Omniprésence de l’USFP à l’international : Le polisario démasqué


Libé
Mercredi 31 Décembre 2025

Omniprésence de l’USFP à l’international : Le polisario démasqué
En mai 2025, à Istanbul, au cœur d’un Conseil de l’Internationale socialiste marqué par les recompositions idéologiques et les fractures géopolitiques de notre temps, un événement en apparence discret a produit un effet de bascule dont la portée dépasse largement le cadre partisan. L’adhésion officielle du mouvement « Sahraouis pour la paix » à la plus vaste famille progressiste mondiale n’est ni un accident de calendrier ni une simple formalité statutaire. Elle consacre un tournant politique majeur dans le traitement international de la question du Sahara marocain et révèle, en filigrane, la profondeur du travail stratégique mené depuis plusieurs années par l’Union socialiste des forces populaires.

Ce qui s’est joué entre le 23 et le 25 mai à Istanbul relève d’un coup de maître diplomatique au sens plein du terme. Car pour la première fois, une organisation sahraouie structurée, assumant clairement son rejet du séparatisme armé et son adhésion à une solution politique réaliste fondée sur l’autonomie, accède à une reconnaissance internationale au sein d’un espace historiquement verrouillé par le narratif exclusif du polisario. Ce dernier, longtemps habitué à se présenter comme l’unique dépositaire d’une prétendue légitimité sahraouie, voit soudain son monopole idéologique se fissurer, non pas sous l’effet d’une offensive étatique, mais par l’irruption d’une pluralité sahraouie crédible, portée par des acteurs issus du terrain et adoubée par les forces progressistes internationales.

Le choc est d’autant plus rude pour le polisario qu’il survient là où il se croyait inexpugnable. L’Internationale socialiste a longtemps constitué l’un de ses derniers bastions symboliques, un espace où les réflexes idéologiques hérités de la Guerre froide permettaient de recycler un discours figé, déconnecté des réalités humaines et politiques contemporaines. L’admission de «Sahraouis pour la paix» met fin à cette rente mémorielle.

Derrière cette avancée, l’empreinte de l’USFP est manifeste. Le parti n’a jamais fait de la question du Sahara un simple slogan nationaliste, encore moins un objet de surenchère. Il l’a toujours inscrite dans une lecture politique, historique et humaine, articulée autour de la souveraineté nationale, mais aussi de la démocratie, du pluralisme et du respect des populations concernées. Cette cohérence idéologique lui a permis de parler un langage audible au sein des cercles progressistes internationaux, là où la diplomatie classique atteint parfois ses limites.

Depuis des années, l’USFP œuvre patiemment à déconstruire les caricatures qui réduisent le dossier du Sahara à une opposition simpliste entre un Etat et une entité séparatiste. Il a expliqué, argumenté, documenté, rappelé que le polisario n’est ni une émanation spontanée des sociétés sahraouies ni un mouvement pluraliste, mais une organisation militarisée, corsetée idéologiquement et maintenue artificiellement par le soutien politique, financier et diplomatique de l’Algérie. Cette pédagogie politique, menée loin des effets d’annonce, a fini par porter ses fruits.

Le parcours de «Sahraouis pour la paix» illustre cette mutation en profondeur. En cinq années seulement, ce mouvement a réussi là où le polisario a échoué pendant un demi-siècle : ouvrir le débat, assumer la diversité des trajectoires sahraouies et proposer une voie politique crédible, fondée sur le dialogue et le réalisme. Composé de Sahraouis issus des provinces du Sud, des camps de Tindouf et même d’anciens cadres du polisario ayant rompu avec la logique de l’enfermement idéologique, le mouvement incarne une rupture générationnelle et politique. Il ne s’agit plus de réciter des slogans hérités des années 70, mais de penser l’avenir dans un monde multipolaire, où la paix se construit par la négociation et non par la perpétuation artificielle du conflit.

A Istanbul, cette crédibilité a été portée avec force par la délégation de l’USFP conduite par son Premier secrétaire, Driss Lachguar. Autour de lui, des figures reconnues du parti ont donné corps à une diplomatie partisane offensive et maîtrisée, capable de parler d’égal à égal avec les grandes formations socialistes du monde. Les rencontres bilatérales de haut niveau tenues en marge du Conseil n’avaient rien de protocolaire. Les échanges avec Pedro Sánchez, avec Özgür Özel ou avec Isabel Allende ont permis de réaffirmer des convergences profondes autour du socialisme démocratique, du multilatéralisme et du respect de la souveraineté des Etats, tout en exposant, sans faux-semblants, les impasses du discours séparatiste.

La réaction du polisario n’a fait que confirmer l’ampleur du revers subi. Protestations officielles, communiqués outranciers, tentatives maladroites de mobilisation médiatique dans certains cercles marginaux espagnols : autant de gesticulations révélatrices d’une organisation prise de court, incapable d’accepter l’émergence d’une voix sahraouie alternative. Car en contestant la légitimité de «Sahraouis pour la paix», le polisario révèle sa nature profonde : celle d’un mouvement qui refuse obstinément toute pluralité, toute dissidence et toute solution négociée.

L’adhésion de «Sahraouis pour la paix» à l’Internationale socialiste marque ainsi un basculement plus large. Elle confirme que la question du Sahara est entrée dans une nouvelle phase, où les schémas idéologiques figés ne résistent plus à l’épreuve du réel. La proposition marocaine d’autonomie trouve désormais un écho croissant, précisément parce qu’elle offre un cadre politique capable de concilier reconnaissance des spécificités locales, participation démocratique et souveraineté nationale.

Dans cette dynamique, l’USFP joue un rôle charnière. En complément de la diplomatie officielle de l’Etat, le parti déploie une diplomatie idéologique et relationnelle, fondée sur la confiance, la cohérence et la légitimité historique. Il ne s’agit pas d’imposer un discours, mais de créer les conditions d’une compréhension nouvelle, débarrassée des réflexes dogmatiques et des instrumentalisations géopolitiques.

A l’heure où l’année s’achève, cette séquence apparaît comme l’un des faits politiques majeurs du calendrier international. Elle ne signe pas seulement l’érosion du récit du polisario. Elle annonce l’ouverture d’un nouvel acte, où la parole sahraouie se décline enfin au pluriel, où la paix cesse d’être un slogan incantatoire pour devenir un horizon politique concret. Dans ce moment charnière, le Maroc, porté par ses forces vives et par un parti comme l’USFP, s’affirme comme un acteur diplomatique d’influence, capable de faire évoluer les lignes là où d’autres se contentent de les subir.


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