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«Il n’y aucune autre explication possible», estiment-ils, précisant que l’explosion qui a brisé le navire de guerre en deux a été provoquée par une torpille nord-coréenne de 250 kg.
La Corée du Nord a aussitôt qualifié ces accusations «d’affabulations», selon l’agence de presse Yonhap. «Nous prendrons des mesures énergiques, parmi lesquelles une guerre généralisée, si des sanctions sont imposées à la Corée du Nord», a mis en garde la Commission de la défense nationale (NDC), le plus puissant organe du régime communiste, cité par l’agence sud-coréenne. Le communiqué radiodiffusé précise que Pyongyang enverra ses propres enquêteurs en Corée du Sud pour vérifier les preuves avancées.
Les Etats-Unis ont condamné «fermement l’acte d’agression» nord-coréen, le porte-parole de la Maison-Blanche Robert Gibbs estimant que le rapport se fondait sur «un examen objectif et scientifique des preuves». Le Président Barack Obama a exprimé «sa profonde compassion» à son homologue sud-coréen Lee Myung-Bak et au peuple sud-coréen. La Chine, l’un des rares alliés de Pyongyang, a appelé «toutes les parties à la retenue», précisant qu’elle faisait «sa propre évaluation» de l’enquête. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a jugé «profondément inquiétantes» les conclusions mettant en cause Pyongyang. Londres a dénoncé «le mépris flagrant de ses devoirs internationaux» par Pyongyang tandis que le premier ministre japonais, Yukio Hatoyama, a jugé «impardonnable» l’acte nord-coréen.
Le Président sud-coréen a promis «des mesures énergiques» contre le Nord. La Corée du Sud «devra faire en sorte que la Corée du Nord admette son méfait et redevienne un membre responsable de la communauté internationale», a-t-il indiqué. De forts soupçons pesaient sur le Nord depuis le naufrage de la corvette de 1 200 tonnes le 26 mars au large de l’île de Baengnyeong, près de la frontière maritime intercoréenne. Pyongyang a toujours démenti toute implication dans l’une des pires attaques contre le Sud depuis la mort en 1987 de 115 personnes après un attentat contre un Boeing de la Korean Airlines, attribué à des agents nord-coréens. Selon l’enquête, l’attaque a probablement été menée par un sous-marin de poche. «Plusieurs petits sous-marins (...) ont quitté une base navale nord-coréenne située en Mer jaune deux à trois jours avant l’attaque et ont regagné la base deux ou trois jours après», selon le rapport. Le naufrage a provoqué un grand émoi en Corée du Sud, cinq jours de deuil étant décrétés.
Si la Corée du Sud semble avoir écarté toute riposte militaire, de peur de déclencher un conflit majeur, elle devrait en revanche saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour demander de nouvelles sanctions contre le Nord. La Chine, qui dispose d’un droit de veto, pourrait s’y opposer, à moins qu’elle n’accepte les preuves fournies par Séoul. Pour Kim Yong-hyun, chercheur à l’Université Dongguk, «la Chine ne sera pas convaincue» par les preuves. Séoul aura alors «peu d’options» si Pékin brandit son veto. Pour Yang Moo-jin, de l’Université de Séoul, Washington et Pékin doivent séparer les dossiers du naufrage et celui de la dénucléarisation de la Corée du Nord, au point mort. «Sinon, une nouvelle guerre froide se dessinera dans la région».