
En Irak, une frappe de cette coalition menée par Washington a détruit l'un des plus importants sites de fabrication de voitures piégées de l'EI, arme de prédilection de l'organisation extrémiste, tandis que des attentats jihadistes contre deux bases militaires ont été déjoués. En Syrie, l'EI ne se trouve plus qu'à 500 mètres de Hassaké, une ville dont le contrôle est partagé entre le régime de Bachar al-Assad et les forces kurdes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La chute de cette ville donnerait à l'EI le contrôle d'une deuxième capitale provinciale en Syrie après Raqa (nord), son principal bastion dans ce pays ravagé par quatre ans de guerre.
Elle serait le troisième chef-lieu d'une province à échapper au régime, Idleb (nord-ouest) étant aux mains d'Al-Qaïda et de rebelles.
Commencée le 30 mai, la bataille pour Hassaké s'est poursuivie jeudi à la périphérie sud et sud-est de la ville, limitrophes des quartiers tenus par le régime. En soirée, l'EI a fait exploser une voiture piégée près d'une position de l'armée dans le secteur sud, d'après l'OSDH qui n'a pas pu fournir de bilan dans l'immédiat. La veille, six jihadistes s'étaient fait exploser aux alentours de la ville à l'aide de véhicules piégées.
Le quotidien syrien Al-Watan, proche du régime, a critiqué le manque d'implication des forces kurdes dans la bataille se disant "surpris de la faiblesse de certains frères kurdes".
Dans le nord du pays, de nouveaux raids aériens du régime ont encore tué jeudi de nombreux civils: 17 à Silqine (province d'Idleb) et 14 -pour moitié des enfants, dont quatre petits frères- dans deux localités de la province d'Alep, contrôlée en majorité par les rebelles, selon l'OSDH.
Les ONG internationales dénoncent régulièrement l'utilisation des barils d'explosifs par le régime de Bachar al-Assad, qui dément recourir à cette arme destructrice et aveugle.
D'après l'OSDH, le régime veut punir les civils résidant dans les zones rebelles, après ses revers ces derniers mois notamment dans le nord du pays où il a perdu plusieurs villes frontalières de la Turquie au profit d'Al-Qaïda et d'insurgés alliés.
Après les revers du régime, des milliers de combattants irakiens et iraniens sont arrivés récemment en Syrie avec pour objectif principal de défendre Damas et sa banlieue, a affirmé une source de sécurité syrienne à l'AFP.
A Istanbul, l'opposition syrienne en exil a rencontré jeudi le médiateur de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Dans un communiqué, le chef de cette coalition Khaled Khoja a appelé l'ONU "à faire pression sur le régime d'Assad pour qu'il revienne à la table des négociations après avoir entravé plusieurs initiatives internationales".