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Regroupant un parterre de responsables politiques, d’acteurs de la société civile, de chercheurs et universitaires et notamment de femmes, s’activant dans les divers domaines de la société, politiques, économiques, sociétaux et civils, les travaux de cette rencontre se sont essentiellement focalisés sur la présentation des résultats des études et données statistiques réalisées par les équipes du Haut-Commissariat au plan sur l’ensemble des facettes de la situation de genre dans les divers secteurs d’activité du pays.
Par ailleurs, outre le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, ont pris part à ces travaux la représentante de « ONU-Femmes- Maroc », Leila Rhiwi et le ministre chef adjoint de la délégation de l’Union européenne (UE) au Maroc, Alessio Cappellani.
Dans son allocution d’ouverture de ladite rencontre, M. Lahlimi a fait observer que le choix de cette thématique « n’est pas du goût de céder à la facilité » de travestir en évidence la complexité d’une réalité sociale mais essentiellement pour inscrire la problématique de l’égalité de genre dans la cadre plus large des engagements internationaux, continentaux et régionaux du pays et du pacte national consacré d’ailleurs, par le Nouveau modèle de développement désormais adopté par les instances du Royaume.
La problématique de l’égalité de genre, a-t-il souligné, est au cœur de celle générale et plus complexe de la croissance économique et du progrès social dans un pays en transition économique, démographique, sociale et sociétale.
A ce propos, le Haut-commissaire au plan a mis la lumière sur le poids de l’ensemble des structures économiques dans la précarité d’une inclusion compétitive des ressources humaines de même qu’il a mis l’accent sur les composantes féminines de ces ressources dans le processus global de transformation économique et sociale du pays.
D’autre part, dans son intervention, la représentante de « ONU-Femmes- Maroc », Leila Rhiwi a noté que cette rencontre est l’occasion opportune d’exposer l’ensemble des analyses, recherches, études et statistiques du Haut-commissariat au plan relatives à la problématique de l’égalité de genre sous une forme « vulgarisée » et «ergonomique» abordable et accessible à tous les utilisateurs dans le but de les alerter sur les disparités et l’écart encore manifestes et frappants qui persistent entre femmes et hommes dans tous les domaines économique, social et culturel de la vie.
A cet égard, Mme Rhiwi a souligné que cette rencontre commémorative intervient pour inviter toutes les femmes à s’interroger sur les différents obstacles qui continuent d’entraver leur émancipation.
Elle a relevé, là-dessus, que le Maroc a indéniablement connu de nombreuses avancées au cours de ces dernières années sur, particulièrement, le plan législatif et constitutionnel, en conformité avec ses engagements internationaux et régionaux. Elle a, ainsi, mis en exergue les efforts consentis pour renforcer la production et l’accès aux statistiques afférentes au genre, évoquant à, cet effet, le diagnostic national et régional d’envergure sur les statistiques, qui a permis de lever le voile sur l’ensemble des barrières juridiques, institutionnelles, techniques mais également financières et organisationnelles qu’il est nécessaire de bien cerner et cibler.
La représentante de « ONU-Femmes-Maroc » a en outre abondé dans la mise en avant de l’élaboration du compte satellite des ménages, « un exercice pionnier sur le continent » qui permet de mesurer le travail non rémunéré des hommes et des femmes et de rendre visible la dispensation des services domestiques non marchands dans la comptabilité nationale. Par contre, elle a relevé qu’en dépit de tous ces efforts, les indicateurs de genre en matière d’éducation, de santé d’emploi et de leadership, traduisent bien la persistance des inégalités.
Elle a souligné, à cet effet, l’urgence d’agir, compte tenu de la participation des femmes dans tous les domaines, qui est un droit fondamental, dont elles doivent jouir au même titre que les hommes et constitue une condition nécessaire au développement durable et à la création de richesse.
Le chef adjoint de la Délégation de l’Union européenne au Maroc, Alessio Cappellani, a de son côté relevé que cette rencontre permettra de mettre en relief la valorisation de la contribution des femmes dans divers secteurs d’activités et renseigner sur les différences de qualification et de rémunération des emplois occupés entre les sexes, à travers les données et les statistiques nationales.
Il a souligné, en abordant le cas du Maroc, que la question de la parité demeure cruciale, soutenant à cet égard que pour pouvoir avancer, dans ce sens, dans les politiques publiques du pays, il est nécessaire de disposer de données et de statistiques « fiables » sensibles au genre, susceptibles d’accompagner le changement de mentalité, impératif, par ailleurs, dans la lutte pour l’égalité.
Dans ce sens, il a indiqué qu’au niveau global, l’Union européenne a pris l’engagement de consacrer 85% de ses ressources financières à la coopération internationale pour des programmes et des initiatives à même d’être sensibles à la question de la parité.
L’on observera, tout de même, que les différentes interventions de même que les travaux de présentation des études et analyses statistiques du HCP, par ailleurs laborieuses et pertinentes, ont été dominés par un caractère purement descriptif, ne présentant pas d’alternatives profondes et ciblées à la situation de la précarité persistante de l’égalité de genre due à de nombreux facteurs complexes culturels et sociaux.
Des projections aussi précises que les données dont elles découlent pourraient avoir l’avantage d’enrichir le débat préconisé de ladite présentation.
Rachid Meftah