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Une visite aux relents de guerre froide : Obama se rend le long de la frontière entre les deux Corées


Libé
Lundi 26 Mars 2012

Barack Obama s’est rendu dimanche dans la zone démilitarisée (DMZ) entre les deux Corées, à la fois pour manifester la solidarité des Etats-Unis à l’égard de l’allié sud-coréen et adresser un message de fermeté au nouveau dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.
Arrivé en Corée du Sud à la veille de l’ouverture du sommet international sur la sécurité nucléaire à Séoul, le président des Etats-Unis s’est rendu en hélicoptère sur une base américaine installée à la limite de la DMZ tandis que de l’autre côté de la frontière, la Corée du Nord observait une journée de recueillement en hommage à son «cher dirigeant» Kim Jong-il, décédé 100 jours plus tôt.
«Vous êtes à la frontière de la liberté», a dit Barack Obama à une cinquantaine de militaires entassés dans le mess du Camp Bonifas.
«Le contraste entre la Corée du Sud et la Corée du Nord ne peut pas être plus évident, plus net, à la fois en termes de liberté et de prospérité», a ajouté le président américain, dont les prédécesseurs se sont aussi rendus le long de cette frontière, qualifiée par Bill Clinton d’»endroit le plus effrayant sur terre».
Il a ensuite passé 10 minutes sur une plate-forme d’observation donnant sur la DMZ. Il a échangé quelques mots avec les soldats de faction tandis que les drapeaux des Etats-Unis, de la Corée du Sud et des Nations unies battaient bruyamment dans un vent froid.
Posté derrière une vitre blindée, il a observé à l’aide de jumelles la Corée du Nord, dont le drapeau avait été amené à mi-mât.
La DMZ, créée le 23 mars 1953 lors de la signature de l’armistice de Panmunjeom, est une bande de terre d’une longueur de 238 km et d’environ 4 km de large, entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Elle coupe la péninsule coréenne de part et d’autre du 38e parallèle.
Elle est surveillée par 700.000 soldats nord-coréens et 410.000 soldats sud-coréens appuyés par la 2e division d’infanterie américaine.
La visite de Barack Obama, au parfum de guerre froide, intervient dans un contexte de tension accrue sur la péninsule coréenne. Le régime communiste de Pyongyang a prévu officiellement de lancer un satellite, ce qui est interprété comme un tir de missile par les observateurs, au milieu du mois d’avril. Cette initiative est perçue à Washington comme une violation manifeste des engagements pris en février par la Corée du Nord au sujet d’un arrêt de ses tirs de missiles, de ses essais nucléaires et de ses activités d’enrichissement d’uranium. Cela pourrait conduire les Etats-Unis à ne pas reprendre leur aide alimentaire à la Corée du Nord.
A l’occasion du sommet de Séoul, Barack Obama prévoit d’inviter les dirigeants russes et chinois à exercer des pressions sur la Corée du Nord afin qu’elle ne procède pas à ce tir de missile.
La Maison blanche a présenté ce premier déplacement de Barack Obama le long de la DMZ comme une démonstration de la solidité des liens entre les Etats-Unis et la Corée du Sud mais aussi comme un message de gratitude adressé aux plus de 20.000 militaires américains déployés dans ce pays.
Plus de 50 dirigeants doivent participer ce lundi au sommet de Séoul, qui fait suite à la première rencontre de ce type organisée par Barack Obama en 2010 à Washington afin de lutter contre la menace du terrorisme nucléaire.
Ni la Corée du Nord ni l’Iran n’ont été invités et ils ne figurent pas non plus au programme officiel de ce sommet. Les programmes nucléaires de ces deux pays devraient toutefois être au coeur des entretiens bilatéraux qu’aura le président des Etats-Unis en marge de ce sommet de deux jours.
La visite de Barack Obama le long de la DMZ coïncide avec la fin du deuil de 100 jours observé en Corée du Nord après le décès en décembre de Kim Jong-il. Des dizaines de milliers de Nord-Coréens se sont rassemblés sur la place Kim-Il-sung dans le centre de Pyongyang.
Les drapeaux ont été amenés à mi-mât dans «chaque coin et recoin» du pays et des sirènes ont retenti en milieu de journée, ont rapporté les médias d’Etat. Les Nord-Coréens «accablés de douleur» ont observé trois minutes de silence.
Fils et successeur de Kim Jong-il, Kim Jong-un s’est incliné devant un portrait de son père au cours d’une cérémonie à laquelle participaient aussi son oncle Jang Song-thaek et le chef de l’armée, Ri Yong-ho.


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