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Au début, c’était un rêve. Aujourd’hui, on s’aperçoit que la situation est beaucoup plus compliquée. Le foncier demeure le nerf de la guerre et les spéculateurs ne sont pas prêts à lâcher du lest. Le Département de tutelle dit faire de son mieux pour lutter contre l’habitat insalubre, les promoteurs immobiliers n’arrêtent pas de virevolter pour grappiller plus du gâteau, tandis que les consommateurs, eux, attendent toujours de voir venir ces «grands projets» promis de logement économique, dur, sûr et pur !
A priori, les choses devaient aller mieux. L’Etat a pris un train de mesures de facilitation et d’encouragements pour faire aboutir ce plan de «villes sans bidonvilles»: mise à disposition des promoteurs des terrains à prix défiant toute concurrence, restructuration du Groupe Al Omrane pour plus d’efficacité, exonérations fiscales au profit des couches sociales modestes, construction de villes nouvelles…. Sauf que les choses n’ont pas évolué comme prévu : conflits d’intérêts, faible mobilisation des promoteurs privés, inflation des prix, inadéquation de l’offre à la demande, etc.
Malgré quelques avancées avérées, on a l’impression que peu de choses ont changé. A Casablanca, en tout cas, la situation ne fait qu’empirer. Les bidonvilles se densifient de plus en plus, le paysage urbanistique se dégrade davantage, la capitale économique du Royaume perd de son attrait, se ruralise, se «bidonvilise» encore plus à mesure que les projets mis en place sont pratiquement au point mort.
Il y a en plus cette confusion : où commence l’habitat social et quand finit le logement économique ? On peut, à la limite, considérer qu’en dessous de 50 m2, on est dans une configuration économique. Mais, la confusion commence dès qu’on dépasse les 50 m2. Des logements dont la superficie dépasse 50 mètres carrés, construits dans des résidences ayant pignon sur rue, valent leur surface d’or !
Il faut dire que le logement demeure un problème social total. L’offre demeure toujours insuffisante et ne répond ni aux besoins, ni à la demande. A valeur d’aujourd’hui, compte tenu de l’inadéquation, de l’accès problématique à la propriété et de l’ampleur du déficit, nos villes sont fortement lézardées, de moins en moins sécurisées et moins propres, faiblement équipées et fortement contrastées. Les quartiers riches font face à des quartiers pauvres et déstructurés. L’urbanité dans nos villes a perdu toute sa signification.
Le plus dur est à venir : faire face aux nouveaux défis urbains que nous imposent les contraintes écologiques (changement climatique, éco-construction, traitement des déchets, approvisionnement en eau potable, économie d’énergie, sécurité, respect de la biodiversité…)Bref, être dans la civilisation du 21ème siècle.
Que reste-t-il à faire pour secouer les mentalités, réveiller les consciences et booster les plans des communes en matière de construction et d’aménagement? Puisque, depuis longtemps, on parle de décentralisation de la politique de l’habitat, il est temps de revoir tous les plans mis en place au niveau des différentes communes et demander des comptes à tous les intervenants (promoteurs, architectes, élus locaux et représentants des pouvoirs publics). On a perdu beaucoup de temps. Arrêter les gaspillages est, à mon sens, une urgence nationale.
BTP : locomotive de la croissance
Bien que connaissant un essor phénoménal, le secteur de la construction au Maroc souffre de la hausse énorme des coûts des matériaux, d'une pénurie de main-d’œuvre, de l’inadéquation de l’offre par rapport à la demande sociale mais aussi de retards de livraison. Tiré par l’envolée spectaculaire des matériaux de construction (ciments, acier, marbre, plâtre…) et l’ampleur des grands chantiers structurants (ports, aéroports, autoroutes, ferroviaire, installations hydroélectriques), le secteur du bâtiment et travaux publics -BTP-, au-delà de ses propres paradoxes, est, sans aucun doute, le plus dynamique, en termes de productivité, d’investissement et de création d’emplois. Il représente, de l’avis général des comentateurs, l’un des moteurs de l’économie nationale. Les chantiers en cours et les programmes d’envergure de modernisation des infrastructures et de lutte contre l’habitat insalubre alimentent cette dynamique qui est appelée à durer dans le temps, tant les besoins sont quantitativement et qualitativement beaucoup plus lourds qu’on le croit.