8 Mars. Rétablir la femme dans l'intégralité de ses droits


Mourad Tabet
Mercredi 8 Mars 2023

8 Mars. Rétablir la femme dans l'intégralité de ses droits
S.M le Roi Mohammed VI
Notre ambition est de poursuivre l’édification d’un Maroc avancé et fort de sa dignité. Aussi est-il indispensable que tous les Marocains, hommes et femmes, prennent une part active à la dynamique de développement 
Le monde célèbre aujourd’hui la Journée internationale de la femme. Au Maroc cela coïncide notamment avec le débat sociétal lancé sur la révision du Code de la famille, notamment par le discours Royal prononcé à l'occasion de la Fête du Trône.

Dans ce discours, S.M le Roi Mohammed VI a appelé à une réforme en profondeur du Code de la famille. « Notre ambition est de poursuivre l’édification d’un Maroc avancé et fort de sa dignité. Aussi est-il indispensable que tous les Marocains, hommes et femmes, prennent une part active à la dynamique de développement. C’est pourquoi Nous insistons encore une fois sur la nécessité que la femme marocaine apporte son plein concours dans tous les domaines», a souligné le Souverain.

«Il convient aussi de dépasser les défaillances et les aspects négatifs révélés par l’expérience menée sur le terrain et, le cas échéant, de refondre certaines dispositions qui ont été détournées de leur destination première », a encore mis en avant Sa Majesté le Roi.

Certes, le Code de la famille, adopté en 2004, a constitué une certaine  évolution et a permis de réaliser des progrès tangibles dans le domaine des droits de la femme, par rapport à l’ancienne législation mais la pratique a révélé un certain nombre de lacunes et de dysfonctionnements. Par conséquent, plusieurs voix se sont élevées, appelant à la nécessité d’une  réforme globale du Code de la famille afin de combler les lacunes et de corriger ces dysfonctionnements.

D’autant que depuis son entrée en vigueur, le Maroc a ratifié plusieurs conventions internationales relatives aux droits des femmes, dont la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

Aussi, en 2011, le Royaume a-t-il  adopté une nouvelle Constitution qui consacre le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes. Il devient ainsi nécessaire d’harmoniser le Code de la famille avec les nouvelles dispositions de la Constitution de 2011 et les conventions internationales ratifiées par le Maroc.

L’USFP, qui place la question féminine au cœur de son projet sociétal, se donne corps et âme à cette noble cause et se mobilise pour une réforme en profondeur du Code de la famille.

«La conjoncture actuelle est propice  pour que le gouvernement fasse  preuve de courage en  proposant une loi garantissant les droits des femmes, car il n'y a pas de développement de notre pays sans une réelle réforme du Code de la famille », a souligné le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, lors d’une conférence organisée récemment par l’Organisation des femmes ittihadies (OFI) à Rabat. Il a appelé l’Organisation féminine à procéder à un diagnostic minutieux de toutes les dispositions du Code de la famille pour déceler ses lacunes et ses contradictions, en réitérant le soutien de l’USFP et de ses Groupes parlementaires à toutes les initiatives allant dans le sens de la réforme de la Moudawana.
Driss Lachguar
La conjoncture actuelle est propice  pour que le gouvernement fasse  preuve de courage en  proposant une loi garantissant les droits des femmes, car il n'y a pas de développement de notre pays sans une réelle réforme du Code de la famille 
A rappeler que l’OFI, à l’issue des travaux d’une table ronde au siège de l’USFP à Rabat, tenue samedi 19 novembre 2022, en présence du Premier secrétaire du parti, Driss Lachguar, a émis une déclaration sous le slogan : « Unis et tous vers une révision globale et minutieuse du Code de la famille pour la protection de la société ».

Le texte de ce document  met en avant, de prime abord, l’appel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au renouvellement du Code de la famille, qui a initié la réouverture du débat sociétal sur les droits des femmes révélant  un conflit culturel manifeste entre les forces de la modernité et l’émancipation et les forces conservatrices et passéistes, ce qui nécessite dès lors, selon l’OFI, « la mobilisation de toutes les potentialités féminines défenseures d’une société de progrès, d’égalité et de modernité ».

Il s’agit pour l’OFI d’un conflit qui véhicule le retour sur la scène culturelle des fameuses expressions et manifestations fondamentalistes reproduisant des discours passéistes s’appuyant sur des interprétations virulentes et complètement négatives des textes religieux, discours qui sous-estiment les droits des femmes et freinent toute tendance pouvant prétendre à une ouverture franche de la Moudawana sur les libertés et occultant les expressions modernistes concernant aussi bien la sensibilisation que les plaidoyers en faveur d’une révision globale et exhaustive du Code de la famille à même de préserver la société d’une manière générale et de colmater toutes les lacunes ayant engendré la reproduction des atteintes avilissantes aux droits des femmes et des enfants à travers « des jugements judiciaires marqués par des interprétations profitant à une supposée hiérarchisation, résultant des vestiges de la culture passéiste, et ce en saisissant les dispositions consacrées par la Moudawana actuelle aux situations exceptionnelles ou à la période de transition dont l’interprétation est dévolue au pouvoir discrétionnaire des juges ».

De ce fait, l’OFI estime que toutes les révisions qui n’englobent pas le Code de la famille ne peuvent avoir d’impact sur la trajectoire de la préservation des droits acquis des femmes ni favoriser l’élargissement des domaines de concrétisation des conventions internationales y afférentes. Bien au contraire, développe le communiqué de l’OFI, les femmes ittihadies considèrent que lesdites révisions, à défaut d’être un point de départ vers davantage d’acquis, pourraient introduire le retour des forces conservatrices en tirant profit du climat mondial actuel aligné sur les intérêts des forces de droite hostiles aux femmes et opposées aux droits et libertés.

Mourad Tabet


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