Le dégel entre Rabat et Madrid se fait désirer


Mourad Tabet
Lundi 15 Novembre 2021

Redéfinir les bases et les paramètres des relations maroco-espagnoles

Le dégel entre Rabat et Madrid se fait désirer
«Six mois après le rappel de l'ambassadrice pour consultation, la crise avec le Maroc n'est toujours pas résolue », c’est ce qu’a souligné l’agence espagnole Europa Press dans une dépêche datée du 14 novembre 2021.
En effet, les autorités marocaines avaient décidé, en mai dernier, de rappeler l’ambassadrice en Espagne, Karima Benyaich, pour consultation suite à la crise déclenchée entre les deux pays suite à la trop inappropriée décision du gouvernement espagnol d’accueillir sur son sol en catimini et sous fausse identité, le chef des séparatistes, Brahim Ghali, arguant de raisons «humanitaires».
Pour cette agence, le fait que l’ambassadrice du Maroc n’est pas retournée à son poste à Madrid signifie que la crise entre les deux pays n’a pas encore pris fin. Et ce malgré le départ de l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya, «considérée par le Maroc comme la principale responsable» de la crise actuelle entre Rabat et Madrid.
«Depuis son arrivée au Palacio de Santa Cruz, le nouveau ministre (des Affaires étrangères), José Manuel Albares, a tenté de jeter des ponts pour surmonter la crise avec le pays voisin, qu'il a qualifié de «grand ami» lors de son investiture le 12 juillet et avec qui il a exprimé son désir de renforcer les relations bilatérales», a souligné Europa Press, avant d’ajouter que José Manuel Albares opte pour la discrétion «afin de ne pas révéler les contacts et les mesures prises pour surmonter cette crise avec un pays voisin, partenaire clé pour lutter contre l'immigration irrégulière et le terrorisme, entre autres ».
Parmi les signes positifs, l’agence espagnole cite le discours de S.M le Roi Mohammed VI, à l'occasion du 68ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple (20 août 2021), dans lequel, rappelle-t-on, le Souverain a plaidé pour «le renforcement des fondements classiques qui sous-tendent ces relations (entre Rabat et Madrid), à la faveur d’une compréhension conjointe des intérêts de nos deux pays voisins», soulignant que le but des échanges entre les responsables des deux pays «n’était pas seulement de trouver une issue à cette crise, mais aussi de saisir l’opportunité pour redéfinir les bases et les paramètres qui régissent ces relations».
De même, dans son message de vœux et de félicitations, en octobre dernier, au Roi Felipe VI d’Espagne et à la Reine Letizia, à l’occasion de la fête nationale de leur pays, S.M le Roi Mohammed VI, a réitéré la détermination du Royaume « à poursuivre l’action commune pour les hisser au niveau des aspirations et des ambitions des deux peuples amis».
En revanche, Europa Press a évoqué d’autres signes« négatifs» qui pourraient entraver le retour à la normale des relations entre les deux pays.
L’agence espagnole cite, entre autres, le contrat signé récemment par le Maroc avec la société israélienne Ratio Petroleum Energy pour l’exploration de potentiels gisements offshore de pétrole et de gaz pour le bloc Dakhla Atlantique. Selon elle, le président des Iles Canaries, Ángel Víctor Torres, a déclaré la semaine dernière que le ministère des Affaires étrangères lui avait donné la garantie que ce projet n’aurait aucune incidence sur les Iles Canaries.
Par ailleurs, Europa Press a également évoqué le discours ferme et clair que S.M le Roi, Mohammed VI, avait prononcé le 6 du mois courant à l’occasion du 46ème anniversaire de la Marche Verte. Dans ce discours, le Souverain a lancé une mise en garde forte sans équivoque : « A ceux qui affichent des positions floues ou ambivalentes, Nous déclarons que le Maroc n’engagera avec eux aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain ».
Selon Europa Press, le discours Royal fait allusion au jugement du Tribunal de l’UE qui avait annulé le 29 septembre dernier les décisions du Conseil européen relatives à l’accord entre l’UE et le Maroc modifiant les préférences tarifaires accordées par l’UE aux produits d’origine marocaine, d’une part, et à leur accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable, d’autre part. Pour le Maroc, l’Europe devrait mettre fin au double jeu. 





 


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