Xavi-Messi, «l’axe du mal» pour le rival

Xavi le passeur, meilleur joueur de l'Euro-2008, et Messi le finisseur, Ballon d'Or 2009, forment un axe mortel pour les adversaires du Barça: samedi c'était au tour du Real Madrid, impuissant et sèchement battu 2-0 sur sa pelouse, d'en faire l'amer constat.
Le "Clasico", ennuyeux et heurté pendant 30 minutes, a basculé en faveur du Barça à la 33e minute de jeu grâce aux yeux et au toucher de balle en velours de Xavi puis à la qualité technique et à la finition effrayante de Messi.
Messi a d'abord récupéré le ballon, demandant avec insistance à Maxwell de jouer rapidement un coup-franc. Il a ensuite trouvé Xavi qui lui a remis le ballon d'une louche splendide. La suite était un jeu d'enfant pour le trublion argentin: contrôle de la poitrine pour mettre Albiol dans le vent et frappe enchaînée pour battre Casillas.
Une nouvelle action de classe conjointe des deux meilleurs joueurs du Barça actuellement venait de mettre le Real Madrid à terre.
Xavi, qui doit perdre au maximum un ballon par saison, a ensuite confirmé son rôle de passeur hors pair en lançant le véloce Pedro pour le 2-0 définitif (56). Sixième passe décisive cette saison pour le N.6 du Barça.
Messi n'a de son côté manqué un énième doublé qu'à cause de la grâce retrouvée d'Iker Casillas (72, 78).
"Magistral".  Messi, 22 ans, s'attirait encore une fois les faveurs de la presse espagnole dimanche, parce qu'il a notamment remporté son match personnel face au Portugais Cristiano Ronaldo et inscrit son 40e but toutes compétitions confondues cette saison.
Mais Xavi, 30 ans, recevait lui aussi son lot de louanges: "Magistral Xavi, les deux buts du Barça ont jailli de ses crampons", commentait Marca, journal pourtant pro-madrilène. Xavi a été le "crack" du "Clasico" pour le journal concurrent AS.
L'entraîneur "Pep" Guardiola, qui a depuis longtemps renoncé à mettre des mots sur les performances hors du commun de Messi, a même tenu à souligner samedi soir "la régularité, la constance et le placement idéal sur le terrain" de Xavi.
Guardiola sait pertinemment qu'il aura encore besoin du meilleur de l'association Xavi-Messi pour aller au bout en Liga et passer l'obstacle Inter Milan en Ligue des champions. Avant d'espérer triompher en finale au Santiago Bernabeu  à Madrid le 22 mai.