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Les professionnels appellent à la libéralisation de la filière : Les viandes rouges à toutes les sauces


Hassan Bentaleb
Mercredi 4 Juillet 2012

Les professionnels appellent à la libéralisation de la filière : Les viandes rouges à toutes les sauces
La Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR) appelle à une libéralisation totale de la filière d'abattage, y compris le secteur du transport des viandes. Elle estime que ladite filière est une industrie qui dépasse les compétences et les moyens financiers des collectivités locales.
S'exprimant lors d'une conférence de presse, tenue le 2 juillet à Casablanca, pour la présentation  de la première édition du Salon international des viandes rouges «MaroCarne», prévu du 6 au 8 juillet courant, Hamou Ohaly, président de la FIVIAR, a expliqué que les  collectivités locales manquent cruellement de budgets annexes et de crédits pour entretenir et investir dans les abattoirs. « Cela fait des années que les communes n'ont jamais mis un sou dans les abattoirs », a-t-il déploré.
Même constat de la part de Mohamed Dahbi, coordinateur de l'Union générale des entreprises et des professions (UGEP), qui estime qu'il faut reconnaître que les abattoirs publics ont échoué  dans leur mission et que c'est au secteur privé de prendre le relais. Pour lui, le « monopole de fait » exercé  par les collectivités locales dans la construction et la gestion des abattoirs a montré ses limites.  
En effet, les professionnels sont unanimes à qualifier la situation des abattoirs du Royaume de lamentable, voire de catastrophique.  Selon eux, les 180 abattoirs municipaux et les 700 tueries rurales, qui constituent le réseau national des abattoirs, sont dominés par des unités à postes fixes et de faible capacité qui se trouvent dans un état vétuste et de non-conformité technique et hygiénique.
Pour Ben Mbarek Fenniri, président de l'Association nationale des ovins et caprins (ANOC), qui partage cet avis, il pense que la construction de nouveaux abattoirs ultra-modernes ne suffira  pas, à elle seule, à résoudre l'ensemble des problèmes du secteur.  Pour lui, la vraie difficulté est ailleurs. Elle a trait à la formation.
Le président de l'ANOC constate que le secteur des viandes rouges manque de ressources humaines qualifiées qui disposent d'une bonne formation théorique et pratique.  Des propos que partage largement Daoudi Ahmed, directeur de recherche et développement dans une entreprise privée.
Selon lui, il n'y a pas de bouchers ou d’apprentis-bouchers qualifiés. « Ceux qui exercent aujourd'hui se sont formés sur le tard et du coup, ils manquent d'une formation de base en matière d'hygiène et des techniques de vente », a-t-il expliqué.    
Un déficit que la FIVIAR compte combler par la création d'un centre de formation à Ain Jemâa destiné à former et à mettre à niveau les acteurs de la filière. « Le secteur peut se transformer en un vrai gisement de travail notamment pour les jeunes. Aujourd'hui, 1,8 million de personnes y travaillent à temps plein  et avec ce centre de formation, ce sont d'autres opportunités d'emploi qui s'offriront aux demandeurs», a indiqué M. Ohaly.
Evoquant la question des prix, le président de la FIVIAR a indiqué que le prix du kilogramme de viande rouge reste cher au Maroc comparativement au revenu des ménages tout en précisant qu'il n'est pas plus cher que dans les autres pays producteurs.
Par ailleurs, l'intervenant a indiqué que les prix de la viande n'ont pas été augmentés ces trois dernières années malgré la flambée des prix des céréales qui les impacte à hauteur de 30%.
Des propos qui ne semblent pas du goût de certains experts qui pensent que les prix à la consommation ont connu une augmentation de l'ordre de 2,6% par an. Une hausse qui n'est pas sans conséquences sur la consommation des ménages qui ne dépasse pas les  11,7 kg/personne/an actuellement tandis que la consommation en Europe culmine à 35 kg/personne/an.
De son côté, M. Fenniri a rappelé que la hausse des prix peut être expliquée par la multiplication des impôts et taxes.  « S'il y a augmentation, elle n'est pas due à la seule production mais aussi à des prélèvements qui n'ont plus de raison d'être », a-t-il conclu. 


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