Inde et la Russie réaffirment leur engagement à renforcer leur "partenariat stratégique"
-
Les Européens appellent à maintenir la pression sur la Russie, avant le sommet Trump-Poutine
-
Des dizaines de milliers de manifestants à Tel-Aviv contre le plan israélien de conquérir la ville de Gaza
Cette première sanction du gouvernement de Friedrich Merz envers Israël intervient après l'annonce de Benjamin Netanyahu de son intention de prendre le contrôle de la ville de Gaza, dévastée par la guerre et en proie à une crise humanitaire.
Le chef de gouvernement israélien a exprimé par téléphone "sa déception" au sujet de ces sanctions.
Mais pour le chancelier allemand, il devient "de plus en plus difficile de comprendre" en quoi le plan militaire israélien permettrait d'atteindre ses objectifs dans le petit territoire palestinien.
"Dans ces circonstances, le gouvernement allemand n'autorise pas, jusqu'à nouvel ordre, les exportations d'équipements militaires susceptibles d'être utilisés dans la bande de Gaza", a ajouté M. Merz.
Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas en octobre 2023, jusqu'au mois de mai de cette année, Berlin a autorisé l'exportation d'au moins 485 millions d'euros d'armement vers Israël.
Ces livraisons comprenaient des armes à feu, des munitions, des pièces d'armes, des équipements spéciaux pour l'armée et la marine, des équipements électroniques et des véhicules blindés spéciaux, selon une réponse récente du gouvernement allemand à une demande parlementaire.
Dans le communiqué de vendredi, le chancelier Merz a insisté sur la "profonde inquiétude" du gouvernement allemand face à "la souffrance continue de la population civile dans la bande de Gaza".
"Avec l'offensive prévue, le gouvernement israélien porte une responsabilité encore plus grande" en ce qui concerne l'aide aux civils palestiniens, a-t-il continué, réitérant son appel en faveur d'un accès complet pour l'ONU et les ONG.
Le chancelier a également exhorté le gouvernement israélien "de ne pas prendre de nouvelles mesures en vue d'annexer la Cisjordanie".
En raison de sa responsabilité historique vis-à-vis de l'extermination de six millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne était jusqu'ici avec les Etats-Unis l'un des plus grands soutiens d'Israël.
Mais devant les souffrances accrues des Palestiniens à Gaza, où une évaluation soutenue par les Nations unies a mis en garde contre la famine, la pression sur le gouvernement de Friedrich Merz s'est accrue au sein de la société allemande.
Selon un sondage publié jeudi par la chaîne publique ARD, 66 % des Allemands attendent de leur gouvernement qu'il exerce une influence plus grande sur Benjamin Netanyahu, afin de changer la politique israélienne vis-à-vis de Gaza.
Récemment, la presse allemande s'est également fait l'écho de dissensions au sein de la coalition du conservateur Friedrich Merz, certains ministres sociaux-démocrates prônant une attitude plus dure vis-à-vis du gouvernement israélien.
Vendredi, le vice-chancelier, le social-démocrate Lars Klingbeil, également ministre des Finances, a salué cette "décision juste", jugeant "insupportable" la souffrance à Gaza.
Par ailleurs, le Brésil "déplore" le plan d'Israël de prendre le contrôle de la ville de Gaza, a déclaré samedi son ministère des Affaires étrangères, au lendemain de l'annonce de ce plan par le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
"Le gouvernement brésilien déplore la décision du gouvernement israélien d'étendre ses opérations dans la bande de Gaza, y compris la nouvelle incursion dans la ville de Gaza", a indiqué ce ministère dans un communiqué.
Pour Brasilia, cette mesure "ne fera qu'aggraver la situation humanitaire catastrophique de la population civile palestinienne" dans le territoire.
Le gouvernement du président Luiz Inácio Lula da Silva a également appelé au "retrait complet et immédiat des troupes israéliennes" de Gaza et rappelé l'urgence d'un cessez-le-feu, d'une libération des otages et de l'entrée "sans entrave" de l'aide humanitaire.
Lors du sommet des Brics en juillet, à Rio de Janeiro, Lula a appelé à ne pas rester "indifférent" au "génocide" à Gaza.
De nombreux pays ont dénoncé la décision d'occuper la ville de Gaza, annoncée vendredi matin à l'issue d'une réunion du cabinet de sécurité du Premier ministre israélien, après près de deux ans de guerre à Gaza.