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Les cinéastes de Bollywood, désireux de tirer profit du sentiment patriotique alimenté par le conflit entre l'Inde et le Pakistan, se bousculent pour déposer les droits des titres de films en lien avec l'opération "Sindoor".
En mai, l'Inde et le Pakistan se sont affrontés durant quatre jours, échangeant attaques de drones, tirs de missiles et barrages d'artillerie qui ont fait plus de 70 morts dans les deux camps.
La plus grave confrontation militaire depuis des décennies entre les deux pays a été déclenchée après une attaque le 22 avril au Cachemire indien, qui a fait 26 morts, tous des civils. New Delhi en avait imputé la responsabilité à Islamabad qui a toujours démenti.
L'opération militaire indienne a été baptisée "Sindoor", du nom de la poudre rouge dont les épouses hindoues parent la racine de leurs cheveux.
Des studios de cinéma se sont empressés de déposer des titres tels que "Mission Sindoor", "Sindoor: La vengeance", "Terreur à Pahalgam" et "Opération Sindoor" entendant ainsi surfer sur la ferveur patriotique.
"C'est une histoire qui doit être racontée", affirme le réalisateur Vivek Agnihotri, lors d'un entretien avec l'AFP.
Pour lui, aucun doute, "à Hollywood, ils auraient déjà réalisé dix films sur ce sujet. Les gens veulent savoir ce qui s'est passé en coulisses".
En 2022, M. Agnihotri a réalisé "The Kashmir Files", sur l'exode massif des hindous du Cachemire dans les années 1990, qui a remporté un immense succès du box-office indien.
Ce film a été salué par le Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste au pouvoir, mais de nombreux critiques ont estimé qu'il visait à attiser la haine contre les musulmans, minoritaires dans le pays le plus peuplé de la planète.
De nombreuses voix s'élèvent contre Bollywood, l'accusant d'être un instrument de propagande du gouvernement du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014.
Raja Sen, critique de cinéma et scénariste, regrette que beaucoup de réalisateurs portent à l'écran des récits orientés, avec le sentiment d'avoir le soutien du gouvernement.
"Nous avons essayé de mener une guerre puis nous nous sommes calmés lorsque M. (Donald) Trump nous l'a demandé. Alors où est l'héroïsme là-dedans?", s'interroge-t-il.
Le cinéaste Anil Sharma, connu pour ses films provocateurs, s'est également élevé contre l'empressement de Bollywood à faire des films autour de l'attaque de Pahalgam.
"C'est un esprit grégaire... Ce sont des cinéastes saisonniers", selon lui.
Ses films d'action "Gadar: Ek Prem Katha" (2001) et "Gadar 2" (2023) ont connu un immense succès.
Surfer sur la fibre patriotique à travers le cinéma n'a rien de nouveau à Bollywood, c'est pourquoi une fête nationale, telle que le jour de l'Indépendance, est souvent choisie pour marquer la sortie d'un film, avec plus ou moins de succès.
Ainsi "Fighter", avec les stars Hrithik Roshan et Deepika Padukone, est sorti la veille de la Journée de la République de l'Inde, le 25 janvier 2024.
S'inspirant largement du bombardement par l'Inde en 2019 de Balakot, au nord du Pakistan, il a été le quatrième film en hindi le plus rentable de l'année, réalisant 28 millions de dollars de recettes en Inde.
Sorti en février dernier, "Chhaava", un film d'action historique sur la vie de Sambhaji Maharaj, un dirigeant de l'Empire Maratha (fin du XVIIème siècle) est jusqu'à présent le plus gros succès de l'année.
Il a pourtant suscité la controverse, certains lui reprochant d'être anti-musulman.
Pour M. Sen, actuellement, le cinéma indien dépeint "les rois et leaders musulmans sous un jour violent". Il regrette que les cinéastes soient peu enclins à traiter des sujets allant à l'"encontre de l'establishment".
"Si le public est inondé de dizaines de films qui essaient de servir des intérêts, sans que l'autre partie puisse se faire entendre, alors cette propagande et ces fausses informations imprègnent l'opinion publique".
Pour le célèbre réalisateur Rakeysh Omprakash Mehra, le patriotisme signifie promouvoir la paix et l'harmonie à travers le cinéma.
Sa comédie dramatique "Rang De Basanti" (2006) a remporté le Prix du Meilleur film populaire et a été sélectionnée par l'Inde pour les Golden Globe Awards et les Oscars dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère.
