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Pour les fondateurs de cette association, l’idée d’un tel regroupement est née à la suite de différends entre les entrepreneurs marocains et espagnols et l’échec récurrent des tentatives de réconciliation entre elles. «On a mis en place cette structure afin de mettre en synergie les efforts de plusieurs entreprises et hommes d’affaires œuvrant au Maroc pour dénoncer l’escroquerie, l’extorsion ou les malversations pratiquées par certains entrepreneurs marocains et qui nuisent gravement au climat d’affaires du pays tout en entachant la réputation de ses opérateurs économiques. De plus, cette situation nous coûte de l’argent. Nos pertes sont estimées à 100 millions euros», nous a précisé Francisco de Arratia, porte-parole de l’AAEM.
Mais ces entrepreneurs comptent mener des opérations qui vont aller crescendo. Plusieurs manifestations et un sit-in devant l’ambassade du Maroc à Madrid sont prévus à partir du mois de novembre prochain. « On ne compte pas lâcher prise facilement. On va manifester le 6 et le 25 du même mois dans les ports de Tarifa et Algesiras et on va organiser un sit-in devant l’ambassade du Maroc dans la capitale espagnole. On a reçu le soutien de plusieurs partis politiques, des associations de la société civile, des journalistes, etc. Notre objectif est de dénoncer le silence qui a entouré ces affaires et démasquer ces pratiques malsaines qui gangrènent les relations économiques maroco-espagnoles », nous a indiqué M. De Arratia.
Il nous a affirmé, par ailleurs, que les entrepreneurs espagnols n’ont pas cessé de frapper à toutes les portes mais en vain. «On a fait plusieurs tentatives de dialogue amical avec nos partenaires, sans succès. Ils refusent tout compromis et rejettent notre proposition de conciliation », a-t-il souligné. Ceci d’autant plus que l’ensemble des responsables espagnols et marocains ont évité d’intervenir directement dans ces affaires, tout en incitant les parties en conflit à recourir à la justice pour trouver une issue à leurs différends.
Mais, c’est justement là où le bât blesse. Les Espagnols ne croient plus en la justice marocaine. Ils ont le sentiment que celle-ci traîne les pieds. « Prends le simple cas de Mohamed Laarousi, gérant de la société Soctraco. Des instructions fermes ont été données par le procureur du Roi pour le faire comparaître devant le Parquet. Mais voilà, il y a plus de trois mois qu’il s’abstient de répondre aux convocations de la police judicaire. Comment voulez-vous croire à un système judiciaire incapable de forcer quelqu’un à se présenter devant les magistrats ?», s’est-il interrogé avant de poursuivre : « On a de bonnes relations avec beaucoup d’opérateurs marocains. Mais, malheureusement, certaines personnes avides d’enrichissement rapide mettent en péril ces bonnes relations. Il est temps que cette situation change », a-t-il conclu.