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Présidentielle gabonaise : Victoire d'Ali Ben Bongo sur fond de violences


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Samedi 5 Septembre 2009

Présidentielle gabonaise : Victoire d'Ali Ben Bongo sur fond de violences
L'annonce de la victoire au scrutin présidentiel de dimanche d'Ali Ben Bongo, fils du défunt chef de l'Etat gabonais, a provoqué des troubles jeudi à Libreville et Port-Gentil, au sud-ouest de la capitale Les autorités gabonaises ont imposé le couvre-feu à Port-Gentil et ajouté, sans autre précision, que des mesures de sécurité supplémentaires seraient prises à travers le pays.
A Libreville, les rues étaient quasiment désertes jeudi soir après la dispersion des manifestants par la police.
Agé de 50 ans, ministre de la Défense d'Omar Bongo, mort le 8 juin à l'âge de 73 ans, Bongo Jr a été crédité de 41,73% des suffrages, une majorité relative suffisante pour remporter cette élection à un seul tour.
«Je veux être le président de tous les Gabonais», a-t-il assuré sur la chaîne de télévision TeleAfrica, qui appartient à sa famille, après l'annonce des résultats.
Ses deux principaux rivaux, l'ex-ministre de l'Intérieur André Mba Obamé et le vétéran d'opposition Pierre Mamboundou, ont recueilli respectivement 25,9% et 25,2% - soit une majorité absolue à eux deux - et ont crié à la manipulation.
Leurs partisans ont été dispersés dans la matinée par les forces de sécurité à coups de gaz lacrymogènes après avoir campé toute la nuit sur une place du centre de Libreville proche du siège de la commission électorale, dont les délibérations s'éternisaient.
Lors de heurts avec les militaires, en force dans les rues de la capitale, Mamboundou a été «sérieusement blessé mais il est vivant», a annonce le secrétaire général de son parti, l'Union pour le peuple gabonais (UPG), Richard Mombo, qui a parlé de «coup d'Etat constitutionnel».
A Port-Gentil, plaque tournante de l'exploitation pétrolière de cette ex-colonie française d'Afrique centrale peu peuplée, la représentation consulaire de la France a été incendiée, a annoncé le chef du Quai d'Orsay, Bernard Kouchner.
Des manifestants se sont approchés de la grande concession Total-Gabon à Port-Gentil, causant «quelques dégâts matériels à proximité», a fait savoir de Paris la compagnie française, en précisant que les bâtiments n'avaient pas été endommagés.
Pour Alain Joyandet, secrétaire d'Etat français à la Coopération, l'incendie du consulat à Port-Gentil est «un acte isolé» et «il n'y a pas lieu pour l'instant de s'affoler».
Il a précisé que les troupes françaises stationnées au Gabon - environ un millier d'hommes - se tenaient prêtes à intervenir si des ressortissants français, à qui Paris a conseillé de ne pas sortir de chez eux, venaient à être inquiétés ou d'autres intérêts français visés.
Bernard Kouchner a dit, quant à lui, que la France était en contact avec plusieurs des candidats à la présidentielle, dont Bongo Jr, Mba Obamé et Mamboundou. Mais Clémence Mezui, porte-parole du candidat proclamé élu, a rétorqué sur France 24 qu'il n'y avait plus de candidats mais seulement «un président élu».
La France avait assuré n'avoir pas de favori parmi les candidats, mais, pour beaucoup au sein de l'ancienne puissance coloniale, le fils Bongo représente l'assurance, malgré les troubles de ce jeudi, du maintien de la stabilité du pays.
Clémence Mezui a promis que la sécurité des quelque 10.000 ressortissants français travaillant dans le pays serait assurée.
L'élection de Bongo Jr confirme la crainte palpable de ses rivaux et des Gabonais de la rue que ne s'installe une sorte de dynastie familiale dans ce pays où la manne pétrolière a été trustée par un clan sous le règne de Bongo Sr et où la majorité de la population demeure pauvre.
Analystes et marchés financiers n'excluaient pas que les contestations électorales entraînent quelques troubles, mais ils minimisent les risques de bouleversements majeurs dans la foulée de la victoire de Bongo Jr.
«Je crois que l'on peut dire que la situation est maîtrisée.
Les gens se résignent. Le Gabon n'a pas une histoire de violence et je pense qu'on peut le constater. Cela prendra du temps, mais tout reviendra à la normale"""", analyse pour sa part un diplomate occidental en poste à Libreville.


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