"Comment pouvons-nous arriver à la paix et construire une société meilleure? Comment pouvons-nous apprendre à aimer nos voisins? Pour moi, c'est ça le patriotisme", dit-il.
En mai, l'Inde et le Pakistan se sont affrontés durant quatre jours, échangeant attaques de drones, tirs de missiles et barrages d'artillerie qui ont fait plus de 70 morts dans les deux camps.
La plus grave confrontation militaire depuis des décennies entre les deux pays a été déclenchée après une attaque le 22 avril au Cachemire indien, qui a fait 26 morts, tous des civils. New Delhi en avait imputé la responsabilité à Islamabad qui a toujours démenti.
L'opération militaire indienne a été baptisée "Sindoor", du nom de la poudre rouge dont les épouses hindoues parent la racine de leurs cheveux.
Des studios de cinéma se sont empressés de déposer des titres tels que "Mission Sindoor", "Sindoor: La vengeance", "Terreur à Pahalgam" et "Opération Sindoor" entendant ainsi surfer sur la ferveur patriotique.
"C'est une histoire qui doit être racontée", affirme le réalisateur Vivek Agnihotri, lors d'un entretien avec l'AFP.
Pour lui, aucun doute, "à Hollywood, ils auraient déjà réalisé dix films sur ce sujet. Les gens veulent savoir ce qui s'est passé en coulisses".
En 2022, M. Agnihotri a réalisé "The Kashmir Files", sur l'exode massif des hindous du Cachemire dans les années 1990, qui a remporté un immense succès du box-office indien.
Ce film a été salué par le Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste au pouvoir, mais de nombreux critiques ont estimé qu'il visait à attiser la haine contre les musulmans, minoritaires dans le pays le plus peuplé de la planète.
De nombreuses voix s'élèvent contre Bollywood, l'accusant d'être un instrument de propagande du gouvernement du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014.
Raja Sen, critique de cinéma et scénariste, regrette que beaucoup de réalisateurs portent à l'écran des récits orientés, avec le sentiment d'avoir le soutien du gouvernement.
"Nous avons essayé de mener une guerre puis nous nous sommes calmés lorsque M. (Donald) Trump nous l'a demandé. Alors où est l'héroïsme là-dedans?", s'interroge-t-il.
Le cinéaste Anil Sharma, connu pour ses films provocateurs, s'est également élevé contre l'empressement de Bollywood à faire des films autour de l'attaque de Pahalgam.
"C'est un esprit grégaire... Ce sont des cinéastes saisonniers", selon lui.
Ses films d'action "Gadar: Ek Prem Katha" (2001) et "Gadar 2" (2023) ont connu un immense succès.
Surfer sur la fibre patriotique à travers le cinéma n'a rien de nouveau à Bollywood, c'est pourquoi une fête nationale, telle que le jour de l'Indépendance, est souvent choisie pour marquer la sortie d'un film, avec plus ou moins de succès.
Ainsi "Fighter", avec les stars Hrithik Roshan et Deepika Padukone, est sorti la veille de la Journée de la République de l'Inde, le 25 janvier 2024.
S'inspirant largement du bombardement par l'Inde en 2019 de Balakot, au nord du Pakistan, il a été le quatrième film en hindi le plus rentable de l'année, réalisant 28 millions de dollars de recettes en Inde.
Sorti en février dernier, "Chhaava", un film d'action historique sur la vie de Sambhaji Maharaj, un dirigeant de l'Empire Maratha (fin du XVIIème siècle) est jusqu'à présent le plus gros succès de l'année.
Il a pourtant suscité la controverse, certains lui reprochant d'être anti-musulman.
Pour M. Sen, actuellement, le cinéma indien dépeint "les rois et leaders musulmans sous un jour violent". Il regrette que les cinéastes soient peu enclins à traiter des sujets allant à l'"encontre de l'establishment".
"Si le public est inondé de dizaines de films qui essaient de servir des intérêts, sans que l'autre partie puisse se faire entendre, alors cette propagande et ces fausses informations imprègnent l'opinion publique".
Pour le célèbre réalisateur Rakeysh Omprakash Mehra, le patriotisme signifie promouvoir la paix et l'harmonie à travers le cinéma.
Sa comédie dramatique "Rang De Basanti" (2006) a remporté le Prix du Meilleur film populaire et a été sélectionnée par l'Inde pour les Golden Globe Awards et les Oscars dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère.
"Comment pouvons-nous arriver à la paix et construire une société meilleure? Comment pouvons-nous apprendre à aimer nos voisins? Pour moi, c'est ça le patriotisme", dit-il.