Mobilisés via Facebook, des jeunes dénoncent «L'innocence des musulmans» : Des incidents émaillent la manifestation de Casablanca

Mobilisés via Facebook, des centaines de Casablancais, des jeunes pour la plupart, se sont rassemblés mercredi à 15 h devant le consulat des Etats-Unis sis au boulevard Moulay Youssef à Casablanca, pour dénoncer le contenu attentatoire à l'Islam et au Prophète du film américain « L'innocence des musulmans ».
Arrivés à 15 h sur les lieux, ils se sont trouvés confrontés à un dispositif sécuritaire important, composé de différents corps des forces de l'ordre, placés sur les lieux une demi-heure avant leur arrivée pour les tenir à une distance respectable de la mission consulaire et protégeant le bâtiment du consulat où le drapeau américain était déjà en berne en signe de deuil.
Tenus à une distance respectable, les manifestants ont alors scandé des slogans demandant le départ des diplomates américains et fustigé le président Barack Obama.
La tension montant crescendo, quelques dérapages limités ont eu lieu. Les manifestants ont, en effet, lancé des pierres sur les policiers blessant quelques-uns d'entre eux. Un membre des forces de l'ordre a ainsi  été touché au niveau de la cage thoracique, ce qui a nécessité son hospitalisation. Ce qui ne fut le cas que tardivement pour une jeune fille qu'un motard a heurtée. Suite à ces incidents,  les forces de l'ordre ont procédé à l'arrestation d'une dizaine de manifestants.
Il convient de préciser que le Conseil supérieur des oulémas a condamné vigoureusement le film américain en question estimant qu'« il vise à attenter à la personne du Prophète et à dénaturer la teneur de son message, basé sur la paix et la quiétude, l'amour et la concorde entre les humains, quelles que soient leurs races et leurs confessions ».
Le Conseil a également souligné que ce film « ignoble dénote la malveillance et l'intention de susciter la discorde, ainsi qu'un déni de la responsabilité humaine qui engage l'ensemble des individus et des peuples à respecter les religions, les croyances et les idées».
Dans son communiqué relayé par l'agence MAP, le Conseil a exprimé « sa position intangible en ce que toutes les tentatives de provocation des Musulmans et d'offense à leurs sacralités ne peuvent aucunement affecter leur foi ». Il a, néanmoins, affirmé que « la riposte à l'offense ne se fait pas par l'offense et la réponse à la provocation ne se fait pas par le recours à la violence et au crime, mais par la voie de la sagesse et du dialogue serein, et l'entente entre les Sages du monde parmi l'ensemble des peuples et des religions, en vue de favoriser la concertation et la coopération pour la protection des sacralités et l'instauration de la compréhension entre les humains, en bannissant les sources de mésentente et d'agression».   
Idem pour le gouvernement qui, tout en condamnant l'agression perpétrée contre le consulat américain de Benghazi dans le sillage des soubresauts auquel le film américain a donné naissance au sein du monde arabe, a également condamné «fermement et avec vigueur le contenu des films, les déclarations ou toute autre œuvre portant atteinte à l'Islam, à ses symboles et à ses valeurs, «faisant ainsi régner un climat de haine et de violence et attisant les tensions entre les peuples, les religions et les cultures, dans une conjoncture sensible que traverse le monde actuellement».