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Il va sans dire que la sécurité alimentaire concerne non seulement la disponibilité de nourriture en quantité mais également en qualité. Ce dont a tenu compte la présente enquête qui a porté sur un échantillon de tranches d’âge de moins de 5 ans et de plus 20 ans pour lesquels des standards nutritionnels existent.
Concernant la santé-nutrition des enfants de moins de 5 ans, elle se mesure par divers indices. Il s’agit d’abord de l’insuffisance pondérale qui exprime une carence de poids par rapport à l’âge. Cet indice a enregistré une amélioration remarquable passant de 14,8 % en 1987 à 3,1% en 2011 (89.000 enfants) et est nettement inférieur à la moyenne mondiale 16 %. En second lieu, on retrouve le retard de croissance qui marque également une baisse de 28,6% en 1987 à 16,5 % en 2011 avec une moyenne mondiale de 27%. Quant à l’émaciation (déficit du poids par rapport à la taille), cette incidence est en réduction, passant de 10,2% en 2004 à 3% en 2011 pour une moyenne mondiale de 10%.
Il ressort de l’enquête que la santé nutritionnelle de ces enfants s’améliore par le niveau scolaire du milieu familial notamment celui de la mère, d’où la nécessité de scolariser les jeunes filles. Les conditions de vie du ménage (accès à l’eau potable) et le niveau de vie (pauvreté) ont également une réelle incidence.
L’autre volet de l’enquête fait part de l’évolution de la santé nutritionnelle des adultes de 20 ans et plus. Le diagnostic se fonde sur trois indicateurs, à savoir la maigreur, la pré-obésité ou le surpoids et l’obésité. Si le premier indice est plutôt marginalisé, les deux autres posent un réel problème. En effet, l’incidence de pré-obésité est passée en 10 ans (2001-2011) de 27% à 32,9%. C’est un phénomène plus accentué en milieu urbain et au sein de la population féminine. Idem pour l’obésité grave et morbide qui commence à gagner du terrain au Maroc avec 3,6 millions d’adultes en 2011, soit 17,9% de la population.
Mais y a-t-il un lien entre la santé-nutrition des adultes et leur mode de vie? Pour sûr. Les risques d’obésité s’aggravent avec l’âge et l’inactivité. Ne dit-on pas à juste titre que le travail c’est la santé ? Preuve en est qu’un adulte inactif enregistre, en moyenne, une incidence (25,3) plus de 2 fois celle d’un adulte actif (11,2%). Un pourcentage qui empire quand il s’agit de femmes au foyer (32%). Alors, l’exercice physique est vivement recommandé. Que ce soit la nucléarisation de la famille, le niveau scolaire ou le niveau de vie, tous ces facteurs accentuent également l’incidence de l’obésité.
Par ailleurs, le rapport entre l’amélioration de la santé-nutrition et celle des conditions et niveau de vie est également vérifié par la mesure de la pauvreté multidimensionnelle dans notre pays, comme l’indique la présente enquête. Ce genre de pauvreté, quasiment éradiqué en milieu urbain, persiste encore en milieu rural.