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Plusieurs manifestations dans le monde musulman contre la décision de Trump

Inquiétude après un appel à une "nouvelle intifada"


Samedi 9 Décembre 2017

La décision annoncée mercredi par M. Trump de reconnaître "officiellement Jérusalem comme capitale d'Israël" et de transférer l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers cette ville a provoqué une vague de condamnations internationales.
Des milliers de personnes ont manifesté vendredi en Malaisie et en Indonésie contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, dénonçant une "gifle" pour le monde musulman.
Environ 5.000 manifestants ont défilé dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur après la grande prière du vendredi, selon la police. Ils criaient des slogans tels "Ne touchez pas à Jérusalem" ou "Faites tomber le président Trump".
En tête de cortège, le ministre malaisien des Sports et dirigeant de l'antenne des jeunes du parti au pouvoir UNMO, Khairy Jamaluddin, a accusé M. Trump d'avoir effectué une "annonce illégale".
"Ce que vous avez fait contrevient à la législation internationale. Les musulmans ne peuvent pas accepter votre décision", a lancé le ministre de ce pays d'Asie du Sud-Est à majorité musulmane.
En Indonésie, archipel voisin de la Malaisie et pays musulman le plus peuplé au monde, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant l'ambassade des Etats-Unis à Jakarta, exhibant des banderoles avec des slogans tels "Non à Trump" et un grand drapeau palestinien.
La Malaisie et l'Indonésie sont de fervents soutiens de la cause palestinienne. Les manifestations de solidarité à l'égard du peuple palestinien sont fréquentes.
Par ailleurs, plusieurs milliers de personnes manifestaient après la prière du vendredi à Istanbul pour dénoncer la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël, selon une journaliste de l'AFP sur place.
Plusieurs milliers de personnes défilaient dans le quartier conservateur de Fatih, sur la rive européenne d'Istanbul, brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes proclamant "Jérusalem est notre honneur", "A bas l'Amérique, à bas Israël".

Le gouvernement turc a fermement condamné cette mesure, le président Recep Tayyip Erdogan estimant notamment qu'elle plongeait la région dans un "cercle de feu".
Cette annonce a suscité en Turquie de nombreuses réactions, y compris sur les réseaux sociaux où le mot-dièse "#LaTurquieDeboutPourJérusalem" était parmi les plus partagés sur Twitter vendredi.
"Jérusalem est le bastion des musulmans (...) Nous sommes ici pour montrer notre unité et notre force. Personne ne peut nous en empêcher, nous ne resterons pas silencieux", dit à l'AFP Doguhan, qui manifeste à Istanbul.
Merve, une étudiante, n'est pas allée en cours pour venir manifester. "Ce que dit Trump n'a absolument aucune importance. Quand nous voyons le mot +Israël+ sur une carte, nous le barrons pour écrire +Palestine+", affirme-t-elle.
"La Palestine et la mosquée al-Aqsa sont notre coeur et notre sang", renchérit un autre manifestant, Sadik Cakmak. "A mes frères palestiniens, je dis : Vous n'êtes pas seuls, nous sommes à vos côtés par nos prières".
La Turquie et Israël ont normalisé leurs relations l'année dernière, après une crise diplomatique déclenchée en 2010 par un raid israélien contre un navire d'une ONG en direction de la bande de Gaza, qui avait fait dix morts parmi les activistes turcs.
Les deux parties ont intensifié leur coopération, notamment dans le domaine de l'énergie, mais M. Erdogan, défenseur de la cause palestinienne, continue à critiquer régulièrement la politique israélienne.
Des Palestiniens en colère ont aussi brûlé jeudi le portrait du président américain pour protester contre la décision unilatérale et potentiellement explosive du président américain mercredi de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël et d'y transférer à terme l'ambassade des Etats-Unis.
Plus d'une vingtaine de Palestiniens ont été blessés par des balles en caoutchouc ou réelles lors de heurts avec l'armée israélienne.
Une grève générale a été largement suivie jeudi en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée par Israël et considérée par la communauté internationale comme occupée.
Le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza a appelé à une "nouvelle intifada" et, en soirée, au moins deux roquettes ont apparemment été tirées à partir de Gaza vers Israël, explosant toutefois dans l'enclave, selon l'armée israélienne.


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