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La réélection d’Ahmadinejad suscite toujours la colère : Moussawi lance un nouveau défi au régime iranien


AP
Vendredi 19 Juin 2009

La réélection d’Ahmadinejad suscite toujours la colère : Moussawi lance un nouveau défi au régime iranien
Le bras de fer se poursuit en Iran entre le pouvoir et l’opposition. Alors que les manifestations continuaient jeudi à Téhéran, Mir Hossein Moussavi a lancé un défi au régime en appelant à un grand rassemblement jeudi dans la capitale pour protester contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad.
Avec cet appel sur Internet, Mir Hossein Moussavi a directement défié les Gardiens de la Révolution, la plus puissante force armée iranienne, qui ont exigé que les sites et blogs iraniens retirent tout matériel susceptible de “créer des tensions”, sous peine sinon de s’exposer à des poursuites. Pendant ce temps, la répression contre les dissidents se poursuivait, avec l’arrestation de plusieurs dirigeants de l’opposition, intellectuels et journalistes, selon l’ONG “International Campaign for Human Rights”.
Plusieurs sites Internet partisans de Moussavi ont appelé à une manifestation mercredi, mais le candidat réformateur n’en a pas fait mention. Un grand rassemblement de l’opposition a toutefois eu lieu à Téhéran, selon des vidéos d’amateurs et la télévision d’Etat. Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a demandé à Mir Hossein Moussavi de soumettre ses réclamations par la procédure établie, et, chose extraordinaire, il a appelé les Iraniens à s’unir derrière leur gouvernement. Mais Mir Hossein Moussavi n’a pas semblé vouloir se limiter à cela et a donné rendez-vous à ses partisans pour une grande manifestation jeudi.
“Nous voulons un rassemblement pacifique pour protester contre la tendance malsaine de cette élection et pour atteindre notre objectif d’annulation des résultats”, a déclaré l’ancien Premier ministre, exigeant “une nouvelle élection présidentielle qui ne verra pas se répéter la honteuse fraude du précédent scrutin”.
Alors que le vert est la couleur adoptée par les réformateurs, il a demandé à ses partisans de porter des vêtements noirs en signe de deuil après la mort de manifestants -au moins sept lundi soir selon les autorités. M. Moussavi cherche également le soutien des grands ayatollahs d’Iran, même si ceux-ci ne possèdent pas de rôle politique direct. Il a envoyé une lettre à un influent ayatollah libéral, Youssef Sanei, qui s’est montré encourageant en diffusant un communiqué en faveur “des droits et du respect du vote du peuple”.
Les manifestations de partisans de Moussavi et celles des pro-Ahmadinejad se succèdent à Téhéran depuis vendredi, plongeant l’Iran dans l’une de ses pires crises politiques depuis l’avènement de la République islamique en 1979.
Le Conseil des gardiens de la révolution s’est déclaré lundi prêt à recompter une partie des bulletins de vote, et le guide suprême de la révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, a lancé mardi un appel à l’unité nationale.
Les tensions se sont même étendues au monde du sport. Cinq joueurs de l’équipe nationale de football iranienne, dont le capitaine Ali Karimi, portaient des brassard verts en signe de soutien à M. Moussavi lors d’un match de qualification pour la Coupe du monde disputée en Corée du Sud qui a été diffusé à la télévision mercredi en Iran.
Des supporters iraniens avaient déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire à l’intention de Mahmoud Ahmadinejad “Va en enfer, dictateur”, et brandissaient des drapeaux iraniens portant l’inscription “Iran libre”.
Les blogs et les sites Internet comme Facebook et Twitter ont été essentiels pour les Iraniens. Ils ont ainsi pu envoyer à l’étranger des informations sur les manifestations et les violences. Le Web est devenu encore plus important, le gouvernement ayant interdit aux médias étrangers de donner des informations sur les manifestations de rues à Téhéran. Moussavi a condamné le blocage des sites Web, affirmant que le gouvernement ne tolérait pas la voix de l’opposition.
Les violences de ces derniers jours ont fait au moins sept morts, selon les médias publics iraniens, mais des vidéos et des photos diffusés par des gens en Iran montrent des scènes de violence qui n’ont pas été mentionnées par les canaux officiels.
A Paris, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a laissé entendre qu’il soupçonnait mot une fraude lors de la présidentielle iranienne, se déclarant “convaincu que quelque chose s’est passé”. Téhéran a réagi avec colère aux propos du président Nicolas Sarkozy mais aussi à ceux, plus pondérés, de Barack Obama. 


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