La Tunisie vient de déterrer le dossier de la disparition forcée de Houcine Manouzi. Le président Moncef Marzouki a, en effet, ordonné, le 9 décembre, que soit diligentée une enquête pour déterminer les circonstances dans lesquelles l’enlèvement de ce syndicaliste et militant de l’UNFP se serait déroulé en Tunisie le 29 octobre 1972.
C’est l’un des frères Manouzi rescapés, Abdelkrim, qui aurait présenté au président tunisien son dossier lors d’une réception donnée par celui-ci, en l’honneur d’officiers tunisiens victimes du régime de Ben Ali et que le président Marzouki a réhabilités.
Emprisonné au PF3, après avoir été torturé, Houcine se trouvait en compagnie des militaires ayant participé au coup d’Etat de juillet 1971. Il s’en serait évadé le 12 juillet 1975 en compagnie du lieutenant-colonel Ababou, du capitaine Chellat, de l’aspirant M’zireg, de l’adjudant-chef Akka et des trois frères Bourequat. Le groupe a été arrêté quelques jours plus tard.
Depuis, Houcine ne donnera plus jamais signe de vie.
Hormis un certificat laconique remis à la famille par la DST, le 16 août 2001 et faisant état du décès de Houcine le 17 juillet 1975, sa famille ignore, à ce jour, les circonstances exactes de son décès et l’emplacement où se trouverait sa dépouille.
En 2010, le rapport du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH) avait classé son cas parmi 9 cas de disparitions forcées non élucidées.