Une nouvelle architecture nationale pour un Maroc des territoires

L’Union socialiste et la révolution des plateformes régionales


Abdeslam El Moussaoui
Vendredi 5 Décembre 2025

Au moment où le Maroc avance vers une phase déterminante de transformation sociale, institutionnelle et territoriale, l’Union socialiste des forces populaires engage une refondation organisationnelle majeure qui replace la région au cœur de la décision politique et confère à la participation militante au niveau local un sens nouveau.

Avec les plateformes régionales, le parti ne se limite pas à intégrer une innovation technique au à moderniser son fonctionnement interne, il invente une nouvelle manière d’être un parti national dans un pays où les territoires gagnent en notoriété et où ils sont devenus des acteurs politiques à part entière.

Le Conseil national du 13 décembre 2025 représente ainsi une étape fondatrice où se consolide une architecture nationale alignée sur la géographie réelle du Maroc, résolument tournée vers la proximité, l’écoute, l’égalité et la formation de nouvelles élites capables de porter le projet social-démocrate dans chaque région du pays.
 
Les plateformes régionales : une transformation profonde du parti et un nouveau rapport au territoire
 
Les plateformes régionales ont transformé la vie interne du parti en abolissant la centralisation silencieuse qui limitait la participation politique à ceux qui avaient les moyens matériels ou géographiques de rejoindre le centre et en donnant aux régions leur rôle naturel de lieux de production du débat et de la décision plutôt que de simples espaces d’exécution.

Elles ont déplacé le cœur de la vie partisane vers les territoires en permettant à chaque militante et militant de participer sans déplacements coûteux, sans barrières temporelles et sans hiérarchie invisible entre les centres urbains et les zones éloignées. Elles ont révélé des voix nouvelles, mis en lumière des compétences locales longtemps marginalisées, redonné une fonction stratégique aux réflexions menées aux niveaux provincial et local et ouvert un espace où la jeunesse militante peut intervenir, proposer, décider.

Elles n’ont pas seulement corrigé un problème organisationnel, elles ont construit un nouveau rapport entre le parti et le pays en créant un modèle d’intelligence politique ascendante où la décision circule du local vers le national et où chaque région devient une source de propositions, une matrice d’élites et un laboratoire d’idées.

Cette transformation a mis fin à trois déséquilibres historiques : la fracture territoriale de la participation, le coût humain et matériel de l’engagement, et l’inégalité implicite entre les régions proches de Rabat et celles éloignées du centre. En donnant à chaque militant, de Figuig à Tétouan, de Tan-Tan à Oujda, la même capacité à contribuer, les plateformes ont installé un modèle de démocratie interne qui reflète la géographie humaine du Maroc et inscrit le parti dans une logique de proximité permanente.
 
Le Conseil national : l’édification d’une direction nationale alignée sur l’énergie des territoires
 
Le Conseil national du 13 décembre 2025 n’est pas une simple étape statutaire mais l’achèvement d’un processus qui a permis d’élargir la participation, de renouveler la base, de moderniser le fonctionnement interne et de mettre en place les conditions d’une direction véritablement nationale.

L’élection de la Présidence du Conseil national, des différentes commissions et du Bureau politique n’a de sens que si elle s’inscrit dans la dynamique créée par les plateformes régionales, car c’est au croisement entre la légitimité du centre et la vitalité des régions que se construit aujourd’hui l’autorité politique du parti.

Les propositions du Premier secrétaire concernant les commissions ne relèvent pas d’une logique administrative mais d’un effort d’alignement stratégique entre la vision nationale et les diagnostics territoriaux, entre les priorités nationales et les urgences locales, entre l’expérience des cadres historiques et l’énergie nouvelle issue des plateformes. Le Conseil national devient ainsi l’espace de synthèse où s’agrège la diversité des territoires et où se façonne la direction nationale qui portera l’Union vers les échéances de 2026 et 2027.

Cette direction nouvelle ne peut être verticale ni centralisée, elle doit être le reflet de la nouvelle cartographie politique du parti, une direction où les voix régionales deviennent des composantes naturelles du débat et où la stratégie nationale se nourrit de la connaissance du terrain produite par les plateformes. Le parti n’est plus un centre entouré de périphéries, il est un ensemble national animé par un mouvement permanent entre le local et le national, entre les réalités vécues et les orientations politiques
 
Les plateformes régionales comme colonne vertébrale du projet national pour 2026–2027 et au-delà
 
Dans un pays où les besoins et les priorités varient d’une région à l’autre, où la jeunesse n’exprime pas les mêmes attentes à Rabat qu’à Al Hoceima ou Laâyoune, où les défis de santé, d’éducation, de mobilité ou d’emploi se structurent différemment selon les territoires, le parti ne peut plus se contenter d’une stratégie centralisée.

Les plateformes régionales permettent précisément de transformer la diversité des territoires en une intelligence politique nationale en identifiant les urgences sociales, en construisant des diagnostics régionaux précis, en comprenant les dynamiques économiques locales et en faisant émerger des solutions adaptées qui deviennent ensuite les composantes d’un projet national cohérent.

Elles constituent l’espace où se préparent les candidatures crédibles pour les échéances de 2026, où se construisent les programmes régionaux qui nourriront le programme national, où se révèlent les figures politiques capables d’incarner la vision social-démocrate de manière enracinée et authentique. Elles permettent au parti d’aborder les élections de 2026 et 2027 avec un avantage stratégique décisif : un réseau territorial actif, une base militante mobilisée, une légitimité fondée sur la proximité, et une cohérence nationale ancrée dans la réalité des régions.

Une nouvelle architecture nationale pour un Maroc des territoires
Elles construisent un parti qui écoute avant de décider, qui consulte avant de choisir, qui transforme les attentes du terrain en orientations politiques nationales et qui inscrit son projet dans la logique d’un Etat social territorialisé capable de réduire les fractures géographiques, de soutenir l’équilibre régional et de valoriser la diversité du pays.
Elles ne préparent pas seulement des campagnes électorales mais un avenir politique : un parti moderne, enraciné, national, dont l’organisation, la vision et les priorités épousent les contours d’un Maroc en mouvement où les territoires deviennent les moteurs de la décision

Par Abdessalam El Moussaoui

Abdeslam El Moussaoui
Vendredi 5 Décembre 2025

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