
«Nous sommes aujourd’hui les témoins d’une cérémonie glorieuse qui marque le transfert de la gestion des prisonniers afghans aux Afghans eux-mêmes», s’est félicité sur place le ministre afghan de la Défense, Enayatullah Nazari.
Quelque 3.182 détenus ont ainsi été transférés aux autorités afghanes, a précisé Safiullah Safi, commandant des forces de police de l’armée afghane.
La prison de Bagram, mise sur pied il y a une décennie à côté de l’immense base américaine du même nom, se trouve à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale afghane Kaboul.
Ce centre de détention, où sont écroués des membres présumés de la rébellion des talibans ou d’Al-Qaïda, est devenue depuis dix ans un symbole de l’occupation américaine pour de nombreux Afghans et a fait cette année l’objet d’intenses tractations entre les Etats-Unis et le gouvernement afghan.
A l’approche du retrait, fin 2014, des troupes de l’Otan présentes en Afghanistan depuis 2001, ce transfert est hautement symbolique, estiment de nombreux analystes, soulignant les divergences tenaces entre Washington et Kaboul sur les modalités de leur accord.
Début janvier, alors qu’une esquisse de négociations s’amorçait entre talibans et Américains, le président afghan Hamid Karzaï, qui, selon plusieurs sources se sentait exclu de cette ébauche de processus de paix, avait ordonné aux Américains de transférer rapidement à son administration le contrôle de la prison.
Un accord avait finalement été annoncé le 9 mars, prévoyant le transfert des prisonniers de Bagram au gouvernement afghan d’ici ce lundi 10 septembre.
Le transfert de Bagram aux Afghans était entre-temps devenu l’une des conditions posée par Kaboul pour la signature d’un accord de partenariat stratégique à long terme entre Etats-Unis et Afghanistan.