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Le moins que l’on puisse dire, est que notre interlocuteur a du flair. En même temps, c’était un peu dans l’air. Le ralentissement de la primo-vaccination au Maroc est une implacable réalité qui va sans aucun doute pousser l'exécutif à imposer le pass sanitaire dans chaque recoin de nos vies sociales, culturelles et professionnelles. Le précieux sésame serait d’ores et déjà indispensable pour accéder aux services communaux de Fès. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que cette décision aux allures d’obligation déguisée soit étendue aux 12 régions du Royaume à court terme. Mais en attendant, l’heure est plutôt à la diplomatie. “En vue d'accélérer le déroulement de la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19 et d'atteindre l'immunité collective, le ministère de la Santé et de la Protection sociale exhorte toutes les catégories cibles, 12 ans et plus, à adhérer à cette opération et à se rendre au centre de vaccination le plus proche pour prendre leurs première ou deuxième doses sans conditions préalables liées à l'adresse de résidence", a récemment indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.
Un net ralentissement des vaccinations
Ces deux dernières semaines, un net ralentissement de la campagne de vaccination a été constaté. Depuis le 4 octobre dernier, près de 80.481 premières doses ont été administrées en moyenne quotidiennement, contre une moyenne de 250.000 à 300.000 primo-vaccinations quelques jours auparavant. Le 14 octobre, la moyenne des premières doses a encore chuté pour s’établir à 46.600 primo-vaccinés. Au total, à la date du 14 octobre, 44.784.586 doses ont été administrées dont 23.230.919 premières doses, alors que 20.908.945 personnes ont complété leur schéma vaccinal et 644.722 troisièmes doses ont été administrées aux cibles prioritaires. Ces chiffres révèlent que la campagne de vaccination nationale est tout à la fois proche et loin d’atteindre ses objectifs. Proche car sur une cible de 36 millions de personnes, le taux de vaccination est de 58,08%. Loin car les réticents ne sont pas faciles à convaincre. Mais la position des antivax n’est pas soutenable à long terme. D’autant que l’efficacité des vaccins est prouvée.
Des vaccins efficaces
Une vaste étude française, publiée le 11 octobre et relayée par l’AFP, affirme que la vaccination contre la Covid-19 réduit de 90% le risque d’hospitalisation et de décès chez les plus de 50 ans, même face au variant Delta. Les chercheurs d’EpiPhare en sont arrivés à cette conclusion après avoir comparé les données de 11 millions de vaccinés de plus de 50 ans avec celles de 11 millions de personnes non-vaccinées dans la même tranche d’âge. L'étude qui s'est étalée sur une période allant du 27 décembre 2020 au 20 juillet 2021 démontre que 14 jours après l’injection de la seconde dose, une réduction du risque d’hospitalisation supérieure à 90% a été observée. Les auteurs de l’étude précisent que ce constat “vaut pour les vaccins de Pfizer/BioNtech, Moderna et AstraZeneca”. Puis d’ajouter : “Cette réduction est du même ordre de grandeur, pour le risque de décès au cours d’une hospitalisation pour Covid-19. L’efficacité sur les formes graves de la maladie ne semble pas diminuer sur la période de suivi disponible, qui allait jusqu’à 5 mois”, conclut Epi-Phare, un groupement d'intérêt scientifique français. L’amélioration de la situation épidémiologique dans le Royaume lui donne raison.
Ralentissement de l’épidémie
Samedi soir, le bilan épidémiologique quotidien du ministère de la Santé faisait état de 417 nouveaux cas de contamination au nouveau coronavirus en 24h sur un total de 13.930 tests. Soit un taux de positivité qui ne dépasse pas les 3%. Le nombre de décès est également en baisse puisque 4 victimes du Sars-Cov2 ont été déplorées dans le même laps de temps. Les chiffres sont également en amélioration s’agissant des services de réanimation dédiés à la Covid-19. Le taux d’occupation des lits de réanimation Covid-19 étant de 7,4%, équivalent à 391 cas sévères et critiques dont 23 cas intubés et 244 sous respiration artificielle. L’amélioration de la situation sanitaire dans le pays n’a pas échappé à la France et aux Etats-Unis qui ne considèrent plus le Maroc comme un pays à risque. Idem pour l’Allemagne. Les autorités allemandes ont en effet décidé de faciliter les conditions d’entrée pour les personnes arrivant depuis le Maroc à partir de dimanche matin. La décision a été prise sur la base des recommandations du Robert Koch Institute (RKI), l’établissement allemand responsable du contrôle et de la lutte contre les maladies.
Ainsi, les personnes en provenance du Maroc seront désormais exemptées de l’enregistrement d’entrée numérique une fois en Allemagne, mais aussi de la quarantaine de dix jours. A la lumière de l’ensemble de ces éléments, les antivax n’ont quasiment plus le droit de broyer du noir. Le ministère de la Santé affirme que les vaccins sont disponibles en quantité suffisante et qu’ils n’attendent plus que les citoyennes et citoyens encore dans le doute. Peut-être que la dernière livraison d’un nouveau lot de 250.000 doses du vaccin américain anti-Covid de «Pfizer» finira par les convaincre.
Chady Chaabi