Le tramway, grande réussite et fierté ‘’bidaouie’’, est paradoxalement révélateur, et à plus d’un titre, de cet état de choses de par son tracé premier de 31 km qui en dit long sur des constructions qui vont à l’encontre de la logique du développement d’une ville qui se veut en flirt avec la pointe du progrès du moins sur le continent.
De Sidi-Moumen et la desserte ensuite de certains quartiers périphériques de la ville avec sa traversée du centre-ville et sa remontée de l’Avenue Hassan II puis sa bifurcation avant de se diriger vers les universités et quartier des Facultés via Bachkou interposée ou la cité de l’air revue et corrigée pour Aïn Diab, c’est selon, le tracé d’est en ouest, en plus d’en dire long sur la forte composante sociale de la ville, contribue, c’est certain, au désenclavement des zones très peuplées surtout celles de son départ et celles limitrophes plus populaires qu’opulentes que celles de ses terminus.
Mais bien plus, que l’accès aux entreprises, commerces, centres touristiques et de loisirs, administrations publiques ou une promenade touristique à travers des bâtisses d’art et déco dont d’ailleurs la métropole se targue d’être dotée, et ce en dépit d’un complexe de jeunesse en comparaison avec ses devancières, ce qui nous interpelle à Casablanca, ce sont ces clapiers en guise d’habitations que l’on a bâti à la va-vite. On a remplacé des bidonvilles par des cages à poules pour rester dans le ton.
Ces prétextes des temps nouveaux à un aménagement urbain de par certains de leurs traits, reproduisent des erreurs d’une autre histoire et d’une autre géographie. Il est comme une envie volontaire ou pas de ne pas en tirer de leçons. La construction d’HLM pour reloger des citoyens de bidonvilles c’est bien, mais reproduire les gaffes des autres qui plus est, ne sont pas adaptées à un cadre de vie en phase avec notre culture, c’est encourir à sacrifier des générations citadines au profit de jeunes égarés.
L’édification sur les ruines d’Anfa que les Portugais détruisirent s’est faite en moins d’un siècle. Jusqu’aux années soixante/soixante-dix, Casablanca s’est développée, et a évolué plus ou moins convenablement, s’agrandissant et s’adaptant selon ses différentes époques. Et puis soudainement, elle a connu une évolution anarchique qui l’a pour ainsi dire avilie. Aujourd’hui, la nécessité de se refaire une beauté architecturale, esthétique et culturelle est plus que jamais d’actualité. L’heure est au retour aux valeurs originelles qui ont contribué à sa richesse à travers la diversité de nationalités, de cultures et de langues.
Non, on ne comprend toujours pas le logo de ‘’WeCasablanca’’ !