"Nous proposerons des sanctions contre les ministres extrémistes et les colons violents. Et nous proposerons également une suspension partielle de l'accord d'association sur les questions liées au commerce", a-t-elle déclaré devant les eurodéputés à Strasbourg, reconnaissant qu'il serait toutefois "difficile" de trouver une majorité d'Etats membres pour adopter ces mesures.
"La famine causée par l'homme ne peut jamais servir d'arme de guerre", a souligné Mme von der Leyen, en évoquant une situation "inacceptable" dans la bande de Gaza.
Les Nations unies ont déclaré le 22 août qu'un état de famine sévissait dans certaines parties du territoire palestinien assiégé par Israël, une affirmation rejetée par Israël.
Les récentes décisions prises par le gouvernement israélien, dont les derniers projets de colonisation en Cisjordanie qui risquent de la couper en deux, sont tout aussi "inacceptables", a dit la présidente de la Commission.
"Tout cela témoigne d'une tentative claire de saper la solution à deux États", a-t-elle dénoncé. "Nous ne devons pas laisser une chose pareille se produire", a-t-elle insisté.
Mais les 27 se sont montrés jusqu'à présent très divisés sur l'attitude à adopter face à Israël, depuis le lancement de sa guerre contre le Hamas après l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 par ce mouvement islamiste palestinien.
La Commission a par exemple proposé de suspendre un programme d'aide aux start-ups israéliennes, mais même cette mesure plutôt "indulgente", selon la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, n'a pu être adoptée faute de majorité.
Mme von der Leyen veut cette fois aller plus loin en proposant de suspendre le volet commercial de l'accord d'association UE-Israël, une mesure réclamée de longue date par plusieurs Etats membres dont l'Espagne ou la Belgique.
L'Union européenne est le premier partenaire commercial d'Israël. La suspension de l'accord n'empêcherait pas ces échanges mais suspendrait les droits de douane préférentiels ou leurs exemptions.
Cette mesure nécessite une majorité qualifiée d'Etats membres pour être adoptée, ce qui s'annonce d'ores et déjà "difficile", a reconnu Mme von der Leyen.
Face à cette paralysie de l'Union européenne, plusieurs pays ont décidé d'agir de leur côté.
La Belgique a ainsi décidé la semaine dernière de prendre unilatéralement une série de sanctions (économiques, consulaires etc) contre Israël ou certains ministres du gouvernement de Benjamin Netanyahu, et s'est engagée à se joindre aux pays - dont la France - qui reconnaîtront l'Etat de Palestine en marge de la prochaine assemblée générale de l'ONU.