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A vrai dire, depuis l'annonce initiale de cette stratégie, les attentes ont été grandes. Le Maroc, aspirant à se positionner comme un leader régional en matière de technologie et d'innovation, s’est engagé à transformer ses infrastructures numériques pour répondre aux exigences du XXIème siècle. Cependant, le chemin semble parsemé d’obstacles et la mise en œuvre de cette vision tarde à se concrétiser.
Le député ittihadi, El Hassan Lachguar, voix incisive de l'opposition, a pris la parole pour exiger des réponses à ce sujet. Sa question, adressée à Ghita Mezzour, ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative, visait à éclaircir l'état d'avancement de ce projet crucial pour le développement digital du pays.
El Hassan LachguarRépondant à cette interpellation, Ghita Mezzour a tenu à rassurer l’ensemble des députés en annonçant que ladite Stratégie serait officiellement lancée dans les prochaines semaines.
A l’aube de la troisième année du mandat gouvernemental,
la Stratégie Maroc digital 2030
reste un mirage, un projet non encore concrétisé
Elle a également saisi l’occasion pour détailler les deux piliers fondamentaux de cette stratégie. Celle-ci repose, selon elle, sur deux axes majeurs : le premier portant sur l'accélération de la digitalisation des services publics dans le but de rendre les interactions administratives plus fluides et accessibles à tous les citoyens; tandis que le deuxième axe est destiné à insuffler une nouvelle dynamique à l’économie numérique, afin de mettre au point des solutions numériques marocaines et de créer de la valeur ajoutée et des postes d’emploi.
Cependant, la réponse de la ministre n'a pas suffi à dissiper les inquiétudes de l'opposition ittihadie. M. Lachguar, perspicace et déterminé, a rappelé que nous sommes déjà en juin 2024. «Cela fait deux ans et demi que ce gouvernement a mis en œuvre les lois de finances pour 2022 et 2023, et que nous sommes maintenant à mi-parcours de 2024», a-t-il lancé. «Pourtant, nous attendons toujours cette stratégie, qui semble se profiler à l’horizon des semaines, ou peut-être même des mois à venir», a-t-il ajouté. Son ton, empreint de déception, traduisait un sentiment de promesse non tenue.
Le député socialiste a poursuivi en exprimant le sentiment général de frustration ressenti par l'opposition ittihadie, tout en soulignant l'ampleur des attentes initiales : «Nous avions de grands espoirs lorsque tous les moyens ont été mis à disposition du gouvernement en ce qui concerne ce secteur. Nous espérions que la digitalisation, et particulièrement l’égalité d’accès à Internet à travers tout le pays, serait développée rapidement». « Mais, à l’aube de la troisième année du mandat gouvernemental, cette stratégie reste un mirage, un projet encore non concrétisé», a-t-il poursuivi. «Si elle est lancée aujourd'hui, il est probable qu'elle sera exécutée par le prochain gouvernement, ce qui représente un retard inexplicable», a-t-il conclu.
Ces échanges ont mis en lumière un fossé grandissant entre les attentes des citoyens, véhiculées par leurs représentants, et les actions concrètes du gouvernement. La Stratégie Maroc digital 2030, attendue comme le levier du futur digital du pays, demeure à ce jour une promesse non tenue. Pour l’opposition, ce retard incarne une gestion défaillante et une occasion manquée de propulser le Maroc vers une modernité numérique indispensable.
Il faut dire que le débat sur la digitalisation au Maroc reflète des enjeux bien plus vastes, touchant à la transparence, à l'efficacité administrative et à l'égalité d’accès aux ressources numériques. Tandis que le gouvernement tente de rassurer sur ses intentions et sur son calendrier, l'opposition, avec l’USFP en chef de file, ne se contente pas de promesses. Elle persiste à demander des comptes, des actions immédiates et des résultats tangibles.
Enfin, cette séance parlementaire a été l’occasion d'un dialogue crucial pour l'avenir digital du Maroc. Un dialogue qui, espérons-le, saura déboucher sur des actions concrètes et rapides, à la hauteur des aspirations d'un pays en quête de progrès et de modernité.
Mehdi Ouassat