Pour trouver une sortie vers l'Atlantique : L'Algérie dépense 600 milliards de dollars

«Que se passe-t-il réellement au Maghreb? Quels sont les vrais problèmes de cette région de l'Afrique? Ces problèmes sont-ils l'effet collatéral du terrorisme et de l'insécurité au Sahel et au Nord de l'Afrique subsaharien, ou obéissent-ils à des intérêts concrets de l'Algérie?». C'est à ces questions que le journaliste Ramón Moreno tente de répondre dans un article, publié dans le journal «El Dia» (le journal espagnol le plus lu dans les Iles Canaries), samedi 15 septembre.

Pour l'auteur de cet article, la réponse va de soi : l'Algérie est le plus grand responsable de ce qui se passe au Maghreb. Et d'expliquer : «Quand Bouteflika est arrivé au pouvoir comme président de la République, la politique étrangère des Etats-Unis a fait un virage de 180 degrés (il faut rappeler que durant la guerre froide, l'Algérie était l’alliée de l'URSS et du Pacte de Varsovie). La politique de Bouteflika envers les Etats-Unis a deux aspects : la politique officielle, et celle des ONG où les Etats-Unis tiennent  une place déterminante. Il faut tenir en compte que la présence américaine en Afrique est notoire, et dans ce sens-là, il est important de signaler qu'en 2013, un quart de la consommation des Etats-Unis du pétrole et des matières premières proviendra de l'Afrique, surtout l'Algérie».

Et  c’est dans ce sens qu'il faut lire et situer la mission du Centre Robertf Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme qui a visité récemment les provinces sahariennes et les camps de Tindouf et qui a reçu 140 millions de dollars du régime algérien pour élaborer «un rapport anti-marocain». «Depuis 1975, l'Algérie a dépensé au moins 600 milliards de dollars pour ce qu'elle considère comme une affaire stratégique, un prix exorbitant pour trouver une éventuelle sortie vers l'Atlantique en vue d'exporter le pétrole algérien», estime Ramón Moreno. 

D'après lui, n'importe quel analyste sait que c'est l'Algérie qui manipule le Polisario comme une marionnette, et qu'elle tente de montrer à l'opinion publique internationale une image de paix et de quiétude dans les camps de Tindouf qui ne correspond absolument pas à l'insécurité qui y règne.  

D'un autre côté, l'organisation américaine «Teach the Children International» a visité le 12 septembre les provinces sahariennes et  s'est entretenue avec les responsables et les chefs des tribus pour s'enquérir de la situation sociale, économique et politique dans ces provinces. Et «lors d’un entretien, relate Ramón Moreno, entre le président et les membres du conseil municipal de Laâyoune et le president de l'ONG américaine «Teach the Children International», Nanct Huff, ce dernier a confirmé que les camps de Tindouf sont une perte de temps et qu'il est temps de permettre aux Sahraouis de retourner à leur terre natale» et que son organisation a constaté durant une mission humanitaire à Tindouf «que les droits de l'Homme sont bafoués et l'aide humanitaire internationale destinée aux séquestrés est détournée». Cette ONG présentera ses conclusions dans un rapport qui sera transmis au Congrès américain, à la Maison Blanche, au Département d'Etat et aux membres du Conseil de sécurité.