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Réunis dans la capitale péruvienne, des ministres de Finances pourraient faire quelques foulées pour aller chercher des milliards supplémentaires sur les quelque 62 déjà engrangés, en puisant notamment dans les poches des banques de développement.
C'est la piste privilégiée par le ministre français des Finances Michel Sapin qui organise un déjeuner avec son homologue péruvien Alonso Segura et le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius en présence du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.
La France souhaite que la question des 100 milliards de dollars d'aide annuelle aux pays pauvres pour lutter contre le changement climatique soit réglée avant Paris pour pouvoir aller de l'avant.
La pression est mise sur les banques multilatérales de développement, comme la Banque mondiale, la Banque européenne d'investissement (BEI) ou la Banque africaine de développement pour qu'elles augmentent la part de leurs prêts dédiés à la lutte contre le changement climatique.
"C'est décisif parce qu'ils n'ont pas beaucoup bougé, pour dire les choses", a dit jeudi M. Sapin.
Mercredi, John Kerry, secrétaire d'Etat de la première économie du monde, les avait aussi ciblées: "Les Etats-Unis attendent des banques multilatérales de développement qu'elles aient des objectifs ambitieux" sur le climat.
L'OCDE, mandatée pour réaliser un état des lieux, a calculé cette semaine que 61,8 milliards avaient été mobilisés fin 2014, principalement par les pays dans le cadre d'opérations bilatérales (23,1 milliards), par les acteurs multilatéraux (20,4) et par le secteur privé (16,7).
Selon les experts, les gouvernements ne sont toutefois pas dispensés d'efforts supplémentaires. "Les acteurs multilatéraux peuvent faire plus, mais les pays aussi doivent faire plus", estime pour l'AFP le sous-secrétaire général de l'ONU sur le changement climatique, Janos Pasztor, le "Monsieur climat" de Ban Ki-moon.
Une opinion partagée par Isabel Kreisler, experte en politique du changement climatique chez l'ONG Oxfam: "Les banques multilatérales de développement et les gouvernements devraient payer plus".
Dans l'Union européenne, il reste ainsi une dizaine de pays qui n'ont pas encore donné le détail de leurs efforts. A Lima, "je réitérerai la nécessité d'être dans les temps, je continuerai à mettre une pression positive sur les Etats membres mais je n'ai pas d'inquiétude sur le fait que l'Europe sera au rendez-vous de Paris", a déclaré à l'AFP le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.
Du côté des Banques de développement, certaines ont déjà commencé à muscler leur jeu. La Banque inter-américaine de développement a annoncé jeudi qu'elle allait "doubler ses financements pour le changement climatique", passant d'environ 14%, à une fourchette de 25 à 30% à l'horizon 2020.
Fin septembre, la Banque asiatique de développement avait annoncé qu'elle passerait de 3 à 6 milliards de prêts consacrés, amenant à 30% sa part de prêt aux projets verts.
Des mouvements similaires sont envisageables sous peu. Par exemple, "la banque africaine de développement est très déterminée", selon M. Sapin.
Reste que pour certaines ONG, une bonne partie des fonds comptabilisés par l'OCDE ne devraient pas être considérés comme de l'aide, réduisant d'autant la portée de ce chiffre de 100 milliards.