
Pendant une semaine, des combats acharnés avaient eu lieu dans ce village situé à 20 kilomètres au sud-est de Syrte, et avait été parfois la cible de frappes de d’Otan qui dirige l’opération aérienne internationale entamée le 19 mars pour «protéger» les civils du conflit en cours depuis le 15 février. Des habitants ont fait état de pénuries d’eau, d’électricité et de médicaments, ainsi que de la fuite de beaucoup de villageois. Des combattants du CNT y ont saisi des dizaines de caisses de lance-roquettes et de fusils, l’une des multiples caches d’armes de l’ex-régime selon eux. Mais dans la ville même de Syrte, les combats se poursuivaient obligeant un convoi de deux gros camions portant le signe de la Croix-Rouge internationale chargés de matériel médical, de couches et de nourriture, de rebrousser chemin devant l’intensité des accrochages à la roquette et à la mitrailleuse. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a néanmoins réussi à fournir à partir du front ouest de l’oxygène et d’autres fournitures médicales à l’hôpital de Syrte. «Quinze bonbonnes d’oxygène ont été remises au personnel médical», a dit Hichem Khadraoui, délégué du CICR en charge de l’opération, dans un communiqué. Il a cependant précisé, que dû à la violence des combats, le CICR avait dû se limiter à cette assistance pour le moment. Selon l’un des commandants du CNT, Oussama Swehli Moutaoua, les hôpitaux à Syrte «sont pleins d’hommes en armes, ils (les pro-Kadhafi) ont aussi des salles de commandement car ils savent que nous ne visons pas les hôpitaux. Mais eux tirent depuis les hôpitaux ou les universités, ils ne respectent rien». Plus d’un mois après la chute le 23 août de la capitale Tripoli avec la prise du QG du colonel Kadhafi en fuite, les forces du CNT butent toujours sur la résistance des derniers combattants pro-Kadhafi également dans le bastion de Bani Walid, à 170 km au sud-est de Tripoli. De ce fait, les avions de l’Otan continuent à cibler véhicules armés, lance-roquettes ou dépôts de munitions. Une tâche rendue délicate par le repli des Kadhafistes dans des sites urbains et densément peuplés. Sur le plan politique, le CNT a décidé lundi de réformer légèrement son exécutif, en attendant la formation d’un gouvernement de transition qui sera annoncée après la «libération» de la Libye. Mahmoud Jibril, chef de cette sorte de mini-gouvernement en charge depuis mai de l’administration des territoires «libérés» , restera à son poste jusqu’à la «libération» de la Libye qui sera proclamée dès la chute de Syrte.