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L’affaire a été lancée par un coup monté du Sunday Times et de Channel 4, dont des journalistes se sont fait passer pour des représentants d’une société de lobbying américaine. Pour asseoir leur crédibilité, ils ont monté un site Web pour une société imaginaire, Anderson Perry Associates, allant jusqu’à payer une compagnie californienne pour avoir une adresse et un numéro de téléphone réels. Le piège a bien fonctionné puisque sur les 20 députés contactés, 10 ont accepté de rencontrer les journalistes. Un extrait diffusé hier soir sur Channel 4 et filmé par une caméra cachée dans un pot de fleurs, montre Stephen Byers, ancien ministre du Commerce puis des Transports sous Tony Blair, expliquer avec beaucoup d’assurance que pour 5 000 livres (5 500 euros) par jour il était prêt à intervenir auprès de ses bons amis Peter Mandelson et Andrew Adonis, les actuels ministres du Commerce et des Transports. Comme pour prouver son efficacité, il a affirmé avoir aidé la société ferroviaire National Express à éviter de payer de lourdes pénalités au gouvernement l’année dernière ainsi qu’avoir fait amender une loi sur l’étiquetage pour le compte de la chaîne de supermarchés Tesco. Geoff Hoon, ancien ministre de la Défense de Blair, a été à la fois moins gourmand et un petit peu plus prudent, ne demandant que 3 000 livres par mois, sans faire de promesse particulière. Margaret Moran, une députée travailliste déjà critiquée l’année dernière après avoir dû rembourser 25 000 euros pour des notes de frais abusives, a pour sa part promis d’appeler «le gang de ses copines», des femmes influentes comme Jacqui Smith, ancienne ministre de l’Intérieur de Gordon Brown et Harriet Harman, numéro deux travailliste.
Stephen Byers a depuis été obligé de faire marche arrière, expliquant qu’il n’avait fait qu’inventer ses prétendus exploits pour National Express et pour Tesco. Les deux entreprises et les deux ministres concernés nient également avoir eu à faire avec l’ancien ministre. Pour prouver son innocence, ce dernier a demandé à la commission interne du Parlement d’ouvrir une enquête.
Malgré ces démentis, l’affaire rappelle étrangement la précédente histoire de «cash contre influence», où un lord piégé par le Sunday Times, avait demandé en janvier 2009 un peu plus de 120 000 euros pour amender une loi passant devant la Chambre des lords.