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Le recul des échanges extérieurs atteste de la persistance de la crise

Baisse simultanée des exportations et des importations

Vendredi 7 Février 2014

Le recul des échanges extérieurs atteste de la persistance de la crise
Voilà une autre preuve de la crise que vit l’économie nationale depuis l’investiture de Benkirane, qui émane de l’Office des changes (OC).
Ce dernier vient, en effet, de rendre publics les indicateurs des échanges extérieurs qui montrent un allègement du déficit mais la réalité est autre. 
Un faux semblant qui ne reflète en aucun cas une amélioration de la compétitivité des exportations ou encore une rationalisation des importations marocaines. 
  A fin 2013, les indicateurs des échanges extérieurs de l’OC font apparaître une amélioration de la balance commerciale des biens et services de 1,7% ou de 2,1 milliards de dirhams (MMDH), et ce après  avoir enregistré des déficits en hausse de 14,9 MMDH en 2012 et de 29,7 MMDH en 2011.
 Des performances qui en réjouiront plus d’un, mais cette amélioration est avant tout liée au repli des importations de 2%, essentiellement grâce à la baisse de la facture alimentaire imputée à la campagne agricole exceptionnelle et non au rebond des exportations, qui ont reculé à leur tour.
Ainsi les importations, en recul de 7,9 MMDH, ont-elles bénéficié d’une diminution de la facture alimentaire de 6,1 MMDH, un recul des approvisionnements en produits bruts de l’ordre de 5,1 MMDH et un allègement de la facture énergétique qui s’élève à 4,1MMDH.
En effet, la facture des approvisionnements énergétiques a enregistré  une diminution de 3,9%, qui intervient après quatre années consécutives de hausse.  Les importations de pétrole brut ont enregistré une baisse de 4,2%, sachant que les quantités importées ont augmenté de 3%.
Sur le marché international, le prix du pétrole brut se situe en moyenne à 104$ le baril  contre 105$ en 2012. Une accalmie qui risque de ne pas durer longtemps.  
Outre cette baisse des prix du baril, il y a lieu de souligner que la contraction de la consommation des carburants et celle de la consommation de l’énergie  y sont pour quelque chose. Ces deux dernières sont en régression, essentiellement suite aux difficultés que connaît l’industrie nationale depuis la fin de l’année dernière et au recul du pouvoir d’achat des Marocains. 
Il y a lieu aussi d’évoquer la baisse exceptionnellement importante  des approvisionnements en céréales qui a été de l’ordre de 32,9%. Cette contraction des achats de céréales, qui intervient pour la première fois au cours des cinq dernières années, a permis de réduire sensiblement la facture alimentaire en 2013. Leur part s’établit à 35,7% de la facture alimentaire (45,4% en 2012), soit presque le même niveau de 2009 (36,1%).
S’agissant des importations de blé, elles ont diminué de 31,9% en valeur et de 33,4% en quantité en 2013.
Une amélioration due à la clémence du Ciel alors que les prix sur le marché international sont restés stables (312,2$/tonne en 2013).
A signaler que cette impalpable baisse (2%) intervient après des hausses importantes de 8,2% en 2012 et de 20,1% en 2011, ce qui veut dire que le volume des importations demeure cependant à des niveaux élevés. Pour preuve, hormis les importations de biens d’équipement et de demi-produits qui ont augmenté, les autres groupes de produits baissent pour la première fois en cinq ans.
Théoriquement, entendre dire «amélioration  du solde commercial» ou «allègement du déficit de la balance commerciale» sous-entend un accroissement des exportations. Les chiffres en provenance dudit Office disent le contraire. 
Les exportations sont, pourtant, en panne. Elles marquent, sur la même période, une baisse de 0,8% par rapport à  2012. Ce qui représente un manque à gagner de 1,4 MMDH par rapport à l’exercice précédent. 
Même si ce recul n’a concerné que les ventes de phosphates et dérivés en baisse de 23,3%, représentant un manque à gagner de 11,3 MMDH, et celles du secteur textile et cuir (-1,3 MMDH), le reflux des livraisons des produits de l’OCP s’avère déterminant.   
Reste à dire que ces chiffres ne font que mettre en lumière la partie visible de l’iceberg, le commerce extérieur souffre de plusieurs problèmes qui dépassent les statistiques des importations et des exportations. Une mise à niveau des textes de loi régissant les engagements du Maroc avec ses partenaires commerciaux et l’OMC s’avère nécessaire. Il faut également mettre fin à la prolifération anarchique des opérateurs du commerce extérieur en l’absence d’un cadre réglementaire spécifique à cette activité.

Mohammed Taleb

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