-
Nucléaire : L'Iran suspendra sa coopération avec l'AIEA en cas de rétablissement des sanctions de l'ONU
-
Au Texas, une patrouille traque la police de Trump pour aider les immigrés
-
Soudan du Sud : L'ex-vice président Riek Machar "prêt" à comparaître lundi devant la justice
-
Pression sur les Américains au Conseil de sécurité de l'ONU
"Je suis choqué et dévasté de voir les corps de mon frère et de sa femme", témoigne le médecin. "Tout est possible à présent, car vous recevez vos proches tués ou blessés. Les crimes de l'occupation (Israël, ndlr) se poursuivent et le nombre de martyrs ne cesse d'augmenter".
La Défense civile a fait état d'au moins 87 personnes tuées samedi lors de frappes israéliennes dans la bande de Gaza, dont 70 à Gaza-ville.
Selon cet organisme de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste Hamas, 11 des victimes ont été tuées lors de frappes aériennes sur le quartier Al-Sabra.
L'hôpital Al-Chifa a dit à l'AFP avoir reçu 34 corps et l'hôpital baptiste 28.
L'armée israélienne n'a pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires de l'AFP concernant ces décès.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
L'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza et l'un des rares encore opérationnels dans le territoire palestinien, reçoit quotidiennement morts et blessés depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023.
Mais l'afflux de victimes a augmenté depuis le début, le 16 septembre, d'une offensive terrestre israélienne sur Gaza-ville dans le but d'anéantir le mouvement palestinien.
Tôt samedi, une ambulance déboule dans l'enceinte de l'hôpital, sirènes hurlantes. A peine quatre corps, enveloppés dans des linceuls blancs, sont-ils déposés sous un arbre à même la terre, qu'une autre ambulance arrive avec des blessés, dont un garçon.
"La mort est plus clémente", soupire Mohammed Nassar, 38 ans, un habitant du quartier Tel al-Hawa, en regardant un flot continu d'habitants quitter la zone pour échapper aux bombardements.
Selon l'armée israélienne, 480.000 personnes ont fui le secteur depuis fin août, 450.000 selon la Défense civile de Gaza.
Emportant leurs maigres affaires sur des camions, dans des voitures, sur des charrettes tirées par des ânes ou sur les épaules, des milliers de Palestiniens prennent chaque jour la route vers le sud.
Epuisé, Mohammed Nassar dit n'avoir ni la force ni les moyens suffisants pour fuir. "Pour ma femme, mes trois filles et moi, nous attendrons jusqu'au dernier moment", confie-t-il.
L'armée israélienne "veut déplacer de force tout le monde afin de détruire Gaza-ville et d'en faire une autre Beit Hanoun ou Rafah, invivable pour les cent prochaines années", lance Nassar, évoquant d'autres secteurs du territoire transformés en ruines depuis le début du conflit il y a près de deux ans.
Malgré les appels au départ et les bombardements, de nombreuses familles refusent ou ne peuvent pas partir. Le trajet coûte cher pour certains, d'autres ne savent pas où aller.
Plusieurs habitants ayant fui Gaza-ville racontent avoir mis plus de douze heures pour atteindre les zones du sud indiquées par l'armée israélienne. Et le prix des transports a flambé: des propriétaires de camions demandent désormais entre 1.500 et 2.000 dollars pour effectuer le trajet, selon des témoignages recueillis par l'AFP.
"Nous voulons évacuer mais nous n'avons pas d'argent", dit à l'AFP Raeda al-Amareen, réveillée avant l'aube par le bruit des explosions. "Nous n'avons même pas 10 shekels pour acheter du pain. Que pouvons-nous faire? On restera - soit on meurt, soit quelqu'un trouve une solution pour nous."
L'armée a exhorté la population à se rendre dans ce qu'elle qualifie de "zone humanitaire" à Al-Mawasi, sur le littoral sud, où, assure-t-elle, l'aide, les soins et les infrastructures humanitaires seraient fournis.
Mais la zone, initialement présentée comme sûre, a elle aussi été visée à plusieurs reprises par des frappes, selon des témoins et des sources locales, ce qui alimente la méfiance des Gazaouis.