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Il y a d’abord réaffirmé l’indépendance du parti comme socle de sa légitimité dans un monde où les repères se brouillent. Il a ensuite dénoncé le libéralisme de rente, ce modèle économique qui détourne les principes du marché pour servir les privilèges.
Le Premier secrétaire a également mis en garde contre les dérives jumelles du populisme et du fondamentalisme, qui fragilisent la démocratie et minent la confiance citoyenne, avant d’appeler à dépasser le désenchantement progressiste pour faire renaître l’espérance socialiste.
Enfin, il a redéfini la fonction du parti progressiste au XXIᵉ siècle : être un parti de raison et d’action, de savoir et d’espoir, capable de réconcilier la politique avec la société et la justice avec la croissance.
Ce discours, lucide et mobilisateur, s’impose comme une véritable feuille de route pour un Maroc moderne, social et démocratique.
Quand la parole politique retrouve sa dignité
Le discours de Driss Lachguar, Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires, prononcé à l’ouverture du 12ᵉ Congrès national, n’a pas été un exercice formel, encore moins un simple préambule protocolaire. Il a constitué un acte politique à part entière : un moment de lucidité et de vérité dans un temps où le langage politique s’est appauvri et où les repères idéologiques se sont brouillés.
A travers ses mots, le Premier secrétaire a rendu à la parole politique sa densité morale et intellectuelle. Dans un monde dominé par la confusion des valeurs et la montée des populismes, il a rappelé la nécessité de penser la politique avant de la pratiquer, et de replacer l’humain au cœur du projet national.
Son intervention, dense et structurée, a redonné souffle à une gauche marocaine en quête de sens et de cohérence, tout en réaffirmant la vocation historique de l’Union socialiste : défendre la justice sociale, l’égalité des chances et la dignité de tous.
L’indépendance du parti : une ligne de résistance et de cohérence
Parmi les messages les plus forts de cette allocution, figure celui de l’indépendance du parti dans un contexte international où les forces progressistes reculent sous le poids du capitalisme globalisé et des idéologies consuméristes.
Driss Lachguar a rappelé que l’Union socialiste a su rester fidèle à elle-même, sans compromission ni allégeance. Elle n’a jamais été un parti suiveur, encore moins un parti de posture.
Son indépendance ne découle pas d’un isolement volontaire, mais d’une conviction profonde : celle que l’autonomie idéologique et morale est la condition première pour penser librement, proposer lucidement et agir efficacement.
Dans un Maroc traversé par des tensions sociales, économiques et institutionnelles, cette indépendance devient un acte de courage politique.
Elle permet au parti de porter un projet enraciné dans la réalité du pays, loin des calculs électoralistes et des dépendances extérieures.
L’Union socialiste demeure, par essence, le parti de la liberté de pensée et du refus de l’alignement — sur le pouvoir comme sur les populismes opportunistes.
Un libéralisme de rente : la dérive du modèle économique actuel
Le Premier secrétaire a établi un diagnostic sans complaisance de la gouvernance actuelle, marquée par ce qu’il a qualifié de «libéralisme de rente», une version travestie du libre marché qui favorise la concentration des richesses et creuse les inégalités.
Sous couvert de modernisation économique, le gouvernement érige en modèle une croissance sans justice, un investissement sans emploi et une compétitivité qui exclut. Cette “libéralisation modifiée” n’émancipe pas, elle reproduit; elle ne redistribue pas, elle concentre.
Face à cette logique, Driss Lachguar appelle à refonder la politique économique sur des principes clairs: la justice fiscale, l’égalité d’accès aux opportunités et la fin du favoritisme institutionnalisé.
Pour l’Union socialiste, le développement n’est pas une équation comptable, mais un choix politique. Et ce choix doit placer l’humain avant la rentabilité, la cohésion sociale avant les profits immédiats.
Populisme et fondamentalisme: les deux visages du même danger
En parallèle de la dérive libérale, le Premier secrétaire a mis en garde contre le double péril qui guette la démocratie: le populisme démagogique et le fondamentalisme réactionnaire.
Ces deux courants, bien qu’ils s’opposent en apparence, se rejoignent dans leur rejet des valeurs de modernité, de rationalité et de pluralisme.
