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Alternative pour une meilleure distribution des richesses et moyen de lutte contre la pauvreté

Création d’un Réseau africain de l’économie sociale et solidaire


MAP
Lundi 25 Octobre 2010

Les associations africaines de l’économie sociale et solidaire ont annoncé, samedi à la fin de leurs travaux à Mehdia (ville mitoyenne de Kénitra), la création d’un réseau qui doit servir comme «instrument de plaidoyer en faveur de l’ESS (économie sociale et solidaire) auprès des gouvernements et des instances africaines et internationales», dont le siège sera établi à Salé.
Ce réseau devra aussi servir d’«espace de concertation, d’échange et de mutualisation des savoir-faire en matière d’ESS», indique la «déclaration africaine de Kénitra sur l’ESS» qui a sanctionné ces travaux.
Ce réseau permettra aux acteurs de la société civile en Afrique de mieux s’organiser, d’unifier leurs visions et d’assurer une forte présence censée contribuer à la promotion de l’économie sociale et solidaire comme alternative pour une meilleure distribution des richesses et un moyen de lutte contre la pauvreté, a expliqué Abdeljalil Cherkaoui, président du Réseau marocain d’économie sociale et solidaire (RMESS), organisateur de cette rencontre.
La rencontre, à laquelle ont participé aussi des représentants d’organisations internationales et des experts venus d’Europe et d’Amérique du Nord, a également adopté une charte africaine de l’ESS et approuvé une feuille de route en vue de «créer les conditions de décollage du Réseau africain de l’ESS».
Les participants ont, en outre, appelé les acteurs du développement à accompagner les réseaux nationaux existants et demandé le renforcement des capacités des entrepreneurs et managers des entreprises, à travers des formations appropriées en collaboration avec des institutions de formation en développement durable.
Ils ont également plaidé en faveur de la mise en œuvre de la recommandation 193 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la promotion des coopératives et du plan d’action de la conférence internationale de l’OIT et de Johannesburg d’octobre 2009.
Ils ont souligné l’importance de la vulgarisation des bonnes pratiques en matière d’économie sociale et solidaire présentées par les différents pays lors de cette rencontre.
Ils ont, en outre, estimé que le problème de financement est l’une des difficultés majeures qui handicapent la promotion des entreprises de l’économie sociale et solidaire en Afrique.
Le fait que ces coopératives ou leurs adhérents ne disposent pas de ressources suffisantes de garantie rend difficilement leur accès au financement par le système bancaire traditionnel, intéressé exclusivement par des rendements financiers élevés et peu risqués.
En outre, la faiblesse de la production des coopératives, la particularité de leur structure et le souci des producteurs directs de préserver l’originalité de leur entreprise en refusant de céder l’exercice du pouvoir au financeur, complique davantage cette difficulté.
Quelle serait donc la forme de financement la plus adaptée aux entreprises de l’économie sociale et solidaire ? C’est la question à laquelle tentent notamment de répondre les participants à cette rencontre, organisée par le Réseau marocain d’économie sociale et solidaire (REMESS).
Le recours aux associations de microcrédit ne semble pas la solution idoine selon certains.
Ces associations ont, elles-mêmes, recours aux banques traditionnelles et par conséquent leurs prêts reviennent encore plus chers, selon l’un des orateurs.
Car ces associations doivent prendre en compte, dans les prêts consentis, les intérêts à payer à ces banques et leurs propres intérêts.
Le président d’Inmaa, une association marocaine de microcrédit, récuse totalement de l’idée de parler de taux d’intérêt en matière de microcrédit.
Les associations de microcrédit, explique-t-il, ne sont pas un organisme commercial mais des associations à but non lucratif qui permettent à des personnes démunies de financer des activités génératrices de revenu.
Dans les années soixante-dix-quatre-vingt, les fonds des ces associations étaient des subventions de l’Etat et aujourd’hui ce sont des prêts bancaires qu’elles doivent rembourser et réaliser un surplus pour couvrir les charges de fonctionnement.
L’alternative de financement par des banques islamiques a été soulevée.
Celles-ci ne peuvent vraiment se distinguer des banques traditionnelles que si elles participent, en tant que partenaires, aux projets d’économie solidaire dans une logique où pertes et profits sont partagés.
Toutefois les exemples d’entreprises d’économie sociale et solidaire qui ont réussi ne manquent pas. C’est le cas notamment de la coopérative agricole marocaine Copag qui a été présenté aux participants à ces assises de l’économie solidaire.
Spécialisée dans la production, le conditionnement et la commercialisation des agrumes, primeurs et lait, et fabrication des jus, yaourts, fromages et lait pasteurisé, cette coopérative a atteint actuellement un chiffre d’affaires de 2 milliards 300 millions de DH.
Partie de quatre personnes de même famille, elle compte maintenant 189 adhérents et 70 coopératives. Elle doit son succès à la réussite de l’intégration entre les processus de production, de commercialisation et de transformation, a expliqué le directeur de la production animale à la Copag.
Derrière son succès, on relève aussi l’adaptation de sa gestion et son organisation à l’environnement économique, le respect des principes et valeurs coopératifs de solidarité et l’adoption d’un entrepreneuriat coopératif clair et d’une stratégie de filière maîtrisant l’amont et renforçant les capacités professionnelles. Elle a été présentée comme un exemple concret et possible du passage de la micro à la macro-entreprise dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. Dans leur globalité, les communications présentées conviennent que les entreprises de l’économie sociale et solidaire n’échappent pas aux lois de la gestion des entreprises et soulignent que la promotion de ce genre d’entreprise en Afrique a besoin d’une réelle volonté politique.
La rencontre des réseaux africains de l’économie sociale et solidaire devront selon le REMESS, identifier les pistes de coopération et de partenariat inter-réseaux susceptibles d’apporter une contribution à l’effort global déployé par chaque pays du continent.


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