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Quatre mesures pour sauver un secteur touristique au bord de l’ asphyxie

La CNT propose d’inciter les Marocains à voyager en leur accordant des facilités


Libé
Jeudi 15 Avril 2021

Quatre mesures pour sauver un secteur touristique au bord de l’ asphyxie
De prime abord, l’équation paraît insoluble : comment le tourisme national, qui représente 20% du chiffre d’affaires du secteur, peut-il se substituer à l’absence plus que probable des touristes étrangers (80%) cet été, à cause des nombreuses restrictions de voyages ? A dire vrai, ce ne sera pas une mince affaire, alors que le Maroc a fermé ses frontières à 37 pays. Mais ce n’est pas pour autant impossible. Du moins, si l’on en croit Faouzi Zemrani.

Au-delà d’un hypothétique passeport sanitaire aux allures de sauveur, vaccination des employés du secteur, chèque-cadeau pour les frontliners ou encore défiscalisation, sont les mesures phares sur lesquelles parie le vice-président de la Confédération nationale du tourisme pour relancer un secteur économique au bord de l’asphyxie.

L’idée a du sens. Vacciner pour lever les doutes et accueillir les touristes marocains l’esprit léger. “Le voyage, c’est le partage, aller à la rencontre d’autres personnes. Cette proximité est impossible sans vaccination. L’expérience sera meilleure pour le client, le guide touristique ou encore la famille d’accueil”, nous expliquait il y a quelque temps dans ces colonnes, Mohamed Aït Benali, copropriétaire d’une agence touristique et de transport. Dès lors, il n’y a rien de surprenant à ce que la Confédération nationale du tourisme demande à l’Exécutif de mettre sur la liste des cibles prioritaires lors de la campagne de vaccination nationale “l’ensemble des employés qui travaillent dans le secteur car, si pendant l’été prochain, les établissements doivent recevoir des nationaux, il faudrait que leur personnel soit déjà complètement immunisé”. Mais encore faut-il que le vaccin soit disponible en quantité. Ce qui n’est pas le cas. Loin de là. Quand bien même Faouzi Zemrani assurerait que les autorités sanitaires sont en passe de recevoir des doses de vaccins dont la confédération aimerait se tailler la part du lion, rien n’est moins sûr.

En revanche, une chose est sûre, les chèques-vacances sont une bonne idée. En effet, on apprend auprès de nos confrères de “Médias24”, que la CNT aurait demandé aux ministères de la Santé, de l’Education nationale, de l’Intérieur, mais encore au ministère de la Défense “de débloquer des chèques-vacances au profit de tous les fonctionnaires qui étaient et sont toujours en première ligne pour combattre la pandémie actuelle.” Une manière de faire d’une pierre deux coups. A savoir récompenser les fonctionnaires et renflouer les caisses des opérateurs touristiques. «En partant du principe qu’une telle mesure ne concerne qu’une partie de ces fonctionnaires, la subvention de l’Etat dans la facture hôtelière ne sera pas insupportable pour ses caisses qui récolteront de nouvelles recettes”, argue Faouzi Zemrani, surtout si l’autre proposition qui consiste pour les entreprises privées à offrir un chèque-vacances d’une valeur minimale de 3.000 dirhams, pour chacun de leurs employés qui est également chef de famille, venait à être adoptée. Même si cela paraît très improbable.

Enfin, la défiscalisation demeure l’un des principaux leviers à actionner pour soulager les comptes rouge vif des entreprises du secteur touristique. Et notamment la défiscalisation momentanée des produits touristiques pour le marché national. Concrètement, cette mesure peut se traduire par l’application d’un taux de TVA de 10% au lieu de 20%. “Le gouvernement pourrait faire adopter par le Parlement une loi de Finances rectificative d’urgence pour faire baisser ou même annuler cet impôt pendant une certaine période”, propose la CNT en donnant l’exemple de la France où cette mesure est déjà appliquée. 

Le CNT va même plus loin en demandant tout bonnement l’annulation dudit impôt sectoriel pendant un laps de temps déterminé. Objectif ? Des tarifs plus attractifs pour les citoyennes et citoyens marocains, à même d’encourager le tourisme national et ainsi combler les déficits dus à l’absence des visiteurs étrangers. Mais ça, c’est uniquement sur le papier. Vous en conviendrez, la concrétisation sur le terrain est pour le moins ardue. De telles mesures pourraient avoir pour effet de creuser le fossé existant entre le tourisme des villes impériales et le tourisme de montagne où le confort n’est généralement pas la priorité des visiteurs, contrairement aux frontliners et aux fonctionnaires publics dont l’unique volonté sera de recharger les batteries avant tout.

C.E


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