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Le RNI n’a pas participé au bilan d’étape de l’Exécutif rendu public mardi

Le gouvernement Benkirane brûle la politesse au Parlement et bafoue la Constitution


Narjis Rerhaye
Jeudi 20 Mars 2014

Le RNI n’a pas participé au bilan d’étape de l’Exécutif rendu public mardi
Il l’a fait, et presque de manière inattendue. Le gouvernement Benkirane a confectionné son premier bilan d’étape… à la presse. Le porte-parole de l’Exécutif (et ministre de la Communication) a  présenté ce bilan élaboré sous forme de rapport à l’occasion du forum de la MAP, un rendez-vous médiatique devenu incontournable. Cela s’est passé mardi 18 mars à Rabat. 
La  machine a donc commencé à tourner autour de ce qui a été appelé officiellement par l’équipe au pouvoir “L’action du gouvernement durant 2012-2013: impacts préliminaires et perspectives d’avenir”. Mostafa El Khalfi a rendu publiques les réalisations, les actions et les mesures d’une année du gouvernement Benkirane. L’heure est à la satisfaction ou plutôt à l’autosatisfaction. L’islamiste ministre de la Communication, converti en spin doctor de la communication, a énuméré, listé et dressé l’inventaire de toutes les « performances » de la coalition gouvernementale sur le mode de « tout va très bien dans le meilleur des mondes ». 
Ce bilan d’étape concerne le gouvernement Benkirane I, avant donc le remaniement qui a vu l’entrée du RNI après que les Istiqlaliens ont claqué la porte de la majorité. « Nous n’avons pas participé à l’élaboration de ce rapport consacré à l’action du gouvernement. Il faut rester cohérent. Nous ne pouvons être comptables de ces réalisations opérées entre 2012 et 2013. Nous étions à l’opposition », précise un cacique du Rassemblement national des indépendants comme pour mieux signifier que le parti de la colombe prend bien ses distances de l’expérience du gouvernement Benkirane I. « C’est comme s’il y avait un avant et un après avec un RNI qui est résolument dans la posture du sauveur de la majorité », ironise cette députée de l’opposition.
Derrière ce rapport dédié aux impacts préliminaires et perspectives d’avenir de la coalition, se cache bel et bien un bilan d’étape. Celui que le chef du gouvernement est tenu de faire devant le parlement, conformément à la Constitution adoptée en 2011.«Le chef du gouvernement présente devant le Parlement un bilan d'étape de l'action gouvernementale, à son initiative ou à la demande du tiers des membres de la Chambre des représentants ou de la majorité des membres de la Chambre des conseillers. Une séance annuelle est réservée par le Parlement à la discussion et à l'évaluation des politiques publiques », stipule en effet la Loi suprême dans son article 101.  
« A l’évidence, Benkirane et ses troupes ont préféré présenter d’abord  à l’opinion publique le bilan gouvernemental, brûlant ainsi la politesse au Parlement et bafouant au passage une disposition constitutionnelle. Soit le chef du gouvernement méprise les élus de la Nation et le pouvoir législatif, soit il est très mal conseillé. On a du mal à suivre et surtout à comprendre le mode de fonctionnement de ce gouvernement », commente cet Usfpéiste blanchi sous le harnais. 
 
Un bilan entre omission 
et récupération
En attendant que le chef du gouvernement se conforme à la Constitution –il est en principe attendu au Parlement immédiatement après l’ouverture de la session de printemps- le bilan dont se targuent ceux et celles aux commandes du pouvoir est élaboré selon la logique du verre à moitié plein et surtout de l’omission. Florilège d’exemples d’omission : « Le gouvernement a élaboré une stratégie globale et intégrée portant sur les questions relatives à la femme et à la famille », peut-on lire dans ce  rapport. Mais ce que le rapport omet de signaler, c’est que le projet de loi contre la violence faite aux femmes de Bassima Haqqaoui est mort-né 
L'action de l'Exécutif a accordé une importance particulière à la culture, fait valoir le document qui ne souffle mot sur le transfert de tous les musées du Maroc à la Fondation des musées de Mehdi Qotbi. 
L'Exécutif dit avoir consolidé la lutte contre la corruption  à travers la justice, la mise en place d’un système électronique efficace de réception des plaintes et la publication du rapport national d'autoévaluation. Omission encore : le système des Nations unies vient récemment de placer le Maroc sur le banc des mauvais élèves de la lutte contre la corruption.
Omission mais récupération aussi. Le RAMED, c’est désormais le gouvernement Benkirane. Merci Abbas El Fassi et Yasmina Baddou ! Plus fort encore, le gouvernement s’approprie la nouvelle politique migratoire, oublieux de la recommandation du CNDH et du coup d’accélérateur donné par le Souverain.
 


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