Ils exploitent les frustrations populaires pour affaiblir les institutions et délégitimer la pensée critique.
Driss Lachguar a rappelé que l’Union socialiste avait, depuis longtemps, identifié cette menace et tenté d’y répondre par l’unité des forces progressistes, la réforme du système électoral et la défense d’un espace public fondé sur le débat d’idées plutôt que sur les discours de haine et de peur.
Aujourd’hui, cette lucidité apparaît comme une boussole. Alors que la politique se transforme en spectacle et que la citoyenneté se vide de son sens, le parti réaffirme son rôle de digue démocratique, refusant à la fois le nihilisme populiste et le conservatisme rétrograde.
Du désenchantement global à la renaissance socialiste
Le recul des forces progressistes n’est pas une fatalité. Driss Lachguar replace cette crise dans un contexte mondial marqué par quarante années de domination néolibérale, où la privatisation, la dérégulation et l’austérité ont érodé les piliers de l’Etat social.
Les illusions des années 80 – celles d’un mariage possible entre économie de marché et démocratie sociale – se sont dissipées.
Partout, on observe la montée de la précarité, l’effritement du contrat social et la perte de confiance envers la politique.
Face à cette situation, le Premier secrétaire refuse le cynisme et la résignation. Il oppose à la fatalité un projet réformiste fondé sur la rationalité, la solidarité et la justice.
Le socialisme démocratique qu’il défend ne relève pas d’une nostalgie, mais d’une exigence contemporaine : reconstruire un équilibre entre l’économique et le social, entre la liberté et l’égalité.
Le parti propose ainsi une vision concrète d’un Maroc moderne et solidaire, où la richesse nationale devient un levier d’émancipation et non un instrument d’exclusion.
Redéfinir la fonction du parti progressiste
En s’adressant à ses militantes et militants, Driss Lachguar a cherché à redéfinir la mission historique du parti dans ce siècle troublé : être un parti du savoir et de l’action, de la raison et de l’espoir.
Le rôle du progressisme n’est pas seulement de critiquer, mais de construire.
L’Union socialiste refuse de se situer dans une posture d’opposition passive: elle agit, elle propose, elle réforme. Elle incarne une voie médiane entre la gauche dogmatique et la droite autoritaire, entre la nostalgie et le suivisme.
Le Premier secrétaire a ainsi rappelé que la vraie bataille politique aujourd’hui ne se joue pas entre la gauche et la droite, mais entre ceux qui croient en la primauté de l’humain et ceux qui se soumettent à la tyrannie du marché. En renouant avec sa vocation éducative, intellectuelle et citoyenne, le parti entend réhabiliter la politique comme instrument de transformation et non comme moyen de carrière.
L’Union socialiste, mémoire du progrès et horizon d’avenir
Dans un temps où les idéologies s’effritent et où les institutions vacillent, le discours de Driss Lachguar a résonné comme un appel à la reconstruction du sens collectif. L’Union socialiste des forces populaires ne vit pas dans la nostalgie de ses luttes passées: elle en porte la mémoire vivante et s’en sert pour imaginer l’avenir.
Sa mission demeure la même: défendre la dignité des citoyens, consolider l’Etat social et promouvoir un modèle de développement humain et durable.
A l’heure où la politique se vide de sa substance et où le discours public se réduit à la communication, le parti socialiste incarne la persistance d’une conscience — celle d’un Maroc qui refuse la résignation et croit encore à la promesse d’un progrès partagé.
De cette conscience renaît l’espérance: l’espérance d’un socialisme marocain moderne, fidèle à ses racines et tourné vers l’avenir — un socialisme de responsabilité, de justice et d’espoir.
«Nous n’avons jamais cherché le pouvoir pour le pouvoir, mais pour servir notre pays et défendre la dignité de ses citoyens. Notre combat n’est pas derrière nous: il continue, ici et maintenant, pour un Maroc de justice, d’égalité et de solidarité», a conclu Driss Lachguar, Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires lors du 12ᵉ Congrès national.
Par Mohamed Assouali
Secrétaire provincial de
l’Union socialiste des forces populaires à Tétouan







