Les soldats français retournent bredouilles à leurs campements
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Alors que plusieurs zones d'ombres subsistent sur l'opération qui s'est déroulée dans le plus grand secret, une source au ministère de la Défense a livré la version de Paris concernant l'implication des militaires français et les modalités de l'opération. Selon cette source, les Mauritaniens ont, les premiers, informé les Français qu'ils s'apprêtaient à «mener une action préventive en territoire malien».
Nouakchott croyait en effet savoir que «150 combattants» d'Aqmi prévoyaient de mener une attaque «dans les jours qui viennent» en territoire mauritanien, probablement contre une base militaire. La Mauritanie évoquait à cette occasion un camp d'Aqmi jusqu'ici inconnu, au Mali, à environ 150 km de sa frontière.
Paris, qui se basait aussi sur sa connaissance des méthodes du groupe et ses observations du camp en question, a eu tout lieu de penser que Germaneau, enlevé en avril, y était peut-être détenu. «Il y avait un espoir qu'il y soit», a dit la même source.
Alors que le groupe terroriste menace d'exécuter l'otage français et a lancé un ultimatum s'achevant lundi, Paris a décidé de se joindre à l'opération mauritanienne et à ainsi tenter de libérer son ressortissant.
Car depuis une revendication du 14 mai, la France est dans l'ignorance complète à propos de la situation de l'otage, aux mains d'un groupe qui refuse tout contact. «Depuis cette date nous n'avons ni négociation, ni preuve de vie, ni revendication, avec même le refus d'une médiation médicale», affirme la source française.
Michel Germaneau, retraité de 78 ans, enlevé alors qu'il travaillait pour le compte d'une association humanitaire, souffre en effet d'une pathologie cardiaque. Les services français n'ont pas réussi à lui transmettre des médicaments.
«Nous étions dans un processus où tout nous permettait d'accroire qu'il allait arriver à Germaneau ce qui est arrivé» à l'otage britannique Edwin Dyer, assassiné par Aqmi en juin 2009. Paris a donc décidé d'envoyer «vingt à trente» militaires pour participer à l'opération aux côtés des troupes mauritaniennes.
Le silence est total à leur propos. Paris indique seulement qu'ils se trouvaient dans «un coin discret» du Sahel, où des militaires français «assurent la formation des Mauritaniens» à la lutte antiterroriste.
L'opération a eu lieu jeudi à l'aube. Les soldats français et mauritaniens «ont fait les dix derniers kilomètres à pied pour éviter de se faire repérer», raconte la même source. Dans le camp d'Aqmi, dix hommes. «Six font usage de leur arme et sont éliminés, quatre prennent la fuite».
Les assaillants ont alors constaté que Michel Germaneau n'était pas dans le camp. Rien n'indique même qu'il y soit passé. Sur place, les militaires ont découvert des téléphones, de la documentation, du matériel pour la confection de bombes, des munitions, des véhicules, des armes de guerre: AK47 et autres fusils-mitrailleurs.
Parallèlement à l'opération, les Mauritaniens ont conduit une autre action, toujours contre Aqmi mais sans les Français, relate aussi la même source au ministère de la Défense. L'initiative, qui s'est poursuivie jusqu'à samedi, est terminée, affirme-t-il. Ses propos contredisent des informations de source mauritanienne, qui font état de la poursuite d'opérations «de traque et de ratissage» contre «les camps des terroristes» dans plusieurs zones au Mali.