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Omar Hilale : L'autonomie est l’unique solution à la question du Sahara

Le représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies met à nu les violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf


Vendredi 18 Octobre 2019

Omar Hilale : L'autonomie est l’unique solution à la question du Sahara
L'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, a affirmé, mercredi devant la 4ème Commission de l’ONU, que l’autonomie est l’unique et seule solution à la question du Sahara marocain.
«Le Royaume du Maroc réaffirme son attachement au processus politique, exclusivement onusien, afin de parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et reposant sur le compromis à la question du Sahara marocain. L’initiative marocaine d’autonomie est la seule et unique incarnation de cette solution», a-t-il  souligné devant la Commission.
La reprise de ce processus, a insisté l’ambassadeur, doit se faire sur la base des accords obtenus avec l’ancien Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, consignés dans la résolution 2468 du Conseil de sécurité, notamment le processus des tables rondes, «avec la participation pleine, active et responsable de toutes les parties».
A cet égard, il a fait remarquer que le processus politique actuel a pu voir le jour grâce à la présentation, en 2007, par le Maroc, de son initiative d’autonomie pour la région du Sahara, soulignant que depuis, le Conseil de sécurité a, dans ses résolutions successives, qualifié les efforts du Maroc de «sérieux et crédibles».
L’autonomie, a expliqué l’ambassadeur marocain, est une solution qui a déjà fait ses preuves, en tant que moyen visant à corriger les séquelles de la colonisation et la délimitation souvent arbitraire des frontières, notant que les 70 accords d’autonomie conclus dans le monde, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, ont permis la résolution de plusieurs conflits, en conciliant le respect de l’intégrité territoriale, avec celui des spécificités régionales et la gestion autonome des affaires locales. Et de relever à ce propos que «la pratique internationale en matière d’autonomie est clairement soutenue par un large corpus de droit international, confirmant sa légalité juridique, sa pertinence politique et son caractère réaliste en tant que solution de compromis, entre les options d’intégration et d’indépendance».
«La solution d’autonomie est la forme la plus moderne et la plus démocratique de l’autodétermination», a insisté Omar Hilale, précisant qu’elle permet un règlement de type gagnant-gagnant, qui préserve l’unité et la souveraineté des Etats, tout en constitutionnalisant le droit des populations concernées à s'autogérer démocratiquement, dans le plein respect de leurs droits humains et leurs spécificités culturelles.
«L’autonomie représente, également, l’exercice plein et effectif de l’autodétermination», en ce sens qu’elle peut s'exercer par plusieurs voies, y compris la négociation d’une solution politique, comme le précisent clairement les résolutions 1541 et 2625 de l’Assemblée générale, a-t-il argumenté. «Bien plus, l'autodétermination n’est nullement synonyme de référendum, qui n’est prévu par aucun instrument juridique ni résolution y afférente», a insisté l’ambassadeur.
«C'est pourquoi j'invite instamment tous ceux qui, au sein de cette Commission, continuent à lier, à tort, l'autodétermination au référendum, à se référer aux résolutions du Conseil de sécurité et aux rapports du Secrétaire général. Ils se rendront à l'évidence que le référendum est mort et enterré depuis deux décennies. Il n’est plus mentionné ni dans les résolutions du Conseil de sécurité, ni dans les rapports du Secrétaire général depuis 2001», a-t-il martelé.
Evoquant la proposition marocaine d’autonomie, l’ambassadeur a fait observer qu’elle est l’aboutissement de larges consultations locales, nationales et internationales, et garantit aux citoyens du Sahara marocain toute leur place et tout leur rôle dans les instances et institutions de la région.
Ainsi, les populations du Sahara géreront elles-mêmes et démocratiquement leurs affaires à travers des organes législatif, exécutif et judiciaire. Elles disposeront des ressources financières nécessaires au développement de la région et participeront, de manière active, à la vie économique, sociale et culturelle du Royaume, a expliqué le diplomate marocain.
Par ailleurs, Omar Hilale a relevé que l’année écoulée a constitué un tournant structurant dans le processus politique sur le Sahara marocain, grâce à l’adoption des résolutions 2440 et 2468 du Conseil de sécurité et la tenue des deux tables rondes de Genève, les 5 et 6 décembre 2018 et les 21 et 22 mars 2019.
Selon lui, ces deux résolutions ont consacré trois éléments fondamentaux pour la résolution de ce différend régional, en ce sens qu’elles ont établi les paramètres de la solution politique, qui doit être «politique, réaliste, pragmatique, durable et reposant sur le compromis», défini, une fois pour toutes, les participants au processus politique sur ce différend régional (Maroc, Algérie, Mauritanie et Polisario), et réaffirmé la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie en tant que solution sérieuse et crédible à ce différend régional. Et de conclure que les deux tables rondes ont créé un momentum positif dans le processus politique, et connu une participation active et effective des quatre participants, tout en permettant une discussion substantielle des différents aspects de la question du Sahara marocain, particulièrement l’initiative marocaine d’autonomie.
Omar Hilale, a, par ailleurs mis à nu, mercredi devant la 4ème Commission de l’ONU, les violations des droits de l’Homme perpétrées par le Polisario dans les camps de Tindouf.
«La communauté internationale ne peut rester silencieuse à l’égard des violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf par le mouvement séparatiste armé, le Polisario», a-t-il martelé devant la Commission.
Soumis à un blocus militaro-sécuritaire, ces camps connaissent depuis plusieurs mois des manifestations, contestations et soulèvements populaires civils contre le Polisario, a déploré l’ambassadeur marocain, ajoutant que ce mouvement séparatiste recourt massivement à la répression violente et à l’usage de moyens militaires lourds pour réprimer les manifestants.
Ces violations sont amplement décrites et répertoriées par le Secrétaire général dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur la question du Sahara marocain, en date du 9 octobre 2019, a-t-il précisé.
Omar Hilale s’est fait l’écho à cet égard du contenu de ce rapport au sujet des cas des trois blogueurs vivant dans les camps : Bouzid Aba Bouzid, Mahmoud Zeidan, El Fadel Oueld Braika, qui ont été enlevés, détenus incommunicado, torturés et privés de visites familiales et de services médicaux. Leur crime est qu’ils ont osé critiquer et dénoncer les dirigeants du Polisario.
Le rapport fait aussi état de la disparition forcée de l’ex-cadre du Polisario, Sidi Ahmed El Khalil, dont le frère a demandé, à cette même Commission, jeudi dernier, d'aider à élucider son sort.
En outre, Omar Hilale a cité le cas de quatre femmes, Maloma Morales, Darya Embarek Salma, Nadjiba Mohamed Belkacem et Koria Badbad Hafe, dont la séquestration dans les camps, malgré les appels du Parlement espagnol et de plusieurs organisations internationales, est une preuve irréfutable des pratiques odieuses auxquelles sont soumises les femmes par le Polisario.
«Enfin, la protection des populations des camps de Tindouf nécessite leur enregistrement par le HCR et ce conformément au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité depuis 2011. L'absence de cet enregistrement encourage malheureusement le détournement de l'assistance humanitaire par le groupe armé Polisario, dénoncé par le HCR, le PAM et l'Union européenne», a conclu l’ambassadeur du Maroc.


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