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Manifestation à Téhéran : Le régime iranien hausse le ton


Reuters
Mercredi 24 Juin 2009

Manifestation à Téhéran : Le régime iranien hausse le ton
Les Gardiens de la Révolution ont menacé lundi en Iran de recourir à la force contre les manifestants, après l'appel du candidat battu Mirhossein Moussavi à ses partisans pour qu'ils continuent de protester contre le résultat officiel de la présidentielle du 12 juin.
"Dans la situation délicate qui prévaut, les Gardiens affronteront avec fermeté les émeutiers et ceux qui violent la loi", dit un communiqué mis en ligne sur le site internet des pasdarans, milice la plus fidèle au régime chiite.
Cette mise en demeure a été lancée alors que Téhéran venait de connaître sa nuit la plus calme depuis l'annonce du résultat de la présidentielle qui a, officiellement, consacré la réélection de Mahmoud Ahmanidejad.
Malgré l'avertissement des pasdarans, un millier de partisans de Moussavi se sont rassemblés sur la place Haft-e Tir, dans le centre de la capitale, ont rapporté des témoins. Des centaines de policiers étaient présents aux abords. Les jeunes partisans de Moussavi avaient appelé la population à descendre dans la rue en portant des bougies noires et des rubans verts, couleur qui symbolisait le camp de Mirhossein Moussavi pendant la campagne électorale.Autre signe de durcissement du régime, un responsable du parlement iranien, Ali Shahrokhi, a estimé qu'il y avait assez d'éléments pour traduire Mirhossein Moussavi en justice. Ce responsable, qui préside la commission de la justice au Majlis, a préconisé la "fermeté face à de tels agissements criminels", en invoquant "les appels de Moussavi à organiser des manifestations illégales et ses provocations".
Les autorités iraniennes ont accusé de nouveau, lundi, les puissances occidentales de soutenir les manifestations de rue et n'excluent pas d'expulser les ambassadeurs de pays de l'UE.
Des diplomates européens en poste à Téhéran ont été convoqués dimanche par les autorités, qui ont protesté contre les critiques de l'UE envers la répression des manifestations.
La présidence de l'Union européenne, assurée jusqu'à la fin du mois par la République tchèque, a demandé d'envisager la convocation des ambassadeurs d'Iran dans les capitales européennes, afin de leur exprimer la "profonde révulsion" de leur pays envers les violences post-électorales.
Les Tchèques disent pour leur part avoir d'ores et déjà convoqué le chef de la mission iranienne à Prague pour rejeter les accusations de Téhéran sur l'ingérence de l'UE dans les affaires intérieures de l'Iran.
A Rome, le ministère italien des Affaires étrangères a indiqué que l'Italie était prête à ouvrir son ambassade à Téhéran à des manifestants blessés, cela en coordination avec d'autres pays européens.
Cette annonce fait suite à l'initiative de la Suède - pays qui doit assumer la présidence européenne à partir du 1er juillet - d'inviter les Vingt-Sept à mettre en place une action coordonnée pour ouvrir leurs ambassades aux manifestants.
Selon la télévision publique iranienne, dix personnes ont été tuées et plus de 100 autres blessées samedi à Téhéran, lors de manifestations organisées malgré l'interdiction qui avait été faite de descendre dans la rue. Le Foreign Office a annoncé que la Grande-Bretagne évacuait les familles du personnel de son ambassade en Iran.
Les autorités rejettent toute accusation de fraude électorale, mais un porte-parole du Conseil des Gardiens de la Constitution, chargé d'examiner les plaintes déposées par les candidats battus, a reconnu que dans un certain nombre de circonscriptions, le nombre total des voix exprimées dépassait celui des électeurs inscrits.
"D'après les premières informations, 50 villes ont connu un tel problème", a déclaré dimanche soir le porte-parole du Conseil des Gardiens, Abbasali Kadkhodai, cité par la radiotélévision IRIB. Des inspecteurs vont se saisir du problème, a-t-il assuré.
Sur les réseaux sociaux d'internet, des Iraniens ont appelé ces dernières heures à observer un deuil à la mémoire de "Neda", une jeune femme tuée par balles samedi. La vidéo montrant sa mort a été vue par des milliers de personnes sur internet et Neda est devenue un emblème des manifestations en cours. L'opposition en exil (Conseil national de la résistance iranienne), dans un communiqué reçu lundi à Paris, écrit que 4.000 étudiants et jeunes ont manifesté dimanche à Chiraz, dans le sud du pays, où des affrontements ont eu lieu dans plusieurs quartiers.
Elle fait aussi état de heurts dimanche matin à Meched, dans le nord-est de l'Iran. Ces informations n'ont pas pu être corroborées de source indépendante.



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