A Clermont-Ferrand : Le court marocain joue grand

Evénement majeur ce lundi 1er février à Clermont-Ferrand dans le cadre de la 32ème  édition du Festival international du court métrage, l'ouverture du marché du film. C'est la 25ème fois que l'expérience du marché est reconduite ayant rencontré un succès professionnel indéniable : cette année encore, ce sont plus de 6000 (oui six mille) courts métrages qui sont mis à la disposition de différents responsables de festivals, producteurs, acheteurs et programmateurs de télévision…Dans l'immense gymnase de la ville aménagé en hall d'exposition, des stands représentent les cinématographies les plus dynamiques en matière de production du court métrage.
Le Maroc est présent cette année au marché avec un stand; c'est la première fois dans la jeune histoire de notre cinématographie que notre pays s'offre cette vitrine dans ce qui passe vraiment pour le Cannes du court métrage. C'est d'ailleurs le seul pays arabo-africain à être présent à un tel niveau, à avoir un pavillon au marché du film de Clermont-Ferrand. Beaucoup d'observateurs étrangers et de professionnels ont souligné l'importance de cette opération fortement appréciée d'ailleurs par tous les membres de la délégation marocaine.  On rappelle en effet que le Maroc est l'invité d'honneur de cette édition. Plus de trente films forment le programme de la magnifique rétrospective concoctée à cette occasion. Ce sont des films qui remontent à l'âge d'or du court métrage marocain dans les années 60, voire plus loin encore avec des films comme “Retour à Agadir”, “Notre amie l'école”…jusqu'à la nouvelle génération du court métrage qui va de la génération Tanger 95 aux jeunes cinéastes des années 2000.
Le stand du CCM propose notamment un document inédit répertoriant toute la filmographie du court métrage marocain de 1947 à 2009. Un formidable outil de travail qui permet d'avoir un aperçu sur près de 600 titres accompagnés d'une fiche informative incluant un synopsis et des indications techniques.  Ce jeudi, une importante table ronde est au programme du festival ; elle permettra de présenter l'expérience marocaine en matière de production de court métrage et de débattre de ces principales tendances et caractéristiques. Des rencontres et des échanges sont également prévus dont une rencontre organisée par le festival en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger représentée ici par Najat Azmi qui a soutenu cette initiative Spécial Maroc.
Le film marocain programmé en compétition officielle, “Passion courte” de Mahacine Hechadi étudiante à l'ESAV de Marrakech, a reçu un bon accueil public et critique. Sur un ton libre et original, le film saisit un moment de désir érotique chez une fille qui fait un déplacement en taxi.  Le mouvement du véhicule dans une ville, la nuit renvoie à  la montée du désir. Ce face-à-face silencieux est éloquent par la tentation de l'autre qui l'anime.  Hechadi surfe d'une manière directe sur le paradigme du désir reclus qui fonde toute une tendance du cinéma marocain. Une manière de dire par les moyens du cinéma, le dévoiement des désirs de toute une société.