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En effet, l'intervention de Benkirane n'a rien apporté de nouveau. Sans relief et sans aspérités, l'exposé du chef du gouvernement s'est contenté de rabâcher ce que tout le monde savait déjà.
Ainsi, il a rappelé que les accidents de la route au Maroc font annuellement plus de 4.000 morts et causent des dégâts matériels estimés à 14 milliards de dirhams, soit environ 2% du Produit intérieur brut (PIB).
Selon lui, l'année 2011 a enregistré 67.082 accidents en augmentation de 2.8% par rapport à 2010, faisant 4.222 décès, 12.482 blessés graves et 89.529 blessés légers.
Benkirane a ajouté que 80% de ces accidents mortels se sont produits en milieu urbain que tout le monde sait manquer cruellement de trottoirs, touchant ainsi 54% de piétons et de motocyclistes et 35% des conducteurs de véhicules légers.
Pour le nombre de véhicules impliqués dans des accidents de la route ayant fait des victimes, il a fait savoir qu'il a atteint 108.919 en 2011, soit une augmentation de 2,47 % par rapport à 2010, dont 55 % sont des véhicules légers et 34,6 % des motocyclettes ou bicyclettes, alors que les camions de transport des marchandises et les autobus représentent respectivement 6,5 % et 1,6%.
Evoquant les causes de ces accidents, Benkirane a martelé comme l'a fait à plusieurs reprises Abdelaziz Rabbah, ministre de l'Equipement et du Transport, que le facteur humain demeure à l'origine de ces accidents à hauteur de plus de 80% alors que Rabbah va plus loin en indiquant que la responsabilité humaine atteint les 94,75%. Un hiatus qui en dit long sur la maîtrise que les membres de l'actuel Exécutif ont de leurs dossiers et qui laisse perplexe au regard de la mauvaise qualité de nos infrastructures qui comportent de l'aveu même du ministre de tutelle plus de 120 point noirs.
Pour conforter sa position, le chef du gouvernement a expliqué que 94% des conducteurs ne respectent pas les stops, 9% grillent les feux rouges et 28% ne mettent pas la ceinture de sécurité.
Mais Benkirane ne s'arrête pas là. Il attribue la hausse enregistrée dans le nombre des accidents de la route à un relâchement aux niveaux des contrôles et de la répression. A ce propos, il n'a pas hésité à hausser le ton contre la police, la gendarmerie Royale, les agents de contrôle au ministère de l'Equipement et du Transport, les propriétaires des auto-écoles, les centres de visite technique et tous les autres intervenants en la matière, accusés de faire montre de très peu de rigueur et de fermeté avec les contrevenants au Code de la route, notamment ceux issus d'un rang social élevé. Ce qui constitue un aveu d'impuissance de la part du chef du gouvernement qui ne parvient visiblement pas à faire régner l'ordre et la loi au sein des administrations dont il est le chef hiérarchique.
Que propose donc Benkirane pour mettre un terme à cette hécatombe? Rien de spécial. Il se contente encore une fois de réitérer le train de mesures annoncées il y a quelques mois par Rabbah dans le cadre d'une soi disant volonté de mettre en pratique la stratégie nationale de sécurité routière et dont les résultats tardent à pointer le bout du nez.
Le chef du gouvernement propose l'introduction d'un système GPS pour le contrôle des autocars et des camions de transport de marchandises, la mise en place d'un système de contrôle aérien, l'augmentation du nombre de radars de 700 à 1270 et des alcotests de 780 à 1640 alors que Rabbah a évoqué, lui, l'augmentation du nombre d'alcotests de 130 à 780. Le hic, c'est que lesdits alcotests n'ont jamais servi et que leur mise à disposition des services compétents a été reportée à plusieurs reprises.
Que voulait donc dire le chef du gouvernement aux députés? Pas grand-chose, car plusieurs conseillers ne sont pas arrivés à cerner le contenu de son message. Si message y avait! Benkirane donne l'impression d'être sur une autre planète. Pour lui, rien ne presse. Même pas les 4.000 morts par an. Il semble bien marcher sur les pas de ses prédécesseurs. Voilà ce qui a transpiré de son discours. Un discours qui a été rejeté avec vigueur par les professionnels. Particulièrement en ce qui concerne son volet relatif aux conditions préconisées par les cahiers des charges corrélatifs au secteur du transport.