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Les protestataires qui ont participé massivement à ce sit-in se sont élevés contre cette poursuite judiciaire qui s’ajoute aux multiples obstacles auxquels se heurtent quotidiennement les inspecteurs du travail dans l’exercice de leurs fonctions.
Abdellah Ennadir, inspecteur du travail retraité, a rejeté, documents et arguments à l’appui, les accusations de la Cour tout en confirmant qu’il avait dressé le procès-verbal objet de la poursuite judiciaire conformément aux lois et procédures en vigueur. Il s’agit d’une affaire qui remonte à quelques années. Ennadir avait, en sa qualité d’inspecteur du travail, effectué une visite de contrôle à un local exploité comme restaurant et maison d’hôtes conformément à l’autorisation délivrée par l’ex-maire d’Essaouira. Toutefois, une attestation administrative délivrée par la suite par le caid d’El Ghazwa à Essaouira le 15 janvier 2010 avait mis en doute le contenu du procès-verbal en affirmant que ledit local n’a jamais servi de restaurant ou de maison d’hôtes !
De ce fait, Abdellah Ennadir était poursuivi pour usage de faux sur la base d’une attestation administrative du caïd qui contredisait le contenu de l’autorisation délivrée par le maire de la ville.
«Nous sommes face à une première : l’autorisation du maire de la ville stipule l’exploitation du local comme restaurant et maison d’hôtes tandis que l’attestation administrative du caïd délivrée sur la base d’un rapport élaboré par le mokaddem dit le contraire ! C’est un dysfonctionnement qui nous dépasse comme inspecteurs du travail. Notre collègue n’a fait qu’appliquer la loi. Cependant, il est sur le banc des accusés sachant qu’il est à la retraite et souffre de plusieurs maladies chroniques », s’indigne un membre de l’Association des inspecteurs du travail au Maroc
Mohammed Tarick, président de l’Association, condamne ce genre de poursuites qui portent atteinte au corps des inspecteurs du travail auxquels le législateur a assigné une grande responsabilité juridique, professionnelle et sociale.
«Nous avons saisi le ministre de la Justice et des Libertés afin qu’il intervienne pour mettre fin à cette poursuite judiciaire. N’ayant reçu aucune réponse, nous avons décidé d’organiser cette caravane nationale de solidarité avec notre collègue. Nous réclamons une protection juridique pour les inspecteurs du travail afin qu’ils puissent assumer leurs responsabilités à l’abri de toutes les pressions qui peuvent être exercées sur eux», poursuit Mohammed Tarick qui a annoncé l’entame d’une stratégie de communication du dossier revendicatif de l’Association auprès des syndicats et de la société civile.