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Les associations signataires y appellent à recadrer le débat et à sortir de la perversité des discours des assimilations tendancieuses entre la rente et le droit.
Elles «relèvent et condamnent avec vigueur le climat malsain qui prévaut et qui tend à décrédibiliser l’action associative qui a pourtant fortement contribué aux réformes structurantes que le pays a enregistrées, et elles continuent à dénoncer toute atteinte aux droits, à la dilapidation des biens publics », est-il indiqué dans la déclaration.
Rappelant la publication des fameuses listes des ONG bénéficiant des subventions de l’Etat et de subsides en provenance de l’étranger, les signataires estiment que «la publication de chiffres en soi est une excellente initiative » et réclament « la transparence et la publication… des chiffres non déclarés par les uns et les autres (Associations et Etat) » ainsi que la mise en lumière des « circuits opaques et occultes des financements », « les circuits de blanchiment de fonds sous couvert de bienfaisance » et relèvent les « velléités qui visent à semer le doute sur l’action civique, politique, sociale et culturelle des associations démocratiques ».
Ce document rappelle également à qui de droit que le mouvement associatif s’est toujours engagé, aux risques de répression, à la défense des valeurs démocratiques et n’a cessé de déployer ses efforts afin d’implanter les valeurs de citoyenneté, de respect de la diversité et des droits fondamentaux. Il relève aussi « les atteintes graves au droit associatif et aux libertés publiques du fait de la non application de la loi par les autorités » et condamne « le laxisme de l’administration en matière de suivi et de contrôle, les pratiques clientélistes et opaques en matière d’accès aux ressources de l’Etat, qu’elles soient financières, logistiques ou humaines ».
Entre autres récriminations des ONG figure « le silence, sinon l’ignorance méprisante de l’Etat, concernant la situation précaire des bénévoles et des travailleurs associatifs et sociaux qui travaillent dans des conditions déplorables sans couverture sociale, sans assurance, sans stabilité de l’emploi du fait de financements aléatoires et soumis à des procédures bureaucratiques qui ont généré la faillite et la fermeture de plusieurs associations ». Le gouvernement, rappelle la même source, « omet de signaler que le mouvement associatif est aussi créateur d’emplois avec 27.919 personnes à temps plein en 2007 et 35.409 personnes à temps partiel totalisant, selon le HCP, 10.066.000 heures de travail ».
La Déclaration de Rabat appelle aussi à initier plusieurs actions conjointes et concertées axées sur les valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit, sur la mise en œuvre des mesures relatives à la société civile introduites par la Constitution, à conforter les volets juridique, financier et fiscal intéressant le monde associatif ainsi que le renforcement de leurs infrastructures de base et de leurs capacités.
Les associations initiatrices de la Déclaration de Rabat demandent également à l’ensemble des voix et forces démocratiques, d’engager un débat national qui vise à élaborer des propositions collectives et largement concertées par une réforme globale qui va dans le sens du renforcement des libertés et de l’autonomie du mouvement associatif. En perspective, la tenue des Assisses nationales pour élaborer un Livre blanc des revendications qui plaide aussi pour les lois et mesures concrètes à même de consolider l’Etat de droit.